Le député de Bonaventure Sylvain Roy tire sa révérence

Sylvain Roy a rencontré la presse en compagnie de Robert Lapointe, qui a été président de l'association locale du Parti québécois pendant 10 ans. C'est d'ailleurs à ses côtés qu'il avait fait sa toute première conférence de presse, lors des élections partielles de 2011.
Photo : Radio-Canada / Jean-François Deschênes
Après 10 ans de carrière à l’Assemblée nationale, le député indépendant de Bonaventure se retire de la vie politique. À la suite d'une « grosse réflexion », Sylvain Roy a annoncé lundi matin qu’il ne serait pas candidat aux élections du 3 octobre.
Sylvain Roy, élu pour la première fois en 2012 sous la bannière du Parti québécois (PQ), a mentionné avoir évalué toutes les options. Celui qui siège comme indépendant depuis 2021 dit s’être notamment demandé s’il pouvait être réélu dans sa circonscription.
Sans prétention, j’aurais peut-être une chance parce qu’on a quand même réglé des dossiers importants, mais là n’est pas la question. Si je suis réélu, j’ai quatre ans encore à faire la job d’un député indépendant et un député indépendant se positionne sur tous les enjeux
, lance-t-il, précisant qu’il s’agit d’une tâche colossale.
L'élu a ajouté qu'il ne regrettait pas son départ du PQ
.Le père et grand-père de 57 ans, qui se considère comme un souverainiste pragmatique
, n’a pas élaboré sur ce qui l’attend au cours des prochains mois. Il dit vouloir se consacrer davantage à ses proches.
Je ne me positionnerai pas sur les engagements et enjeux et je ne jouerai pas au gérant d’estrade. Je n’ai pas de plan précis à court terme, sinon que de prendre soin de nous
, a-t-il toutefois lancé en faisant référence à sa conjointe. Il n'exclut toutefois pas un retour éventuel à l'enseignement collégial.
L’élu, qui dit avoir entretenu des rapports professionnels
avec la Coalition avenir Québec (CAQ) de François Legault, a par ailleurs tenu à faire taire certains ouï-dire.
« Je n’ai jamais approché la CAQ ou été approché, malgré les rumeurs véhiculées. Personne ne peut dire que j’ai été complaisant avec la CAQ , mais je n’ai pas été déplaisant non plus. »
M. Roy a tenu à faire une rétrospective des dossiers, dans divers domaines, qu’il a contribué à faire avancer au cours de la dernière décennie. Il a notamment évoqué la gouvernance au Centre intégré de la santé et des services sociaux (CISSS) de la Gaspésie, la commission parlementaire sur les pesticides ainsi que le registre des armes à feu.
« Je pense que j’ai été pratiquement le seul député à défendre le secteur de la faune au Québec. J’ai aussi essayé de donner une voix aux orphelins politiques que sont les travailleurs forestiers, les agriculteurs et les camionneurs. »
Il a rappelé qu’il a été choisi troisième meilleur député pour la session parlementaire d’automne 2021 par ses homologues. Ça m’a frappé
, souligne-t-il.
Le député sortant calcule par ailleurs avoir effectué environ 625 000 kilomètres en voiture afin de siéger à l’Assemblée nationale. Statistiquement, à un moment donné, ça devient difficile et ce sont les conditions de vie des députés des régions. C’est ça, la job! Nous sommes des routiers.
Une confiance phénoménale
Le Gaspésien a pris le temps de remercier sa conjointe et ses deux garçons pour leur soutien indéfectible tout au long de sa carrière politique.
Le résident d'Escuminac a également eu une pensée pour ceux et celles qui lui ont permis de se rendre au Salon bleu. Il a notamment mentionné les électeurs qui ont contribué à sa réélection de 2018, alors que ses traitements contre le cancer à Québec l’avaient empêché de faire campagne dans sa circonscription.
Selon lui, il a eu droit, à cette époque, à une marque de confiance phénoménale
de la part de ses concitoyens.
« Les gens m’ont réélu malgré le fait que le PQ s’effondrait partout au Québec. »
Le député indépendant a confirmé qu’il continuerait de défendre les intérêts de [la] population et soutenir tous ceux et celles qui demandent [son] aide
, et ce, jusqu’à l’entrée en poste de la prochaine équipe dans Bonaventure
.
Avec les informations de Jean-François Deschênes