Centre des générations : CORBO s’excuse auprès d’une firme d'architecture de Saint-Jean

La plus récente esquisse du Centre régional des générations de Caraquet. Une firme réputée d'architectes de Saint-Jean n'est pas en mesure de collaborer au projet.
Photo : Contribution : Ville de Caraquet
Dans son document d'offre de service daté du 13 janvier 2021 et présenté aux élus municipaux de Caraquet pour la construction du Centre régional des générations, l'entreprise CORBO avait inclus comme partenaire la firme Murdock and Boyd Architects, de Saint-Jean. Or, la firme du sud de la province n'avait pas donné son consentement et ne s'était pas engagée à participer au projet.
CORBO est une firme de services professionnels de Caraquet spécialisée dans l'ingénierie et l'architecture.
L'entreprise a récemment reçu une tape sur les doigts de l'Association des architectes du Nouveau-Brunswick pour une entrave à son « code de déontologie et de conduite professionnelle ».
La construction du Centre régional des générations vise notamment à remplacer le vétuste Colisée Léopold-Foulem. Les coûts de construction pourraient se chiffrer à environ 19 millions de dollars, selon les dernières estimations de la municipalité.
Murdock and Boyd Architects a porté plainte auprès de l'Association des architectes du Nouveau-Brunswick, qui a mené une enquête.
Des lettres d'excuses
Dans une lettre envoyée à Murdock and Boyd Architects, obtenue par Radio-Canada Acadie, CORBO Architecture s'excuse officiellement pour l'utilisation inappropriée de photographies de vos projets et d'avoir inclus Murdock and Boyd Architects dans notre équipe d'architectes sans votre consentement
.
Une autre lettre, signée également par l'architecte David Foulem de CORBO Architecture, s'adresse au directeur général de la Ville de Caraquet, Marc Dugay.
L'architecte confirme au directeur général que le document de proposition "Offre de service" daté du 13 janvier 2021 incorporait des exemples de projets qui ne faisaient pas partie des réalisations de CORBO ni des réalisations de l'ancienne firme David Foulem architecte
.
David Foulem indique qu'aucun projet associé à la firme Murdock and Boyd n'aurait dû faire partie de l'offre de service.
Seulement des exemples de projets pour lesquels j'étais moi-même l'architecte désigné auraient dû être cités dans notre offre de service
, ajoute-t-il dans cette lettre.
Un faux pas
Au sujet de la plainte de la firme de Saint-Jean, suivie de l'enquête de l'Association des architectes du Nouveau-Brunswick, le président de CORBO, Philippe Cormier, indique qu'il a été surpris.
Mais, on n'a pas rechigné
, ajoute-t-il. On a juste acquiescé et on a envoyé une lettre d'excuse à cette firme et à la ville en toute transparence.
« On l'admet, c'est un faux pas. À l'avenir, on va faire plus attention à ça. »
Il fournit des explications pour expliquer le contexte qui a mené à la préparation de l'offre de service à la demande de la ville et ensuite à cette plainte de la firme de Saint-Jean.
On avait une très courte période pour soumettre notre offre
, indique-t-il. Mais, on a décidé de mettre le paquet du côté des experts externes. On a demandé à avoir Murdock and Boyd de Saint-Jean comme experts avec nous autour de la table.
Il explique ensuite que, n'ayant pas eu de réponse de la firme en question, CORBO a tout de même soumis le document, qui indiquait une collaboration avec Murdock and Boyd.
Mais, ils nous ont communiqué qu'ils n'avaient pas le temps parce qu'ils venaient de recevoir de gros projets
, poursuit Philippe Cormier.
Des excuses acceptées
Le président de l'Association des architectes du Nouveau-Brunswick, Sylvain Lagacé, n'a pas voulu faire de commentaire.
De son côté, le copropriétaire de la firme Murdock and Boyd Architects, Gregory Murdock, à qui les excuses de CORBO sont adressées, fait savoir que l'affaire a été résolue à sa satisfaction.
Philippe Cormier souligne que son entreprise et la compagnie d'architectes de Saint-Jean entretiennent aujourd'hui d'excellents rapports.
Caraquet réitère sa confiance en CORBO
Le maire de Caraquet, Bernard Thériault, se montre également satisfait de la conclusion de cette affaire.
L'Association des architectes a répondu que l'enquête était conclue et que le malentendu ou le quiproquo n'avait pas eu de conséquences ni sur la qualité ni sur la sécurité du travail
, explique-t-il.
Il réitère toute sa confiance en la compagnie CORBO pour que le Centre régional des générations devienne une réalité.
Ils se sont excusés
, dit-il. On considère encore aujourd'hui que la Ville de Caraquet a choisi la bonne firme pour l'intérêt des citoyens, pour la qualité du bâtiment, dont la construction va commencer cet été, espère-t-on, et pour les contribuables de la Ville de Caraquet
.
La confiance de Caraquet envers CORBO est telle que la municipalité n'a pas songé à d'autres compagnies d'architectures pour réaliser le projet.
Dans une réponse soumise à l'Association des architectes du Nouveau-Brunswick dans le cadre de son enquête, le directeur général de la ville, Marc Duguay, indique que CORBO Architecture Inc. était la seule firme considérée
.
La question qui se posait à la municipalité était plutôt de déterminer quel genre de modèle de réalisation du projet elle retiendrait
, explique-t-il. Dès le moment où la municipalité a fait son choix, elle s’est limitée à travailler avec CORBO Architecture Inc.
Le plan B
Le président de CORBO indique que sa préférence aurait été de collaborer avec une firme du Nouveau-Brunswick comme partenaire. Mais, il est passé à ce qu'il appelle le plan B
.
On est allés vers un partenaire avec qui on travaille régulièrement et qui se trouve dans l'Ouest canadien
, dit-il. Cette compagnie a de l'expérience avec une trentaine d'arénas. Ça apporte une valeur ajoutée encore plus grande.
Après ce faux pas
, il préfère regarder en avant.
On a juste hâte qu'on puisse procéder à la première pelletée de terre.