Le système de santé de l’Î.-P.-É. connaît un « été de misère »
La priorité de Santé Î.-P.-É. est de maintenir les services d’urgence fonctionnels cet été tandis qu’il y a plus de touristes dans la province et que plus de gens contractent la COVID-19.
Photo : Radio-Canada
L’été est « extrêmement difficile » pour le système de santé à cause de la pénurie de personnel et de la hausse du nombre de cas de COVID-19, affirme le PDG de la Régie de santé de l’Île-du-Prince-Édouard, le Dr Michael Gardam.
Environ 135 employés de la régie étaient en congé la semaine dernière parce qu’ils ont contracté la COVID-19, ce qui est un nombre considérable pour le système de santé, souligne le Dr Gardam.
Puisque la saison touristique estivale bat son plein, il y a plus de gens dans la province qu’en hiver, donc plus de personnes qui risquent de tomber malades et d’avoir besoin de soins médicaux, explique le médecin.
C’est un été de misère
, affirme Michael Gardam.
Travailler en ayant la COVID-19
À quelques rares occasions, soit moins de 10 fois, des employés de la régie ayant la COVID-19 ont été appelés à travailler malgré tout pour éviter l’interruption de services de santé, indique le Dr Gardam.
Il s’agit dans ces circonstances d’employés absolument essentiels
qui se sont isolés pendant au moins cinq jours et qui se sentent suffisamment bien pour travailler, précise le PDG de la régie.
Le Dr Gardam, qui s’y connaît en maladies infectieuses, ajoute que le système de santé réussit plutôt bien à prévenir la contagion de la COVID-19 parmi son personnel.
À lire aussi :
La salle d’urgence de l’hôpital d’Alberton a été fermée des dizaines de fois durant la nuit au cours des derniers mois. Lorsque la régie doit interrompre ainsi un service de santé, elle choisit de suspendre celui qui entraîne le moins de conséquences possible pour le plus faible nombre possible de patients, et ce, pour que les autres services restent fonctionnels, explique Michael Gardam.
La priorité est de protéger les services d’urgence, ajoute le Dr Gardam.
On tente de transférer les patients de l’urgence aux unités pour patients hospitalisés, mais il faut parfois fermer des lits dans ces unités à cause de la pénurie de personnel, explique-t-il.
Tout le monde est à bout de souffle, selon un syndicat
La pénurie de personnel est critique depuis le mois de février, selon la présidente du Syndicat des infirmières de l’Île-du-Prince-Édouard, Barbara Brookins.
La situation est frustrante lorsqu’on manque de personnel pour certains quarts de travail, souligne-t-elle.
Des infirmières sont régulièrement rappelées au travail durant leurs congés ou lorsqu’il n’y a personne pour prendre leur relève à la fin de leur quart de travail, explique Mme Brookins.
Il est possible que la situation soit causée par l’épuisement professionnel, la COVID-19 et le nombre de postes vacants, dit-elle. C’est très difficile pour la santé mentale.
Plusieurs infirmières sont redéployées ici et là dans le système de santé de façon hebdomadaire, selon le syndicat qui craint que cette pratique s’intensifie.
Barbara Brookins affirme qu’un grand nombre d'infirmières sont prêtes à prendre leur retraite à l'automne et qu’elles pourraient le faire encore plus tôt parce qu’elles sont surchargées de travail et n'ont pas tous leurs congés.
Elle ajoute que le syndicat aimerait savoir ce que l’employeur compte faire pour régler la question des postes vacants. Lorsqu’il y a malgré tout des quarts de travail vacants, il faut un plan d’action, il ne suffit pas de se souhaiter bonne chance en fin de semaine, conclut Mme Brookins.
D’après un reportage de Nicola MacLeod, de CBC