L’Hippodrome et le Grand Prix de Trois-Rivières devant les tribunaux

Une partie des terrains de l'Hippodrome est utilisée par le Grand Prix de Trois-Rivières au mois d'août.
Photo : Radio-Canada / Claudia Cantin
L'Hippodrome de Trois-Rivières donnerait du fil à retordre à la Ville ainsi qu’à diverses organisations comme l’Expo et le Grand Prix de Trois-Rivières (GP3R), selon le conseiller municipal et président du comité des loisirs, Luc Tremblay. Il va jusqu’à dire que l’Hippodrome n’est « pas un bon citoyen corporatif ».
Le Club jockey du Québec, qui est propriétaire des terrains de l’Hippodrome de Trois-Rivières, conteste le droit du GP3R à tenir son événement sur deux fins de semaine. Il affirme que la formule actuelle nuit à ses opérations.
Il est clairement dit, même signé par l’ancien maire M. Lévesque, que l’entente est pour cinq jours consécutifs
, a déclaré le président du Club jockey du Québec, Claude Lévesque, en entrevue à l’émission Toujours le matin. Le droit d’utiliser les terrains durant cinq jours entre le 1er mai et le 30 septembre serait en fait accordé à la Ville de Trois-Rivières, qui le cède au GP3R, précise le président du Club.
Le directeur général du Grand Prix de Trois-Rivières, Dominic Fugère, a une tout autre interprétation de la situation. Quand le Club jockey du Québec a acheté les terrains de l’Hippodrome, il y avait une servitude qui disait que le Grand Prix pouvait monter ses installations et avoir accès au terrain de l’Hippodrome pendant six semaines avant [l’événement], quatre semaines après, et durant cinq jours d’activités
, a-t-il expliqué en entrevue à Toujours le matin.
Bien entendu, on parle de cinq jours non consécutifs parce que, pour nous autres, faire des courses le mercredi ou le lundi, c’est déraisonnable, c'est non souhaitable
, indique Dominic Fugère.
De son côté, l’Hippodrome désire que la situation change pour pouvoir tenir un maximum d’événements durant l’été. C’est notre grosse saison
, plaide le président du Club jockey du Québec. Il ajoute que des gens parient sur les courses de Trois-Rivières jusqu'aux États-Unis.
Il y a un litige judiciaire qui dure depuis quelques années
, affirme Dominic Fugère. Une audience a eu lieu il y a quelques mois et, pour l’instant, le GP3R conserve le droit de tenir les courses sur deux fins de semaine. M. Fugère précise qu’une décision devrait être rendue cette année.
Les relations avec l’Hippodrome, sur le plan des opérations au jour le jour, sont excellentes
, assure-t-il. Une rencontre a d’ailleurs eu lieu mardi entre les deux organisations pour faciliter la tenue simultanée des deux événements.
À écouter :

Depuis 2015, le Grand Prix de Trois-Rivières se tient durant deux fins de semaine au lieu d'une.
Photo : Radio-Canada / Jean-François Fortier
L’Hippodrome de Trois-Rivières pas un bon citoyen corporatif
, selon un conseiller municipal
Je ne ferai pas de cachette, ce ne sont pas des relations qui sont faciles [avec l’Hippodrome], autant pour le Grand Prix que pour l’Expo ou la Ville
, a déclaré Luc Tremblay en entrevue à l’émission Toujours le matin, mercredi.
Il affirme que l’Hippodrome souhaiterait que la Ville achète une partie de ses terrains. Ils mettent de la pression sur la Ville pour que nous, on rachète ce terrain-là qui ne nous sert pas
, dit-il.
Ces terrains sont inutiles pour la Ville, mais peuvent être utiles au Grand Prix pour entreposer des choses, ou à l’Expo pour placer des roulottes, des choses comme ça, mais ils ne sont pas coopératifs; ils ne veulent pas qu’on se serve de ces terrains-là
, soutient le conseiller municipal.
C’est une grande surprise d'entendre qu'on n'est pas un bon citoyen corporatif. Ça fait maintes fois qu’on rencontre les gens de la Ville afin de trouver un terrain d’entente pour, justement, être un excellent citoyen corporatif.
M. Lévesque a annoncé mercredi après-midi qu'il abandonnait l'idée de vendre une partie de son terrain à la Ville. L'offre [de la Ville] n'était pas à la hauteur, indique-t-il. Ce qu'on a, on va le garder jusqu'à temps qu'on ait une entente qui soit bonne pour tout le monde.
Dirt Track et l’Expo, une cohabitation difficile
La décision de l’Hippodrome de louer ses terrains au Dirt Track, pour des compétitions de motos et de VTT, en même temps que l’Expo de Trois-Rivières, est déplorable
, selon le conseiller municipal Luc Tremblay.
Il affirme que la Ville a su fin avril ou début mai que les courses auraient lieu en même temps que l’Expo. On leur a fait voir que ça n’avait pas de sens, mais tout était déjà booké et signé, alors on s’est ramassé devant le fait accompli
, relate-t-il.
Plusieurs citoyens se sont plaints du bruit généré par les courses de motos et de VTT. M. Tremblay affirme que l’événement a également nui aux visiteurs de l’Expo.
Le président du Club jockey du Québec, Claude Lévesque, affirme qu’il n’était pas au courant que l’Expo avait lieu en même temps que le Dirt Track. Au micro de Marie-Claude Julien, il a précisé qu’il n’habite pas la région.
Si quelqu’un m’avait contacté, on aurait pris cela au sérieux, ça, c’est certain
, assure-t-il.
M. Lévesque affirme que personne n’a averti son organisme à but non lucratif qu’il pouvait y avoir un problème de cohabitation entre le Dirt Track et l’Expo de Trois-Rivières.
Comme [l’Hippodrome] est un organisme privé, ils avaient la latitude de louer à qui ils voulaient au moment où ils voulaient, mais ils n’ont pas pris en considération du tout l’Expo de Trois-Rivières, et ça, c’est déplorable
, insiste Luc Tremblay, qui veut faire des démarches afin que le Dirt Track choisisse une fin de semaine différente l’an prochain.