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L’inflation continue de s’emballer et atteint 8,1 % en juin au pays

La plus forte hausse relevée de mai à juin concerne les transports.

Une femme remplit son coffre avec des sacs d'épicerie.

La hausse du mois de juin est surtout due à l'envolée des prix de l'essence, qui ont augmenté de 54,6 % en un an.

Photo : Getty Images / Pollyana Ventura

Radio-Canada

La Banque du Canada a beau avoir annoncé plusieurs hausses de son taux directeur au cours des derniers mois, l’inflation continue de galoper au pays. Statistique Canada a annoncé mercredi que l'indice des prix à la consommation (IPC) a augmenté de 8,1 % en juin sur 12 mois.

L’indice des prix à la consommation continue de s'accroître à un rythme inégalé en plus de 40 ans. L’inflation au pays a atteint 7,7 % en mai et 6,8 % en avril.

La plus forte hausse relevée de mai à juin concerne les transports (+2,2 %). Statistique Canada cite l'exemple des billets d'avion, dont le prix s'est envolé de 6,4 % entre mai et juin 2022. Avec l'assouplissement des restrictions en matière de santé publique et l'engouement pour les voyages en juin, le coût des services afférents a augmenté.

L'étude fédérale révèle aussi que l'accélération de l'inflation en juin est principalement attribuable à la majoration des prix de l'essence, qui continuent de s'accentuer.

D'une année à l'autre, les consommateurs ont payé 54,6 % de plus pour l'essence en juin, après avoir payé 48 % de plus en mai, indique Statistique Canada.

En excluant les prix de l’essence, l'indice des prix à la consommation a progressé de 6,5 % d'une année à l'autre en juin, après avoir augmenté de 6,3 % en mai, précise l'analyse.

Les prix des véhicules automobiles continuent également d'augmenter. Les consommateurs doivent débourser 8,2 % de plus en juin pour leur achat par rapport à la même période l'an dernier. En cause : la pénurie de puces à semi-conducteurs qui exerce une pression à la hausse sur les prix.

Les autres secteurs touchés par l'inflation entre mai et juin sont les soins de santé et soins personnels (+0,3 %), la catégorie Loisirs, formation et lecture (+0,8 %), les vêtements et chaussures (+0,5 %), ainsi que les dépenses courantes, celles d'ameublement et d'équipement de ménage (+0,1 %).

Les prix des aliments se sont stabilisés durant la même période, tout comme ceux des boissons alcoolisées et des produits du tabac et du cannabis récréatif, indique l'étude.

Risque d'une spirale inflationniste

Au Québec, l'IPC a progressé de 8 %, une hausse légèrement inférieure à la moyenne nationale, mais dans les trois provinces des Maritimes, l'accroissement a été supérieur à la moyenne : 9,3 % en Nouvelle-Écosse, 9,1 % au Nouveau-Brunswick et 10,9 % à l'Île-du-Prince-Édouard.

La semaine dernière, la Banque du Canada a revu à la hausse ses prévisions d'inflation et a déclaré qu'elle s'attendait à ce que les prix augmentent d'environ 8 % au cours des prochains mois.

En entrevue sur les ondes d'ICI RDI, l'économiste Benoit Durocher explique le risque d'installer le Canada dans une spirale inflationniste. Ce phénomène se produit lorsque la hausse des salaires alimente la hausse des prix. La politique monétaire agressive de la Banque du Canada pourrait la désamorcer, dit-il.

La bonne nouvelle, c'est que la Banque du Canada ne reste pas les bras croisés, observe cet économiste principal du Mouvement Desjardins. Elle est à l’attaque par rapport à l’inflation et ça va finir par porter ses fruits.

La banque centrale a augmenté son taux d'intérêt directeur de 100 points de pourcentage le 13 juillet, une mesure exceptionnelle visant à éviter une flambée incontrôlable des prix.

Hausse importante des taux d’intérêt, prévoient des économistes

Pour l'économiste Karyne Charbonneau, de la Banque CIBC, la lecture globale de l’inflation au pays était inférieure aux attentes. C’est, selon elle, la première surprise négative sur l’inflation depuis de nombreux mois.

Elle ajoute dans un courriel qu’avec les prix de l’essence qui devraient chuter le mois prochain, il est possible que nous ayons assisté à un pic de l’inflation.

La Banque CIBC estime que la Banque du Canada va hausser ses taux d’un demi-point de pourcentage, voire de trois quarts de point. Pour Mme Charbonneau, les chiffres de l’inflation de juin pourraient augmenter la probabilité que [la Banque du Canada] opte pour la plus faible des deux hausses.

L’économiste en chef à la Banque de Montréal, Douglas Porter, abonde dans le même sens et croit que la banque centrale va hausser son taux directeur d’un demi-point de pourcentage à sa prochaine réunion en septembre.

Cependant, l’économiste Tu Nguyen de RSM Canada laisse entendre que la Banque du Canada pourrait augmenter ses taux de manière beaucoup plus importante. Je pense que nous devrions nous attendre à une autre hausse importante des taux en septembre, soit de 75 points de base, ou même de 100 points. Et la raison en est [...] qu’il ne fait aucun doute que les prix vont continuer d’augmenter très, très rapidement, affirme Mme Nguyen.

Avec les informations de La Presse canadienne et Reuters

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