Des logements d’urgence aménagés à Rimouski en vue du 1er juillet

L'intérieur de l'un des logements d'urgence aménagés.
Photo : Radio-Canada / François Gagnon
À l'approche du 1er juillet, la crise du logement se fait plus que jamais sentir à Rimouski comme ailleurs dans la province. L'Office d'habitation de Rimouski-Neigette (OHRN) a donc décidé d'aménager rapidement deux logements d'urgence destinés aux personnes n'ayant toujours pas pu se trouver un toit.
Ces logements seront prêts pour le 1er juillet, date à laquelle ses premiers occupants doivent y entrer.
C'est vraiment nouveau. On se disait : "On n'a pas de ressources pour les familles à Rimouski". C'est un projet pour prévenir l'itinérance
, explique l'intervenante au Service d'aide à la recherche de logement (SARL), Camille Bédard-Vinet.
Le Service d'aide à la recherche de logement a été créé en mai 2021 par la Ville de Rimouski, en partenariat avec l'OHRN , pour venir en aide à ceux qui peinent à trouver un logement.
Camille Bédard-Vinet reconnaît que de trouver un appartement est parfois comme chercher une aiguille dans une botte de foin ces années-ci à Rimouski.
« Je vis d'impuissance. Je le dis toujours, si j'avais une baguette magique puis que je pouvais construire des logements, je le ferais, mais ça, je ne peux pas faire ça. »
Virginie Desjardins abonde dans le même sens. L'étudiante a eu beaucoup de mal à trouver un logement abordable à Rimouski, tellement qu'elle a choisi de déménager à Rivière-du-Loup cette année plutôt qu'en 2023 comme elle l'avait prévu.
« Tout ce que j'ai vu [à Rimouski], des 3 et demi, il y en a à 800 ou 900 $, c'est quand même assez cher, je trouve. Pour une étudiante, ce n'est pas très abordable. »
Selon les données d'octobre 2021de l'Association provinciale des constructeurs d'habitation du Québec, il faudrait construire 200 logements locatifs, et mettre 400 propriétés en vente pour atteindre un équilibre à Rimouski.
Cette année, l'Office d'Habitation de Rimouski-Neigette a reçu un peu plus de 150 demandes d'assistance.
Vingt-cinq ménages se trouvent présentement en hébergement temporaire et sont donc logés chez des proches ou dans des hôtels en attendant de trouver un logement stable.
On constate que c'est une problématique qui risque d'être chronique, souligne le directeur général de l'OHRN , Alain Boulianne. Donc, ça veut dire qu'on va traiter des dossiers sur une base continue, au courant des prochaines années, tant et aussi longtemps que la pression existe sur le marché locatif.
Selon l'organisme, il faudrait aussi que les prix se stabilisent. Une étude du Regroupement des comités de logements et associations de locataires du Québec avance toutefois que le loyer moyen à Rimouski a bondi de 18 % en une année et que cette montée des prix ne démontre aucun signe d'essoufflement.
Le taux d'inoccupation à Rimouski avoisine toujours 0,2 %. Ce taux figure parmi les cinq plus élevés au Québec.
D'après un reportage d'Édouard Beaudoin