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Manifestation contre l’absolution conditionnelle de l’ingénieur agresseur

Des dizaines de personnes, majoritairement des femmes, manifestent devant le palais de justice.

La manifestation a été organisée au cours des derniers jours par le Centre Femmes d'aujourd'hui.

Photo : Radio-Canada / Bruno Giguere

Des dizaines de personnes, majoritairement des femmes, se sont rassemblées devant le palais de justice de Québec pour dénoncer le jugement d'absolution conditionnelle accordée à Simon Houle, cet ingénieur de Trois-Rivières qui a reconnu avoir agressé sexuellement une femme. Le Centre Femmes d'aujourd'hui qui pilotait la manifestation trouve qu'il est important de dénoncer « des dérives sexistes aussi violentes » à l'intérieur du système de justice.

La manifestation a été organisée au cours des derniers jours par le Centre Femmes d'aujourd'hui qui a pour mission d'améliorer la qualité de vie des femmes, notamment en luttant contre la violence conjugale.

« C'est vraiment notre colère qui a motivé notre mise en action, parce que notre système de justice démontre qu'il protège plus les agresseurs que les victimes. »

— Une citation de  Audrée Houle, coordonnatrice au Centre Femmes d'aujourd'hui

Simon Houle est un ingénieur de Trois-Rivières qui a agressé sexuellement une femme et pris des photos de ses parties intimes. Il a bénéficié d'une absolution conditionnelle afin de lui permettre de voyager pour son travail. La décision est vivement dénoncée par des organismes qui soutiennent les victimes.

Des dizaines de personnes rassemblées en rond devant le palais de justice.

Le juge Matthieu Poliquin, de la Cour du Québec, a fait bénéficier à Simon Houle d'une absolution conditionnelle dans une décision rendue le mois dernier.

Photo : Radio-Canada / Bruno Giguere

Selon Mme Houle, les femmes avec qui elle travaille au quotidien avaient ce besoin de collectiviser leur colère. Elle croit qu'une manifestation comme celle-là est essentielle pour les femmes qui peuvent avoir déjà été victimes d'agression sexuelle. Il faut démontrer publiquement que ce genre de jugement là n'a pas sa place en 2022 et qu'on ne laissera pas ça passer. Il faut crier des slogans et se réunir entre nous, dit la coordonnatrice du Centre Femmes d'aujourd'hui.

Rappel des faits

En avril 2019, Simon Houle, alors étudiant en génie mécanique à l'Université du Québec à Trois-Rivières, agresse sexuellement une de ses amies lors d'une fête dans un appartement. La femme, qui dort dans une chambre, est réveillée par la lumière d'un appareil photo. Elle sent des doigts dans son vagin qui font un mouvement de va-et-vient. Sa camisole est levée et son soutien-gorge est ouvert. Neuf photos de ses parties intimes sont retrouvées dans le cellulaire de son agresseur.

Plus de deux ans après, l'ingénieur a plaidé coupable d'accusations d'agression sexuelle et de voyeurisme.

Alors que la Couronne réclamait 18 mois de prison, le juge Matthieu Poliquin de la Cour du Québec lui a plutôt fait bénéficier d'une absolution conditionnelle dans une décision rendue le mois dernier. Il estime que les conséquences d'un casier judiciaire seraient disproportionnées, puisque le tribunal est convaincu que le travail d'ingénieur nécessite des déplacements dans d'autres pays.

À noter que Simon Houle, qui a le même employeur depuis 2018, n'a encore jamais eu à voyager pour son travail.

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