•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Tensions autour de Taïwan : le président chinois lance un avertissement à Joe Biden

Joe Biden est assis à côté d'un écran où apparaît le président chinois Xi Jinping.

Les tensions entre la Chine et les États-Unis, engagés dans une lutte d'influence, ne cessent de s'exacerber autour de Taïwan.

Photo : Getty Images / Alex Wong

Agence France-Presse

Xi Jinping et Joe Biden ont eu jeudi deux heures d'entretien « sincère et approfondi » au cours duquel le président chinois a averti son homologue américain de ne « pas jouer avec le feu » concernant Taïwan, tandis que M. Biden assurait que la position américaine sur l'île n'avait « pas changé ».

Ceux qui jouent avec le feu finissent par se brûler, a prévenu le président chinois, alors que Pékin menace depuis plusieurs jours de conséquences si la cheffe des députés américains, Nancy Pelosi, mène à bien son projet de visite à Taïwan.

J'espère que la partie américaine comprend parfaitement cela, a ajouté M. Xi, cité par l'agence Chine nouvelle. Selon cette agence d'État, les deux présidents ont estimé que leur entretien téléphonique avait été sincère et approfondi.

De son côté, le président américain a souligné que les États-Unis s'opposent fermement aux efforts unilatéraux pour modifier le statu quo ou menacer la paix et la stabilité dans le détroit de Taïwan.

Pékin menace d'annexer l'île démocratique de Taïwan, qu'elle considère comme une partie de son territoire à reprendre, par la force si nécessaire.

L'entretien téléphonique, cinquième sommet virtuel entre les deux responsables depuis que M. Biden est devenu président il y a un an et demi, s'est achevée à 10 h 50. L'appel avait commencé 2 heures et 17 minutes plus tôt.

Pékin et Washington sont déjà en conflit au sujet du commerce. Les deux puissances mondiales s'opposent maintenant en raison de Taïwan.

Un avion de chasse F-5F Tiger II de l'armée de l'air taïwanaise de fabrication américaine décolle pour une démonstration de vol.

En vertu d'une politique de longue date, Washington aide Taïwan à construire et à renforcer ses défenses sans promettre de manière explicite de lui venir en aide si jamais elle était attaquée par Pékin.

Photo : Getty Images / AFP / Sam Yeh

Opposé à toute initiative qui donnerait aux autorités taïwanaises une légitimité internationale, Pékin est vent debout contre tout contact officiel entre Taïwan et d'autres États, et donc contre la potentielle visite de Nancy Pelosi.

Bien que des responsables américains se rendent fréquemment à Taïwan, Pékin considère qu'un voyage de Mme Pelosi, l'un des plus hauts personnages de l'État américain, serait une provocation majeure.

Le général Mark Milley, le chef d'état-major américain, a déclaré à la presse que si Nancy Pelosi demandait un soutien militaire, il ferait le nécessaire pour assurer une conduite en toute sécurité de ses affaires.

Les tensions autour de ce voyage ne sont qu'une partie du problème. Les responsables américains craignent que le président Xi ne soit en train de réfléchir à l'usage de la force pour imposer son contrôle à Taïwan.

Biden, à la recherche d'une diplomatie équilibrée

Autrefois jugée comme improbable, une invasion, ou une autre forme d'action militaire, est de plus en plus considérée comme possible par les observateurs.

Les déclarations contradictoires de Joe Biden sur Taïwan — il a dit en mai que les États-Unis défendraient l'île, avant que la Maison-Blanche n'insiste sur le fait que la politique d'ambiguïté stratégique n'avait pas changé — n'ont pas aidé.

Bien que le président américain se targue d'avoir une relation étroite avec M. Xi, les deux hommes ne se sont pas encore vus en personne depuis qu'il a pris ses fonctions, en grande partie à cause des restrictions liées à la COVID-19.

Selon la Maison-Blanche, le principal objectif de M. Biden était d'établir des garde-fous pour les deux superpuissances afin d'éviter un conflit ouvert en dépit de leurs différends et de leur rivalité géopolitique.

M. Biden voulait s'assurer que soient ouvertes les lignes de communication avec le président Xi sur toutes les questions, qu'il s'agisse de questions sur lesquelles nous sommes d'accord ou de questions sur lesquelles nous avons des difficultés importantes, qu'ils puissent toujours prendre le téléphone et se parler l'un à l'autre franchement, selon un porte-parole de l'exécutif, John Kirby.

Interrogé sur une éventuelle levée par M. Biden de certains des droits de douane de 25 % imposés sur des milliards de dollars de produits chinois par l'ex-président Donald Trump, le porte-parole avait indiqué qu'une décision n'avait toujours pas été prise.

Nous pensons [...] que les tarifs douaniers mis en place par son prédécesseur étaient mal conçus. Nous pensons qu'ils ont augmenté les coûts pour les familles et les petites entreprises américaines, ainsi que pour les éleveurs, avait-il affirmé, évoquant également les pratiques commerciales préjudiciables de la Chine.

Mais je n'ai aucune décision à annoncer concernant les tarifs douaniers de la part du président. Il y travaille, avait résumé John Kirby.

Vous souhaitez signaler une erreur?Écrivez-nous (Nouvelle fenêtre)

Vous voulez signaler un événement dont vous êtes témoin?Écrivez-nous en toute confidentialité (Nouvelle fenêtre)

Vous aimeriez en savoir plus sur le travail de journaliste?Consultez nos normes et pratiques journalistiques (Nouvelle fenêtre)

Infolettre Info nationale

Nouvelles, analyses, reportages : deux fois par jour, recevez l’essentiel de l’actualité.

Formulaire pour s’abonner à l’infolettre Info nationale.