Des teintures végétales ont la cote à Eastman

Des pigments naturels sont utilisés sur les tissus.
Photo : Radio-Canada / Yannick Cournoyer
Marie-Eve Dion d'Eastman fait fureur avec ses teintures végétales. Tellement, qu'elle n'arrive pas à fournir la demande de ses tissus peints avec des fleurs et des plantes de sa résidence. Cette dernière offre même des ateliers à celles et ceux qui s'intéressent à son art.
Dans son jardin derrière chez elle, Marie-Eve Dion cueille les fleurs et les plantes nécessaires à teindre ses tissus. Ça, c'est l'Indigo japonais. C'est cette plante-là avec laquelle on peut donner des bleus
, explique-t-elle. Elle en fera des produits magnifiques tels qu'un coussin en velours de soie. C'est une plante que je fais pousser depuis de nombreuses années. On peut aussi faire un beau vert
, mentionne la propriétaire de Marie-les-bains.
Chaque semaine, elle partage sa passion de la teinture végétale chez elle à Eastman avec des femmes venant d'un peu partout au Québec. Ça vient rejoindre la petite fibre écologique que j'ai aussi. Alors, tout cela mélangé avec le côté artistique
, explique Geneviève Timm venue de Mont-Saint-Hilaire.
« Moi, j'aime beaucoup l'art textile et puis l'idée de teindre les vêtements ou les tissus avec des fleurs, c'est vraiment quelque chose qui m'intéressait. »
Costumière durant 12 ans au cinéma, Mme Dion a même réalisé un à un les motifs de la chemise botanique de la designer québécoise Marie-Ève Lecavalier présentée à la semaine de la mode de Paris.
La teinturière est victime de sa popularité. Je manque beaucoup de temps donc pour l'instant, c'est plus simple de ne pas faire beaucoup de confection, de couture , de faire des bas qui sont déjà tricotés par quelqu'un d'autre que moi. Je fais des foulards, je fais des coussins, je fais des taies d'oreiller en soie qui sont très populaires
, explique Mme Dion.
Pour elle, les fleurs et les plantes sont des colorants exceptionnels et même écologiques.
« Il ne faut pas oublier à quel point la teinture commerciale, c'est tellement chimique, c'est tellement toxique. C'est l'un des plus grands pollueurs de l'eau. Oui, je le fais beaucoup par plaisir aussi parce que j'aime faire ça, mais en même temps, le côté écologique est super important aussi parce que c'est fou ce qu'on gagne à le faire de cette façon-là. »
D’après le reportage de Jean Arel
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