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La Côte-Nord est la plus touchée par l’épidémie de tordeuse des bourgeons de l’épinette

Une tordeuse.

La tordeuse se nourrit surtout de jeunes pousses de sapin (archives).

Photo : Radio-Canada / Priscilla Plamondon Lalancette

La Côte-Nord est la principale région du Québec touchée par l’épidémie de tordeuse des bourgeons de l’épinette (TBE), indique le Forestier en chef du Québec, Louis Pelletier.

L'infestation sévit sur la Côte-Nord depuis 2007, affirme le Forestier en chef.

Selon le dernier rapport annuel sur les insectes, les maladies et les feux dans les forêts du Québec, dans la région de la Côte-Nord, les superficies touchées par la TBE ont diminué entre 2020 et 2021.

Malgré son nom, elle attaque en priorité le sapin, dit M. Pelletier. C’est un insecte défoliateur qui infeste principalement le sapin baumier, l'épinette blanche et l'épinette noire.

Louis Pelletier pose pour la caméra dans une église aménagée pour une rencontre.

Le forestier en chef du Québec, Louis Pelletier (archives).

Photo : Radio-Canada / Thomas Deshaies

Selon Éric T. Lacroix, le directeur général pour la Société de protection des forêts contre les insectes et maladies (SOPFIM), l’objectif de superficie de pulvérisations aériennes de 43 200 hectares sur la Côte-Nord a été respecté cette année. Cet objectif représenterait une diminution de moitié par rapport à celui de l'année dernière.

Des équipes de la SOPFIM sont actuellement sur le terrain pour évaluer les résultats du programme de 2022. Pour la réalisation du programme, il y a eu du temps froid, donc ça a débuté plus tard que prévu, rapporte M. Lacroix, qui est d'ailleurs confiant de la réussite de l'arrosage.

L'épidémie est clairement sur sa fin sur la Côte-Nord, affirme-t-il. Le même optimisme semble animer le forestier en chef. Elle n’est pas terminée. Mais, le maximum des pertes est déjà passé. Il y a encore une présence de l’épidémie dans votre région qu’on va suivre, assure M. Pelletier.

Superficies touchées par la tordeuse des bourgeons de l’épinette

Région

Superficie en 2020

Superficie en 2021

Côte-Nord

4 423 280 ha

3 369 578 ha

Total au Québec

13 537 152 ha

12 229 847 ha

La Direction de la protection des forêts du Québec (DPF) prévoit, en 2022, que les infestations vont persister dans les secteurs de Havre-Saint-Pierre, Anticosti et entre Tadoussac et Forestville. Pour les autres secteurs de la Côte-Nord, elle prévoit des dommages légers en 2022.

Les ravages continuent même si la tordeuse quitte la région

Même si la tordeuse des bourgeons de l'épinette venait à disparaître de la Côte-Nord, l'industrie forestière devra composer encore plusieurs années avec les ravages que l'insecte fait dans les forêts de la région depuis une quinzaine d'années, soutient le président de Boisaco, Steeve St-Gelais.

Le président soutient que depuis déjà plusieurs années, l'industrie forestière doit contourner certains secteurs en raison de la mortalité des arbres causée par la tordeuse.

M. St-Gelais indique que passé un certain stade, les arbres infestés par la tordeuse ne sont plus récupérables par l'industrie.

Steeve St-Gelais président de Boisaco

Steeve St-Gelais est président de Boisaco, une compagnie forestière qui génère 600 emplois à Sacré-Coeur, sur la Côte-Nord (archives).

Photo : Radio-Canada

« Dans nos opérations de récoltes, on en a encore pour plusieurs années à avoir des impacts. Juste cette année par exemple, dans les volumes qui étaient sous garantie, il y a plus de 50% des secteurs qui sont affectés par la tordeuse. »

— Une citation de  Steeve St-Gelais, le président de Boisaco

Pour sa part, le président-directeur général du Conseil de l'industrie forestière du Québec, Jean-François Samray, demande que le gouvernement du Québec investisse davantage dans les travaux de régénération de la forêt.

M. Samray juge que trop peu de travaux de régénération sont faits par le gouvernement. Soit qu'on n’en fait pas assez, soit qu'on en fait trop tard , déplore-t-il.

Jean-François Samray sourit à la caméra et se trouve devant une forêt.

Le président-directeur général du Conseil de l'industrie forestière du Québec, Jean-François Samray

Photo : Gracieuseté Conseil de l'industrie forestière du Québec

« La forêt appartient à l'État québécois, la forêt appartient au gouvernement. Maintenant [...] l'État doit mettre l'argent requis pour régénérer sa forêt, elle est à lui, et c'est à lui de mettre l'argent qu'il faut. »

— Une citation de  Jean-François Samray, le président-directeur général du Conseil de l'industrie forestière du Québec

Selon le PDG, la Côte-Nord est la région qui a le plus faible budget en ce qui concerne les travaux de régénération de la forêt, alors que c'est la région la plus affectée par les ravages de la tordeuse.

Se préparer à la prochaine épidémie

Louis Pelletier estime qu’à tous les 30 à 40 ans, l'épidémie des bourgeons de l’épinette revient au Québec à différents endroits.

« La prochaine épidémie de tordeuse des bourgeons de l’épinette, c'est sûr qu’elle va arriver. »

— Une citation de  Louis Pelletier, forestier en chef du Québec
Graphique illustrant le cycle des épidémies de tordeuse.

Les épidémies de tordeuses semblent suivre un cycle régulier à tous les 30 à 40 ans au Québec, selon le forestier en chef (archives).

Photo : Radio-Canada

Ce qu’on peut faire pour diminuer les risques associés à cette épidémie ou diminuer les pertes associées, c’est un aménagement forestier pour diminuer la proportion de sapin, note-t-il. En augmentant les populations d’épinettes dans les forêts nord-côtières, M. Pelletier considère que la région pourrait mieux faire face à la prochaine épidémie de TBE.

En reboisant de façon supplémentaire en épinettes, dans 30 à 40 ans, ces arbres-là vont pousser et vont diminuer le risque et les pertes associés à la prochaine épidémie qui va arriver, ajoute-t-il.

La semaine dernière, le forestier en chef avait présenté sa décision quant aux possibilités forestières pour les 5 prochaines années. La superficie des territoires exploitables sur la Côte-Nord diminuera de 7 % pour les sapins, épinettes, pins gris et mélèzes (SEPM).

Le forestier en chef rappelle que cette baisse est principalement attribuable à l’épidémie de TBE.

Avec la collaboration de Catherine Paquette, Camille Lacroix et Zoé Bellehumeur

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