La candidature de Vancouver aux JO d’hiver de 2030 progresse
Le conseil municipal a voté pour que le processus de mise en candidature se poursuive.

Vancouver a accueilli les Jeux olympiques d'hiver en 2010.
Photo : Radio-Canada / Jacques Dufresne
Le conseil municipal de Vancouver a voté mercredi pour que le processus de mise en candidature de Vancouver pour les Jeux olympiques d’hiver de 2030 se poursuive, après que l’administration a soulevé des préoccupations quant au calendrier proposé.
Cette décision fait suite à la présentation d’un rapport du directeur général de la Municipalité affirmant que l'échéancier n'était pas réalisable
, et déplorant un manque de détails financiers liés à la proposition de candidature du Comité olympique canadien (COC).
Le personnel est d'avis qu'il n'y a pas suffisamment de temps pour que soit effectué le travail requis afin d'évaluer les avantages, les coûts et les risques pour la Ville, et pour négocier les accords juridiques nécessaires d'ici l’échéance de décembre 2022, fixée par le Comité olympique canadien
, indique ce rapport.
Le COCsuffisamment de temps pour que les partenaires financiers réalisent des analyses coûts-avantages du projet 2030
.
Sa présidente, Tricia Smith, s’est exprimée devant les conseillers municipaux pour défendre le point de vue de l’organisation.
Le personnel [de la Ville] a identifié des informations importantes devant être fournies, a-t-elle déclaré. [Mais] certaines informations ne pourront être approfondies que dans la prochaine phase du processus.
Le COCla première candidature autochtone à des Jeux olympiques.
a estimé, ce mois-ci, les coûts d'accueil des JO à 4 milliards de dollars, provenant d'un mélange de fonds publics et privés. Le projet, piloté en partenariat avec les nations Lil'wat, Squamish, Tsleil-Waututh et Musqueam, est présenté commeDes membres des Premières Nations ont demandé aux conseillers de donner le feu vert à la formation du groupe multipartite
qui sera responsable d’élaborer l’entente devant être présentée au Comité international olympique (CIO) d’ici janvier.
Il y a beaucoup de questions auxquelles on doit répondre, mais cela fait partie du processus, a plaidé le chef des Musqueam, Wayne Sparrow. J’espère que tous les efforts que nous avons faits jusqu’à maintenant ne seront pas écartés.
Nous ne demandons pas une décision finale aujourd’hui, a ajouté Tricia Smith. Il ne sera demandé à aucune partie de fournir des garanties illimitées.
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Motion de compromis
Le directeur général de la Ville de Vancouver, Paul Mochrie, a cependant expliqué que le travail des employés serait immense
ces prochains mois si le conseil choisissait d’aller de l’avant maintenant avec l’élaboration de l’entente finale. Il serait plus réaliste
, estime-t-il, d’entreprendre le travail après les élections municipales du mois d’octobre.
D’autres dossiers importants, dont l’accueil en 2026 de matchs de la Coupe du monde de soccer et les élections occupent déjà fortement le personnel municipal, a souligné M. Mochrie, ajoutant que l’absence de certitudes concernant le soutien financier de la province et d’Ottawa complique le travail.
Le conseil municipal a adopté une motion de compromis, appelant la Ville à collaborer avec les Premières Nations et à avancer les négociations avec les autres parties. Ceci en repoussant à plus tard une décision finale, lorsque plus d’informations sur la gouvernance, le financement et les dédommagements en cas d’imprévus et de dépassements de coûts seront disponibles.
Rejet d'un référendum le 15 octobre
Une motion de la conseillère municipale Colleen Hardwick proposant un référendum sur la tenue des Jeux olympiques en même temps que l’élection du maire et des conseillers, le 15 octobre, a été rejetée par les autres élus.
Il ressort clairement du rapport présenté au conseil municipal que nous avons une proposition de candidature olympique de 4 milliards qui est pleine d'avertissements, ce qui montre à quel point il est important pour les Vancouvérois d'avoir leur mot à dire
, soutenait Colleen Hardwick dans un communiqué lundi.
Elle soulignait que le manque d'engagements financiers de la part des gouvernements provinciaux et d'Ottawa signifierait d'énormes obligations pour les contribuables
.
On demande aux habitants de Vancouver de signer un très gros chèque en blanc qui pourrait amener d'énormes augmentations d'impôts, sans qu'ils aient leur mot à dire sur l'opportunité de procéder ou non. Si la candidature de 2030 est aussi impressionnante que le disent ses partisans, alors, qu'elle soit évaluée par les électeurs
, proposait Colleen Hardwick.
L’expérience de 2010 sera utile, dit le COC
La présidente du COC
, Tricia Smith, croit que l'expérience acquise lors des Jeux olympiques de 2010 à Vancouver et Whistler aidera à fournir un plan aux organisateurs.Nous accordons de l’importance aux préoccupations soulevées par le personnel de la Ville de Vancouver et nous croyons que le rapport souligne le travail qui doit être fait, ainsi que le besoin de travailler efficacement ensemble afin de respecter les échéanciers nationaux et internationaux
, a-t-elle déclaré dans un communiqué du COC lundi.
Tout comme le rapport de la Ville de Vancouver, un rapport transmis au conseil municipal de Whistler, mardi, suggère que le maire écrive aux gouvernements provincial et fédéral pour leur demander de clarifier le niveau de soutien financier auquel les municipalités et les Premières Nations peuvent s’attendre.
Tricia Smith précise que le soutien de tous les partenaires est essentiel au succès du projet et que le COCcinq approbations cruciales
, ce qui comprend les nations Squamish, Tsleil-Waututh et Musqueam.
Des Premières Nations de la région de Kamloops, où pourraient avoir lieu certaines épreuves, ont aussi donné leur appui à la candidature.
Le rapport préparé par le directeur de la Ville de Vancouver, bien que critique des avantages potentiels du projet olympique, admet qu’il pourrait permettre des bénéfices en matière de réconciliation, d’investissements et d’infrastructures. Il souligne aussi des retombées économiques, principalement pour le secteur du tourisme, et que les Jeux olympiques pourraient contribuer à renforcer un sentiment de communauté
.
La Colombie-Britannique fera face à la concurrence de la ville japonaise de Sapporo et peut-être de Salt Lake City, aux États-Unis. Sapporo a accueilli les JO d’hiver en 1972.
Avec les informations de La Presse canadienne