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Ottawa a beaucoup à apprendre du projet de Larga Baffin, selon un leader inuk

Un homme regarde en direction de l'appareil photo en souriant.

Le président de l’organisation Inuit Tapiriit Kanatami, Nathan Obed, dit avoir été blessé par les commentaires de certains Ottaviens à propos du projet de construction d'un nouvel édifice pour Larga Baffin (archives).

Photo : Kate Kyle/CBC

Radio-Canada

À la suite d'une discussion mouvementée sur le zonage d'un pensionnat médical prévu pour les Inuit à Ottawa, le chef inuk Natan Obed dit croire qu'il y a là une occasion d'apprendre de ce qui a été dit.

Alors que certains résidents ont rejeté les affirmations selon lesquelles leur opposition au projet était motivée par du racisme, M. Obed a souligné que les détails du zonage n'étaient pas la raison pour laquelle il s’était impliqué dans le dossier à titre de président d'Inuit Tapiriit Kanatami, l'organisation qui représente les Inuit partout au Canada.

Les commentaires qui ont été faits sur la peur à l’idée que des Inuit reçoivent des soins médicaux à Ottawa [sont] choquants et devraient continuer d'être au cœur de cette discussion, a-t-il déclaré à la radio de CBC.

Le nouvel édifice de Larga Baffin, qui va accueillir des Inuit qui ont des rendez-vous médicaux à Ottawa, devrait être construit au sud du centre commercial South Keys.

Son emplacement actuel sur le chemin Richmond est régulièrement en surcapacité, si bien que le personnel doit admettre des patients supplémentaires dans des hôtels.

Maquette d'un bâtiment de six étages en briques.

La construction du nouvel édifice de Larga Baffin est prévue sur la route Hunt Club, dans le sud-est d'Ottawa.

Photo : Fotenn/Ville d'Ottawa

La semaine dernière, le comité de planification a approuvé une proposition de zonage. C’est cependant le processus qui a mené à cette décision en matière d'aménagement du territoire qui s’est heurté à la crainte que certains membres de la communauté n'accordent pas d'importance à la santé des Inuit.

Certains résidents ont bien accueilli leurs nouveaux voisins potentiels, tandis que d'autres étaient préoccupés par la taille et la hauteur du bâtiment.

D'autres encore ont exprimé leur inquiétude face à l'augmentation de la criminalité et de la consommation de drogue, au vagabondage et à la baisse de la valeur des propriétés en raison du projet, selon un résumé des commentaires rapporté par le personnel de la Ville.

Lors d'une réunion publique tenue par la conseillère municipale Diane Deans, une femme qui craignait que le bâtiment affecte sa pression d'eau a fait valoir que nous étions ici en premier.

Maquette d'un nouveau bâtiment de six étages.

Une maquette du futur édifice de Larga Baffin.

Photo : Fotenn/Ville d'Ottawa

Natan Obed a déclaré qu'il avait été personnellement blessé par certains de ces commentaires, qu'il a qualifiés d’ignorants et de racistes.

L'installation a été comparée au Manoir Ronald McDonald par sa firme de planification. Les clients viennent parfois pour de courts séjours, le temps de voir un spécialiste, tandis que d'autres y restent plusieurs mois pour recevoir des soins de santé plus intensifs, notamment dans le cas de grossesses à haut risque et de cancers.

Des commentaires racistes à prendre au sérieux, selon Natan Obed

Sylvie Lee, représentante de l'Upper Hunt Club Community Association, a soulevé que les résidents ne parlaient pas des utilisateurs du bâtiment, qui, selon elle, avaient un droit légal et moral indéniable d'avoir accès à des soins médicaux.

Moi-même et d'autres résidents sommes très offensés d'avoir été stéréotypés et mal étiquetés comme étant racistes par certains médias, dans les médias sociaux, et même avec des insinuations de certains milieux politiques, a-t-elle déclaré à CBC.

Pour sa part, Diane Deans a ajouté que les commentaires sur la consommation de drogue ou sur la criminalité étaient des aberrations dans le contexte de cette discussion et ne reflétaient pas les valeurs de la communauté.

Une femme est assise à un bureau derrière un micro.

La conseillère municipale Diane Deans soutient que les commentaires sur la consommation de drogue ou sur la criminalité ne reflètent pas les valeurs des résidents de son quartier.

Photo : Radio-Canada

Natan Obed a cependant répliqué que certains de ses propres commentaires sur ce projet étaient profondément troublants.

Dire qu'il s'agit d’aberrations est incompatible avec la réalité et l'expérience vécues par les Inuit, a-t-il déclaré.

J'ai un contact très positif avec de nombreux membres de cette communauté, mais je comprends aussi le racisme systémique. Je comprends aussi qu'il y a encore un manque de compréhension et de respect pour les Inuit chez beaucoup de non-Inuit, a ajouté Natan Obed.

La mort de l'artiste inuk Annie Pootoogook, survenue à Ottawa en 2016, ainsi que les commentaires racistes d'un policier d'Ottawa qui ont suivi en sont des exemples, a soulevé le leader inuk.

Ce sergent, Chris Hrnchiar, avait été rétrogradé temporairement à l’époque. Il a dit avoir honte de ses commentaires et vouloir se réconcilier avec la communauté inuit.

Il y a des moments d'apprentissage, a déclaré M. Obed.

Dans ce cas particulier, je pense que tout ce que nous pouvons faire, c'est d'expliquer pourquoi [Larga Baffin] est nécessaire et comment traiter les autres êtres humains, a-t-il conclu.

Avec les informations de Sara Frizzell, CBC

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