Les trahisons du lait, de Christian Lefrançois

Qui suis-je?

Je suis né en 1964 dans un village situé entre Shawinigan et Trois-Rivières, sur la route 157, là où le char est roi et où la rumeur du trafic paralyse toute conversation. Détestant l’école, j’ai entrepris des études au professionnel long en plomberie-chauffage (non complétées). Expulsé cinq fois des polyvalentes avant de décrocher pour de bon avec en poche une troisième secondaire complétée, j’ai joui de l’aide sociale, écoulé plusieurs prestations d’assurance-chômage, travaillé comme plombier, homme d’entretien à la maison d’été des Ursulines, homme à tout faire pour la voirie... J’ai participé à Katimavik pendant six mois avant d’être expulsé (encore).

J’ai décidé de compléter mon diplôme d'études secondaires par des cours du soir, commencé mon cégep à temps partiel, abandonné à nouveau pour faire le tour du monde, entrepris mes études en littérature en 1988 jusqu’à l’obtention de ma maîtrise en création littéraire à l’Université du Québec à Trois-Rivières, en 1994, année de mon embauche au Cégep de Saint-Hyacinthe, où j’enseigne depuis. Je travaille actuellement à un projet de récit autobiographique se concentrant sur l’histoire de mon village, de ma famille, tout particulièrement sur l’idylle amoureuse de mes parents.

Mon récit en quelques mots

Un adulte revisite, à travers une galerie de personnages marquants, des épisodes de son enfance en interrogeant leur incidence sur lui.

Ma source d’inspiration pour ce texte

Je me suis toujours posé la question à savoir s’il y avait eu des répercussions sur ma sœur et sur moi, qui avons passé respectivement cinq semaines et un mois à l’hôpital après l’accouchement de ma mère. Je remets en question, en quelque sorte, les écoles de pensée quant à l’éducation des enfants. Étant donné que j’écris depuis cinq ans un roman dans lequel je m’inspire de l’histoire d’amour de mes parents, cet aspect s’est rapidement présenté comme un incontournable.

Les premières lignes de mon récit

« Enfant, tous les jours, je visite mes grands-parents qui demeurent juste en face de l’église, à deux pas de chez nous. Je viens y chercher l’attention que mes parents dans leur idylle amoureuse n’arrivent pas à me donner, trop occupés qu’ils sont l’un par l’autre à cueillir les diamants qu’ils ont dans les yeux. Toujours au poste, mes grands-parents m’attendent les bras grands ouverts et la porte barrée, car c’est ainsi que la vie les a faits : inquiets et précautionneux. »

Véritable tremplin pour les écrivaines et les écrivains canadiens, les Prix de la création Radio-Canada sont ouverts à toute personne qui écrit, de façon amateur ou professionnelle. Ils récompensent chaque année les meilleurs poèmes, nouvelles et récits inédits soumis au concours.