Pénurie de main-d’œuvre : la Ville d’Ottawa forcée de diminuer son offre de services

La Ville d'Ottawa mentionne qu'« un nombre important d’employés embauchés pour l’été a démissionné » (archives).
Photo : Radio-Canada / Christian Milette
En raison d’un manque de main-d'œuvre au sein de son personnel aquatique, la Ville d’Ottawa est contrainte de diminuer son offre de services. À l’heure actuelle, les annulations se limitent à « quelques horaires » de natation publique, à une réduction de la capacité d’accueil des bains publics et à près de 50 cours de natation.
Malgré tout, plus de 5000 cours se dérouleront comme prévu cet été
, si le portrait ne s’aggrave pas, comme l’explique le directeur général du Service des loisirs, de la culture et des installations de la Ville d’Ottawa, Dan Chenier, dans une note de service datant du 29 juin.
D’entrée de jeu, il explique que malgré la pénurie de sauveteurs et d’instructeurs de natation, le personnel a été en mesure de maintenir les offres de services avec un impact minimal au cours de la pandémie
.
M. Chenier et son équipe s’attendaient à ce que la Ville puisse continuer ainsi pour l’été 2022, mais au cours des 10 jours qui ont précédé sa note de service, un nombre important d’employés embauchés pour l’été a démissionné
.
Dan Chenier a également précisé dans sa missive destinée au maire et aux conseillers municipaux que les personnes inscrites aux cours annulés seront contactées et se verront offrir dans la mesure du possible
un autre cours.
Le manque de sauveteurs à Ottawa a déjà été documenté au cours des dernières années, notamment en 2018 et en 2019. Le phénomène est répandu dans l’ensemble des municipalités au Canada, et la Ville de Gatineau n’y échappe pas.
C'est un problème générationnel qui a été amplifié par la pandémie
, a résumé le conseiller municipal de Rideau-Vanier, Mathieu Fleury.
Il explique la situation comme suit : La pandémie a fait en sorte que, pendant deux ans, nos groupes [de nageurs] n'ont pas pu cheminer à travers les cours plus avancés qui permettent de devenir sauveteurs. On a perdu ces gens-là.
« Il y a un gros besoin de main-d’œuvre dans plusieurs secteurs à Ottawa, et le salaire [d'un sauveteur] est moins compétitif qu'il l'a déjà été. »
Les propos du politicien ont rapidement été confirmés par Raynald Hawkins, le directeur général de la Société de sauvetage, un organisme voué à la prévention des traumatismes associés à l'eau, dont les noyades.
On s'aperçoit que ces jeunes-là ont l'embarras du choix. Au fil de s'impliquer dans le domaine aquatique, ils ont trouvé d'autres emplois. À la Société de sauvetage, on devra repartir avec un petit engrenage pour reprendre le temps perdu. Mais on aura des effets dominos qui vont perdurer [...].