Une équipe de bateau-dragon qui brise les barrières pour les enfants autistes

Le sport tel que conçu par des personnes neurotypiques n'est pas adapté aux enfants autistes, croit l'organisme Ausome Ottawa.
Photo : CBC/Giacomo Panico
Alors que le Festival de bateaux-dragons d'Ottawa était de retour après deux ans de pandémie, une équipe s'est lancée dans la rivière Rideau samedi avec un objectif bien différent que de remporter une médaille.
Ce bateau qui a glissé sur les vagues de la baie Mooney était celui de l'équipe d'Ausome Ottawa, un organisme de sports et de loisirs pour les enfants atteints d’un trouble du spectre de l’autisme.
L'organisme cherche à combler un besoin pour cette clientèle, car de nombreux événements sportifs ne sont pas conçus pour ces enfants ou pour les jeunes neurodivergents.
Le sport neurotypique n'est pas vraiment adapté à nos enfants
, explique la superviseure de ce programme, Kayla Garvey.
Nous adaptons nos programmes à nos enfants. Nous ne voulons pas les faire changer. Nous ne voulons pas qu'ils entrent dans le moule que certains entraîneurs voudraient avoir
, commente l’employée de longue date d’Ausome.
Fidèle à cette intention, l'équipe a permis aux parents des enfants et à d'autres personnes de montrer leur soutien en sautant dans le bateau lors de la course de samedi, sous les encouragements du personnel.
Et si un enfant dans le bateau allait se sentir en colère parce que quelque chose ne se passe pas comme il le souhaite, l'équipe était également prête à prendre une pause pour respirer et se calmer avant de continuer à avancer dans l'eau.

L'équipe a permis aux parents des enfants et à d'autres personnes de montrer leur soutien en sautant dans le bateau lors de la course de samedi.
Photo : CBC/Giacomo Panico
Plus qu'une victoire
Selon Mme Garvey, certains enfants deviennent très excités
lorsqu'on leur dit qu'ils doivent utiliser leur pouvoir de superhéros
et pousser plus fort – certains vont même crier.
Il y a quelque chose de spécial avec les bateaux-dragons. Nous sommes tous coincés sur un bateau ensemble. Nous devons donc faire de notre mieux. Nous devons nous entendre
, commente-t-elle.
L'entraîneuse de l'équipe, Andrea Nicholls, ajoute que les enfants dans le bateau ne communiquent pas toujours verbalement, et qu’ils se fient parfois plutôt à des signaux physiques.
Andrea Nicholls, qui s’est exprimée avant le jour de la course, a précisé que leur objectif était non seulement de terminer la course, mais aussi de la faire dans un délai meilleur que les années précédentes.
Pour nous, l'important, ce n’est pas de gagner la course. Il s'agit d'être ensemble, d'être une équipe et de mettre en pratique ce que nous avons appris
, a-t-elle déclaré à l'émission In Town and Out de la radio de CBC.
Découvrir son potentiel
Chez nous, le mot d'ordre, est : quel que soit le projet qu'on entame, il faut y aller à fond
, a déclaré Tori Hammond, dont le fils Finn pagaie dans le bateau.
Sinon, il sera l'un de ces enfants qui ne saura jamais jusqu’où il peut aller. Nous ne savons jamais quels défis il a envie de relever
, continue-t-elle.
Logan Ryan, qui est assis à l'avant du bateau-dragon, dit qu'il se sent comme un membre important de l'équipe. Avec sa mère Nina, assise à côté de lui, il aide à donner la cadence à ceux qui les suivent.

Logan Ryan en compagnie de sa mère Nina.
Photo : CBC/Giacomo Panico
Selon Nina, alors que certains camarades de classe de Logan peuvent être frustrés du fait qu'il ne puisse pas pratiquer d'autres sports comme eux le font, Ausome Ottawa a créé un environnement dans lequel son fils a rapidement acquis les compétences nécessaires pour faire la course sur l'eau.
Je me sens fier. J’ai le sentiment de pouvoir faire des choses, de pouvoir accomplir des choses
, a dit Logan.
Ils ont un don pour enseigner aux enfants handicapés
, ajoute Nina.
Je suis super fière de lui.
Avec les informations de CBC