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Itinérance à Montréal : on manque de places, estime la Mission Old Brewery

La façade du refuge.

Selon la directrice des services d'urgence de la Mission Old Brewery, Émilie Fortier, il manquerait près de 300 places en hébergement pour les personnes en situation d'itinérance à Montréal.

Photo : Radio-Canada / Charles Contant

Radio-Canada

Les personnes en situation d’itinérance sont de plus en plus visibles à Montréal, alors qu’il manque près de 300 places en hébergement, dont 150 seulement pour le centre-ville. Cela amène un enjeu de cohabitation, indique la directrice des services d’urgence de la Mission Old Brewery, Émilie Fortier, en entrevue lundi à l’émission Tout un matin sur les ondes d’ICI Première.

Mme Fortier convient d’entrée de jeu qu’il y a une tension dans la métropole avec la clientèle itinérante, et que les cas d’intoxication sont un petit peu plus élevés cet été, ce qui peut être constaté sur le terrain.

Selon elle, différentes ressources ont ouvert, mais [elles] ne sont pas suffisantes [et] ça amène une population qui n’a pas accès à des services, mais à qui on devrait offrir des services, note Mme Fortier.

L’augmentation du nombre d’itinérants est visible dans les rues de Montréal. Dans le passé, on [les] voyait dans Ville-Marie, maintenant, c’est partout dans les quartiers, notamment dans Hochelaga et sur Le Plateau-Mont-Royal, ajoute-t-elle. Et dans certains quartiers montréalais, la cohabitation est un peu plus difficile, admet Mme Fortier.

L’ouverture du programme de gestion de la consommation d’alcool à la Mission Old Brewery a répondu à un besoin et ça se passe plutôt bien, souligne-t-elle. Les services de traitement des dépendances sont essentiels, mais ils peuvent créer des tensions avec la population qui habite tout près.

Quant à la présence de campements dans certains quartiers, elle vient avec son lot de défis, poursuit Mme Fortier.

Dans les campements, on parle de beaucoup de personnes qui cohabitent sans avoir de services, sans que ce soit sécuritaire, rappelle-t-elle. C’est une question de choix, affirme-t-elle, car il peut être difficile pour certains itinérants de dormir dans des dortoirs avec plusieurs autres personnes qui sont fragiles. Elle plaide ainsi pour plusieurs ressources de taille plus petite pour accueillir la clientèle.

Des solutions pourraient être mises en place par des organisations qui faciliteraient l’accès à un logement, estime Mme Fortier, puisque pour la clientèle qui choisit de ne pas fréquenter les refuges, les campements répondent à leurs besoins, et cette clientèle souhaite avoir accès à des logements adaptés.

Par contre, Mme Fortier peste contre les longues démarches administratives pour obtenir un logement abordable à Montréal, ce qui représente un défi, croit-elle.

Canicules et itinérance

Mme Fortier mentionne que les intervenants de la Mission Old Brewery constatent souvent de la déshydratation chez les personnes itinérantes. On a augmenté nos tournées à l’extérieur de différentes ressources, confirme la directrice des services d’urgence.

On a également une navette qui circule dans les rues de Montréal le soir [et] quand c’est possible, on fait de la distribution d’eau, sinon, on essaie de relocaliser les gens pour qu’ils aient un endroit pour dormir pour la nuit, mais aussi pour avoir accès à un endroit plus frais, explique Mme Fortier.

Les sans-abris sont plus sujets aux insolations pendant les périodes de canicule.

Les sans-abris sont plus sujets aux insolations pendant les périodes de canicule.

Photo : Radio-Canada

Elle dit que la Mission Old Brewery a milité pour que les organismes qui étaient ouverts pour accueillir les gens la nuit l’hiver soient aussi ouverts l’été. L’objectif est de permettre aux itinérants d’être au frais lorsqu’il fait très chaud à l’extérieur.

La clientèle peut venir ici, où il y a du café, de l’eau [et où] c’est climatisé. Elle ajoute que la Mission Old Brewery peut les loger ailleurs lorsque l’organisme connaît une demande trop importante.

S’il n’y a plus de place, on va les accueillir quand même, soutient Mme Fortier, qui indique que la cafétéria et le Café Mission peuvent accueillir des itinérants lorsque le besoin se fait sentir.

C’est un peu un jeu de Tetris pour essayer de trouver une place, conclut Mme Fortier, mais que l’objectif est de ne laisser personne à l’extérieur lorsque la température est extrême.

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