Les citoyens de Témiscaming-Kipawa exigent un meilleur accès aux soins de santé

Une centaine de personnes se sont déplacées pour assister à la rencontre d'information sur la réorganisation des services de santé.
Photo : Radio-Canada / Alexia Martel-Desjardins
Des citoyens de Témiscaming-Kipawa dénoncent les ruptures de services qui surviendront dans le domaine des soins de santé cet été. Lors d'une rencontre d'information organisée mercredi soir, ils ont exigé un meilleur accès aux services de santé.
Cette rencontre à laquelle une centaine de personnes ont assisté avait pour but de présenter la réorganisation des services de santé.
Cet été, l'urgence à Témiscaming-Kipawa sera fermée 12 heures par jour et les services de soutien à domicile seront également réduits.
Le maire de Kipawa, Norman Young, a souligné qu'il collabore avec le Centre intégré de santé et de services sociaux de l’Abitibi-Témiscamingue (CISSS-AT) depuis plusieurs années pour recruter du personnel dans le domaine de la santé. Il a toutefois dit déplorer que le problème ne soit toujours pas résolu puisque les équipes changent au fil des ans.
C’est frustrant pour le monde local aussi. On forme des comités, on participe à des comités, mais aussitôt qu’on commence à avancer, le gouvernement change de personnel. Ça ne marche pas, ça
, a-t-il insisté.
Présentement, le secteur de Témiscaming-Kipawa aurait besoin de 16 infirmières en poste afin de pouvoir offrir tous les services, mais il en compte seulement sept.
Plusieurs personnes ont fait part de leur inquiétude par rapport au temps de réponse en cas d’urgence et aux coûts du transport en ambulance.
Johanne Dimaurizio se préoccupe notamment des personnes âgées transportées dans un centre hospitalier à l’extérieur de Témiscaming-Kipawa.
Ma crainte, c’est que le lendemain, quand elle a son congé, comment revient-elle? Son aidant naturel n’a peut-être plus de voiture, il revient comment? On va demander aux enfants de s’absenter pour aller chercher maman ou un membre de la famille, mais qui va payer ça?
s'interroge Mme Dimaurizio.
La préfète de la MRC de Témiscamingue, Claire Bolduc, compte dès jeudi s’adresser au gouvernement pour demander que les frais occasionnés par ce moyen de transport ne reviennent pas aux citoyens.
Sur le plan politique, dès [jeudi] matin, c’est une réaction qu’on fera très fort, a martelé Claire Bolduc. C’est inacceptable que les gens doivent débourser 300 $, 400 $, 500 $ pour un service ambulancier auquel ils sont tenus [d'avoir recours] en raison de leur état de santé parce que l’urgence ici est fermée et qu’ils doivent se déplacer à Ville-Marie.
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Les citoyens invités à participer
Des employés du CISSS-AT ont présenté des mesures qui seront mises en œuvre pour recruter des employés et pour favoriser leur rétention. La présidente-directrice générale du CISSS-AT, Caroline Roy, a invité la population à faire des propositions pour trouver des solutions concrètes et communes.
Elle a assuré communiquer régulièrement au sujet de la situation en Abitibi-Témiscamingue avec le ministre de la Santé.
« Le ministre Dubé est bien au fait de la réalité en région. Ce n'est pas toujours l’argent qui est la solution. On l’a vu, il y a différents incitatifs qui se sont déployés dans le contexte de la pandémie, et malgré que les incitatifs étaient fort intéressants, on n’a pas réussi à recruter en fonction des besoins qu’on avait. »
Selon la PDG du CISSS de l'Abitibi-Témiscamingue, les solutions résident dans l’attractivité de la région et dans une offre de services attrayante pour les familles. Un comité sera formé pour élaborer des pistes de solution.
Il a aussi été confirmé qu’une des deux ambulances de Ville-Marie sera en service selon un horaire à l'heure plutôt qu'un horaire de faction, ce qui vise à faciliter le transport de personnes malades vers Témiscaming-Kipawa en cas d'urgence.
Cependant, cela n'a pas suffi à satisfaire tous les citoyens présents à la rencontre.
Nombre d'entre eux ont pris la parole au micro, ont insisté sur la particularité de Témiscaming-Kipawa et ont réclamé que des représentants du gouvernement viennent constater la réalité sur le terrain.