Une résidence pour personnes âgées nouveau genre donne des résultats à La Doré
Les élèves de l'école Maria-Goretti à La Doré, située à quelques pas, jardinent avec les aînés dans un tout nouveau jardin.
Photo : Radio-Canada / Mélissa Paradis
En 2020, deux amies de La Doré se lançaient dans une aventure un peu folle : celle d'acquérir une résidence pour personnes âgées en pleine pandémie. Malgré les embûches, elles ont réussi à créer un véritable milieu de vie où les résidents et le personnel s'épanouissent.
Il suffit de se promener au Domaine des colibris pour constater les efforts qui ont été déployés pour faire de cet endroit une maison où il fait bon vivre.
Les propriétaires ont rouvert la cuisine, aménagé une cour et un jardin, ouvert une chatterie et acquis une voiturette de golf. Les pensionnaires jardinent avec des élèves, discutent et peuvent même participer aux tâches s'ils le souhaitent.
On aime ça que ça fasse un peu familial, que ce soit comme un petit cocon, que les gens se connaissent, explique la copropriétaire Katty Gauthier. On apprend à vivre ensemble, chacun avec son petit caractère, avec ses forces, avec ses faiblesses
, ajoute-t-elle.
Un voyage humanitaire bouleversant
C'est pour donner un sens à leur vie après un voyage humanitaire en Inde que les deux partenaires ont décroché un diplôme de préposée aux bénéficiaires et acquis ce centre en 2020.
Malgré les difficultés et la fatigue, elles ont mené leur projet à terme.
On a vécu l'éclosion, tous les isolements des gens. Ça a été dur, vraiment dur, mais aujourd'hui, on sent que ça commence à reprendre la vie normale. Nous, en tant que propriétaires, on n'aura jamais vécu c'est quoi la vie normale
, raconte Marilyn Laprise.
On se disait au début en riant : "On est folles. Il faut être folles pour faire ça", explique Katty Gauthier, qui admet s'être questionnée sur son choix. Je me disais à un moment donné : "On n'a vraiment peut-être été trop folles en fin de compte"
, ajoute-t-elle en riant.
Des résidents heureux
Aujourd'hui, les deux femmes se réjouissent de ce qu'elles ont accompli. Les résidents aussi. Je ne partirais pas. Ils auraient beau me mettre dehors, il ferait vilain en tabarnouche!
, plaisante Madeleine Gobeil.
« Les dernières années, je pense que c'est ici qu'il faut les vivre. C'est les dix dernières années, les plus belles années. »
Pour garder les pensionnaires autonomes et semi-autonomes le plus longtemps possible, les deux femmes peuvent compter sur leurs familles et celles des résidents.
La mère de Katty Gauthier, Sylvie Méroz, a fermé sa garderie en 2020 et suivi une formation de préposée aux bénéficiaires à 58 ans. Elle admet que les résidents et l'ambiance y sont pour beaucoup dans ce choix, mais surtout l'envie d'aider sa fille et son amie. Elles savent qu'elles ont toujours du soutien. C'est important dans un commerce comme ça.