La Saint-Jean à La Broquerie : une fête plus que centenaire fièrement francophone

Depuis plus de 120 ans qu'elle a lieu, la fête de la Saint-Jean-Baptiste, avec son tournoi de balle, est une institution dans la municipalité rurale de La Broquerie.
Photo : Radio-Canada
Au Manitoba, les résidents de La Broquerie étaient de retour sur les terrains de baseball, samedi, dans le cadre des festivités de la Saint-Jean-Baptiste, une fête que les francophones célèbrent depuis plus de 120 ans dans ce village situé au sud-est de Winnipeg.
Après la pause obligée par la pandémie, les résidents pouvaient enfin affirmer leur francophonie, en fin de semaine, avec ce tournoi de balle molle qui marque habituellement le premier jour de festivités.
Cette année, mes enfants et mes petits-enfants ont monté une équipe, alors je suis ici pour les encourager
, raconte ainsi Louis Tétrault, qui ne compte plus ses participations à cette fête annuelle.
Comme lui, les résidents de La Broquerie sont reconnus pour leur fierté. Leur francophonie, ils la célèbrent.
Pourtant le pourcentage de francophones a baissé au cours des dernières années dans le village.
Le président du comité d'organisation des fêtes, Claude Moquin, estime que par le passé, La Broquerie comptait jusqu'à 90 % de francophones. Ils représentent environ 30 % de la population aujourd’hui.
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Claude Moquin est néanmoins optimiste vis-à-vis du devenir des communautés minoritaires francophones au Manitoba.
« Tant qu'on peut retenir des services, tant qu'on peut retenir l'éducation en français et on peut y inclure l'Université de Saint-Boniface... Je pense qu'on va tenir bon pendant encore plusieurs années puis la porte est ouverte pour d'autres francophones qui veulent venir. »
C’est un constat que partage le préfet adjoint de la municipalité rurale, Ivan Normandeau.
On attire toujours des gens qui reviennent vivre ici pour avoir une éducation en français et vivre en français
, dit-il.
Ces dirigeants le savent aussi : il est important de continuer de célébrer sa francophonie quotidiennement à travers des activités variées pour qu’elle reste bien vivante.
Pour Previne Beauchamp, qui participe à la fête, c'est un aspect de la vie communautaire qui va en s'améliorant. Il y a eu un temps où c'était difficile de trouver des activités en français, dit-elle, mais maintenant, de plus en plus, les gens font l'effort. Même les gens qui ne parlent pas français, c'est important que leur enfant parle français.
Les festivités de la Saint-Jean se poursuivent jusqu'à dimanche avec le traditionnel défilé et un pique-nique.
Avec les informations d’Anne-Louise Michel