Deux scientifiques d’Edmonton exploiteront le télescope James Webb pour leurs recherches
Les deux astrophysiciens de l'Université de l'Alberta bénéficieront d'une partie des 5 % du temps de travail garanti avec le télescope, alloué au Canada.

Le télescope spatial James Webb détecte, comme aucun autre instrument avant lui, la lumière émise par les différents objets de l’Univers, tels que les galaxies et les différents types d'étoiles dont certaines sont trop froides pour émettre de la lumière visible, mais qui sont très lumineuses dans l'infrarouge.
Photo : NASA
Après la publication des premières photographies de la NASA, qui révélait au monde entier les images les plus puissantes de l'Univers, deux astrophysiciens albertains sont impatients d’exploiter la prouesse technologique du télescope spatial le plus complexe jamais conçu, James Webb.
Attendue depuis des années par les astronomes du monde entier, la première récolte de données réalisée par le télescope spatial James Webb a été présentée par la NASA et ses partenaires, les agences spatiales européenne (ESA) et canadienne (ASC).
Le Canada aura la garantie d'avoir 5 % du temps de travail du télescope, et deux scientifiques de l'Université de l'Alberta sont prêts à en utiliser une partie pour leurs recherches.
Le professeur de physique à l'Université de l'Alberta Erik Rosolowsky a réussi à obtenir 20 heures du temps d’exploitation du télescope, lorsque James Webb sera pointé sur une galaxie qu'il avait choisie.
L'élément clé de mes recherches est d'essayer de comprendre cette partie vraiment inconnue et inexplorée du processus de formation des étoiles et la façon dont les nuages de gaz diffus dans la galaxie se transforment en étoiles
, a-t-il expliqué.
C'est le processus qui a donné naissance à toutes les étoiles de l'Univers, y compris le Soleil
, a-t-il ajouté.
Erik Rosolowsky et ses collègues pensent que le processus exact de formation des étoiles détermine le nombre de planètes qu'elles auront et si ces planètes peuvent abriter la vie.
Son collègue Gregory Sivakoff, également professeur de physique, utilisera son temps avec le télescope pour étudier les morts-vivants stellaires
.
« L'Alberta est très présente dans l'étude de l'Univers. »
Il s'agit des objets de l'espace tels que les trous noirs, les étoiles à neutrons et les naines blanches qui se trouvent à proximité d'une autre étoile. Tous ces objets étaient autrefois des étoiles, mais elles ont épuisé leur capital de vie et se sont éteintes.
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Outre la recherche, les deux scientifiques s'engagent à former une nouvelle génération de chercheurs qui seront en mesure de maintenir la position forte de l'Alberta dans l'exploration spatiale.
« J'ai vraiment la chance de travailler avec de nombreux jeunes scientifiques. »
Mon travail consiste à m'assurer que ces jeunes scientifiques acquièrent des compétences qu'ils pourraient utiliser en astronomie
, affirme Erik Rosolowsky.
Les travaux sur James Webb ont commencé au milieu des années 1990. Son développement et sa construction ont coûté 10 milliards de dollars américains. Contrairement à son célèbre prédécesseur, le télescope spatial Hubble, James Webb voit
l'Univers principalement dans l'infrarouge.
Cela lui permet de voir à travers la poussière cosmique, qui absorbe une grande partie de la lumière visible. Il peut regarder beaucoup plus loin dans l'Univers que Hubble, ce qui permettra aux scientifiques de jeter un coup d'œil à une période bien antérieure à l'existence de l'Univers.
Pour sa part, le Canada a fourni un capteur de guidage fin, qui maintient le télescope verrouillé sur une cible céleste. Il a également fourni le spectrographe qui peut être utilisé pour déterminer la composition des objets dont il a pris des images, notamment la composition des atmosphères des exoplanètes. Il s'agit de planètes situées dans d'autres systèmes solaires.
Ce télescope sera capable de remonter plus loin dans le temps, plus loin dans l'espace, et d'étudier la formation précoce des galaxies dans notre univers. Il nous donnera un nouvel aperçu de la façon dont l'univers est né
, a déclaré Frank Florian, directeur du planétarium du Monde des sciences TELUS à Edmonton.
Cela va ouvrir de nombreuses autres portes à la recherche
, affirme Frank Florian.
Avec des informations de Dennis Kovtun