Demande d’enquête publique après qu’un Autochtone meurt pendant une intervention policière

Un homme de la Première Nation de Williams Lake s'est enlevé la vie lors d'une intervention de la GRC, le 10 juillet. Ci-dessus, le bureau de la GRC à Burnaby.
Photo : CBC / Ben Nelms
La Première Nation de Williams Lake et l'Union des chefs autochtones de la Colombie-Britannique (UBCIC) demandent une enquête publique après le suicide apparent d'un des membres de la communauté pendant une intervention de la Gendarmerie royale du Canada (GRC).
L'incident s'est produit le 10 juillet, quand, selon la Première Nation, des membres de la famille de la victime, Rojun Alphonse, ont appelé la police, car ils craignaient qu’il ne se fasse du mal.
Selon un communiqué de la GRCsongeait à s’automutiler
.
Les agents de la GRC se sont rendus au domicile, ont établi un périmètre de sécurité, et un négociateur de la police a tenté de communiquer avec lui, indique la police. Vers midi et demi, l’équipe d’intervention d'urgence du district du Nord est entrée dans la maison où le corps d’un homme paraissant avoir des blessures auto-infligées a été retrouvé près d’une arme.
Le Bureau des enquêtes indépendantes de la Colombie-Britannique (BEI), qui intervient automatiquement lorsque quelqu'un meurt lors d’une intervention policière, enquête sur l’incident.
Enquête publique réclamée
En conférence de presse, mardi, la Première Nation de Williams Lake et l’UBCIC
ont réclamé un examen complet des actions de la GRC .Selon le chef de la Première Nation, Willie Sellars, les policiers sont intervenus avec une force disproportionnée, notamment des armes d’assaut
et des gaz lacrymogènes.
Il devrait y avoir une enquête publique approfondie sur le maintien de l’ordre dans les communautés autochtones de la Colombie-Britannique [et] un examen des circonstances de cette tragédie
, dit-il dans un communiqué.
La Première Nation et l’UBCIC
croient que l’intervention de la GRC a contribué à envenimer la situation, ce qui a abouti avec le suicide de Rojun Alphonse.La GRC
ne fait pas de commentaires pour l'instant, le Bureau des enquêtes indépendantes de la province s'étant saisi de l'affaire.À lire aussi :
L'enquête du BEI en cours
Selon le directeur civil du BEI
, Ron MacDonald, l’enquête devrait prendre quelques mois, en raison notamment d’un manque d’effectifs et du nombre élevé d’affaires déjà en cours.L’organisme n’est pas en mesure de confirmer, pour l’instant, si un enfant se trouvait avec l’homme qui menaçait de s’enlever la vie, comme l'ont indiqué des membres de sa famille durant la conférence de presse de mardi.
[Rendre public] ce genre d'information pourrait avoir un impact sur des témoins que nous n’avons pas encore interrogés
, explique Ron MacDonald. Il confirme cependant que les policiers ont utilisé un certain type de gaz
.
Ron McDonald précise que le BEI
enquête sur les actions des policiers et tente de comprendre s’ils ont joué un rôle dans la mort de Rojun Alphonse, mais n’a pas le mandat d’examiner l’incident au-delà de cela.Il peut très bien y avoir d’autres questions
, ajoute-t-il. Est-ce qu’une autre personne a joué un rôle dans l’affaire? Est-ce que le manque ou la suffisance de services sociaux disponibles pour les personnes en crise a eu un impact? Est-ce que les policiers sont les bonnes personnes à envoyer dans ce genre d’affaires? Devrait-il y avoir d’autres ressources disponibles? Ce sont des questions tangibles dont nous ne traitons pas.
Avec des informations de Chloé Dioré de Périgny