Les espoirs du hockey féminin en championnat à Rimouski

La compétition de haut niveau réunit les meilleures joueuses nées en 2007-2008, au Complexe Desjardins, pendant trois jours.
Photo : Radio-Canada / Perrine Bullant
Le Championnat de hockey féminin tient à Rimouski jusqu'à dimanche sa toute première édition. La compétition de haut niveau réunit pendant trois jours les meilleures joueuses du Québec au Complexe Desjardins. Plus de 200 jeunes filles, nées en 2007-2008, se relaient sur la patinoire pour s’affronter au cours de 23 parties.
Marina Moushoon joue pour les Lynx d'Abitibi-Témiscamingue. C’est la première fois qu’elle vient à Rimouski. C’est quand même cool, mais c’est loin... C’est 12 heures de route!
, calcule l'adolescente originaire de Lac-Simon.
Pour les parents aussi, l'événement réclame un investissement en temps et en argent.
On loge à l’hôtel, trois nuitées, plus les restos, on a été à l’épicerie. Ça va vite dépenser cette fin de semaine
, réalise Mathieu Locas, qui soutient sa fille qui joue pour l'équipe de l'Outaouais. L’expérience en vaut néanmoins la peine, selon lui.
C’est une première pour nous de jouer au hockey à Rimouski. On trouve un bel accueil et un beau complexe qui doit faire des jaloux à travers le Québec!
, souligne-t-il.
Pour Mélinda Lavigne et sa famille, plusieurs heures de route ont aussi été nécessaires pour descendre le fleuve. Originaire d'Amos, la jeune gardienne de but de l’équipe de l'Abitibi-Témiscamingue est accompagnée par ses parents.
C’est beaucoup de dépenses, mais ça ne nous dérange pas. On investit pour elle, c’est pour qu’elle puisse performer et montrer son talent
, confie sa mère.
Un tournoi de remplacement aux Jeux du Québec
Après l’annulation des Jeux du Québec, qui devaient se dérouler en mars 2022 à Rivière-du-Loup, Chantale Thibeault a eu l’idée d’organiser un championnat de hockey féminin au Bas-Saint-Laurent.
La responsable régionale du hockey féminin propose alors l'événement à Hockey Québec. On a lancé l’idée en précisant qu’on aimerait accueillir dans la région
, précise-t-elle. Le choix du site s'est porté sur le complexe sportif de Rimouski, qui dispose de deux glaces.
« On s’est dit pourquoi pas organiser de quoi, parce que même si les filles ne vivent pas l’entièreté des Jeux du Québec, qu'elles vivent au moins la compétition sur la glace. »
Parmi les 18 régions participant aux Jeux du Québec, 12 ont répondu présent pour prendre part au tournoi. Le championnat réunit donc les équipes de l’Est-du-Québec, de la Côte-Nord, de l’Abitibi-Témiscamingue, de la Capitale-Nationale, de Chaudière-Appalaches, de l’Estrie, de Lac-Saint-Louis, de Lanaudière, des Laurentides, de Laval, de l’Outaouais et du Sud-Ouest.
Un championnat pour se mesurer aux autres équipes
Dans les gradins, Geneviève Lafrance salue la tenue de l'événement, un championnat de consolation
qui réconforte les jeunes sportives.
Elle est la mère d'une des joueuses de l’équipe du Sud-Ouest. Quand ça a été annulé, elle [sa fille, Rosalie] avait un peu de déception, mais quand ils ont proposé le tournoi de remplacement, ça lui a vraiment donné un baume, et aux filles aussi
, raconte-t-elle.
« Pour l’expérience que ma fille va vivre, ça vaut la peine de les encourager dans un tournoi comme celui-là. »
Karine Coulombe, aussi venue encourager sa fille, estime que c'est une des seules occasions pour les jeunes joueuses de se mesurer aux autres équipes.
Les enfants qui jouaient au hockey n’ont jamais arrêté pendant la pandémie. Ils se préparent et ils veulent faire leur compétition
, considère-t-elle.
Toutefois, même si le tournoi console les filles, il ne représente pas tout à fait une expérience comparable à celle des Jeux du Québec. On leur a quand même volé cette partie qu'[elles] ne retrouveront pas
, regrette la mère de famille.
La relève féminine à l'honneur
L’événement permet toutefois de mettre en valeur la relève du hockey féminin au Québec.
« C’est le meilleur qu’on a sur la glace! C’est peut-être là des futures Canadiennes qui vont aller aux Olympiques. »
L'organisatrice du championnat se félicite que le tournoi permette aux spectateurs de mieux réaliser l'importance du hockey féminin.
On n’a pas une aussi grande vitrine que le hockey masculin donc, quand il y a des événements comme ceux-là, ça permet aux gens de voir le calibre aussi
, considère Mme Thibeault.