Le lac Winnipeg déborde sur sa rive ouest dimanche

Willow Island, située près de Gimli, subit elle aussi la montée des eaux sur la rive ouest du lac Winnipeg dimanche.
Photo : Gracieuseté Vincent Arnason
Des habitants des villes et des villages situés le long de la rive ouest du lac Winnipeg luttent pour protéger leurs habitations, leurs biens et parfois leur gagne-pain alors que le lac s’est gonflé à la suite des pluies abondantes de samedi. Au moins deux bateaux de pêche commerciale ont coulé et certaines personnes doivent quitter leurs maisons.
À Gull Harbour, près de Hecla, le quai et l’eau tout autour sont pleins de débris, dit le président de l’autorité portuaire de Gull Harbour, Doug Johnson.
Il y a certainement un bon pied d'eau par-dessus le quai, sinon plus. On a vu des crêtes de vagues se briser sur le haut du quai hier soir
, dit-il.
Doug Johnson explique que 20 bateaux de pêche commerciale sont amarrés au quai en ce moment. Ils ont tenu bon cette nuit, nous sommes chanceux qu’ils ne se soient pas détachés.
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Plus au sud, à Gimli, le directeur du port Trevor Cowie dit que le quai principal ne pose aucun problème mais que le quai Fishermans est sous l’eau.
Je fais du bateau ici depuis 22 ans et je n’ai jamais vu le lac si haut, dit-il. Des gens m’ont dit qu’ils ne l'avaient pas vu aussi haut depuis 1967.
Selon le maire de la Municipalité rurale de Gimli, Lynn Greenberg, le vent vient ajouter aux problèmes que pose la situation actuelle alors que le niveau du lac est de 218,5 m (717 pieds) au-dessus du niveau de la mer, soit environ un mètre (trois pieds) de plus que le niveau recommandé pour le fonctionnement des stations hydroélectriques situées plus au nord.
Quand le vent du nord-est se lève, il souffle l’eau vers les propriétés riveraines, donc les drains ne fonctionnent plus parce que le lac lui-même est très haut
, explique le maire.
Lynn Greenberg précise que le personnel des travaux publics est à pied d'œuvre depuis 5 h dimanche matin pour tenter de protéger les résidences et les commerces.
Sur l’île Willow, tout près de Gimli, une résidente de longue date, Judith Arnason, raconte que de grandes vagues se sont formées à cause du vent et que le seul chemin qui relie les habitants à la rive ouest du lac est maintenant fermé.
Je voyais l’eau du lac monter et, à un moment donné, j’ai dit à ma fille : "Nous devons partir d’ici."
Judith Arnason dit qu'elle n'a pas reçu suffisamment de directives ni d’avis de la part de l'Organisation des mesures d’urgence de la province, ce qui la met en colère.
J'ai demandé si nous devions partir, raconte-t-elle, et on m’a répondu : "Eh bien, vous prenez vos propres décisions." Prendre ma propre décision? Je suis une vieille femme! Quand même! Devrais-je décider de rester ici et de me noyer?
Judith Arnason s’inquiète au sujet des gens vulnérables qui vivent sur l’île, où elle habite depuis 25 ans. Il y a beaucoup de femmes seules, de veuves, et je ne sais pas comment elles se portent. Personne ne va vérifier si elles sont en sécurité.
CBC/Radio-Canada a demandé à la province de commenter mais n’avait pas obtenu de réponse au moment de publier.
Avec des informations de Rachel Bergen