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Toujours rien de concret pour le transport en Hyperloop

La société TransPod, basée au Canada, prévoit établir une première liaison en Hyperloop entre Calgary et Edmonton.

Dessin d'un système de transport par capsule à côté d'une route.

Le projet de la compagnie canadienne TransPod

Photo : Radio-Canada / TransPod Hyperloop

Agence France-Presse

Dix ans après avoir été évoqué par le milliardaire Elon Musk, Hyperloop, la technologie de transport par capsule, est loin de pouvoir déplacer des gens à plus de 1000 km/h. Toutefois, des entreprises planchent toujours sur le concept, notamment TransPod, basée dans l’Ouest canadien.

C'est comme les premiers jours de l'aviation, affirme Rick Geddes, expert à l'Université Cornell, près de New York. Il n'y a pas eu de nouveau mode de transport depuis plus de 100 ans!

Elon Musk pensait à l'origine relier San Francisco à Los Angeles en une demi-heure. Lassé par les embouteillages, il ne croyait visiblement pas au projet de train à grande vitesse californien.

Reprenant une idée ancienne, il a proposé de faire circuler des capsules (pods, en anglais) transportant une trentaine de personnes à des vitesses allant de 1000 à 1200 km/h. Elles se succéderaient dans des tubes à basse pression juchés sur des pylônes.

On a parlé du cinquième mode de transport, après les avions, les trains, les véhicules routiers et les bateaux.

Trois personnes en silhouette observent un véhicule Hyperloop dans une salle d'exposition.

Zeleros a présenté son véhicule Hyperloop au pavillon espagnol de l'Expo 2020 à Dubaï, aux Émirats arabes unis, le 1er octobre 2021.

Photo : La Presse canadienne / Kamran Jebreili

Au-delà de la faisabilité, l'incertitude demeure sur les coûts. Et bon nombre de spécialistes des transports restent franchement perplexes.

Elon Musk ne s'est pas lancé directement dans l'aventure, se contentant d'encourager de jeunes entreprises à réaliser son rêve.

Il est récemment revenu dans le débat, proposant de faire léviter les capsules dans des tunnels creusés par son entreprise The Boring Company, au risque de renchérir encore le concept.

Des projets toujours actifs

Hyperloop Transportation Technologies (HyperloopTT) a été très active, multipliant les accords ici et là. Le dernier remonte au 21 mars 2022 et vise à ouvrir une ligne entre Venise et Padoue, en Italie, pour les Jeux olympiques d'hiver de 2026.

HyperloopTT est prête à construire, a alors assuré son directeur général, Andres De Leon. Un discours que la jeune pousse californienne avait déjà tenu à l'Agence France-Presse (AFP) il y a cinq ans et qui contraste avec les propos plus mesurés du responsable marketing Rob Miller, qui veut désormais être plus prudent vis-à-vis de ce genre d'annonce.

On attend toujours le premier tronçon qui devait ouvrir pour l'Exposition universelle à Dubaï, en 2020. Un projet toujours d'actualité, selon M. Miller.

L'entreprise a successivement évoqué des études aux États-Unis, en France, en Allemagne, en Chine, au Brésil, en Inde, en Corée du Sud, en Slovaquie, en République tchèque et en Ukraine. Elle devait aussi installer un grand centre d'essai à Toulouse, en France, qui ne verra jamais le jour.

Uns capsule de la compagnie Virgin Hyperloop sur le site de test DevLoop à Las Vegas, en plein air.

Une capsule de la compagnie Virgin Hyperloop.

Photo : Reuters

Autre jeune entreprise flamboyante, Virgin Hyperloop (anciennement appelée Hyperloop One) a fait des essais dans le désert du Nevada, aux États-Unis, atteignant les 387 km/h. En novembre 2020, elle a transporté des personnes pour la première fois, à 172 km/h, avant d'annoncer en février 2022 qu'elle se réorientait vers le transport de marchandises.

L'entreprise a, au passage, licencié la moitié de son personnel et embauché le Français Pierre Chambion pour diriger l'ingénierie.

Une entreprise canadienne

La société TransPod est plus discrète. Basée au Canada, elle est dirigée par le Français Sébastien Gendron, ingénieur au discours beaucoup plus mesuré que sa concurrence.

Sa première liaison est trouvée, entre Calgary et Edmonton, des villes distantes de 300 km. La ligne, prévue pour transporter des personnes et de la marchandise légère, coûterait selon lui 18 milliards d'euros (23 milliards de dollars canadiens).

Intérieur d'un véhicule pour passagers.

L'Hyperloop est une idée d'Elon Musk, le fondateur de Tesla et de SpaceX.

Photo : Courtoisie de Transpod

La réaction des autorités a été : "On ne mettra pas d'argent public, mais si vous êtes capables de financer le projet en trouvant des capitaux privés, on vous accompagnera", a expliqué M. Gendron à l'AFP.

La société, qui doit présenter un prototype en juillet à Toronto, a indiqué en mars avoir réussi à lever 550 millions de dollars américains (714 millions de dollars canadiens) auprès du fonds britannique Broughton Capital Group, avec une garantie bancaire de China-East Resources Import & Export Co (Cerieco).

Ça a un effet boule de neige et doit permettre de financer la technologie cet été, croit le dirigeant de TransPod.

Un premier tronçon d'environ 20 km doit relier, si tout va bien, Edmonton à son aéroport en 2027, la ligne devant être ouverte jusqu'à Calgary entre 2030 et 2035, selon lui. Il faudrait alors 45 minutes pour relier les deux villes, pour 60 euros (79 dollars canadiens) l'aller simple.

En France, pour le moment, les pouvoirs publics ne sont pas intéressés, regrette-t-il. Une piste d'essai de 3 km devrait quand même être ouverte début 2023 dans la Haute-Vienne, dans le centre-ouest de la France.

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