Cabinet Ford : la stabilité saluée, mais les attentes sont grandes

Le premier ministre Doug Ford arrive à Queen's Park le 24 juin 2022 pour l'assermentation de son nouveau cabinet.
Photo : CBC / Evan Mitsui
Des associations franco-ontariennes accueillent favorablement le fait que le premier ministre Doug Ford ait en grande partie opté pour la continuité lors du choix de ses ministres assermentés vendredi. Mais des syndicats du secteur public soulignent, eux, que les irritants ont été nombreux lors du premier mandat du gouvernement progressiste-conservateur et réclament des améliorations.
L’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) a adressé ses félicitations aux membres du cabinet et tout particulièrement à la ministre des Affaires francophones, Caroline Mulroney, soulignant les gains réalisés dans des dossiers qu’elle a pilotés, comme l’aide aux organismes francophones durant la pandémie et l’ouverture de l’Université de l’Ontario français.

Après avoir rejeté le projet, le gouvernement Ford a finalement appuyé l'Université de l'Ontario français.
Photo : Radio-Canada / Pierre-Mathieu Tremblay
Dans un communiqué, l’organisme a réitéré son désir de collaborer avec de nombreux ministres, comme ceux de l’Éducation, des Collèges et Universités et des Soins de longue durée, qui auront un impact important sur le développement de la communauté francophone au cours des prochaines années
.
Université de Sudbury, poursuite du travail découlant de la modernisation de la Loi sur les services en français, accès à des services en français de la part du gouvernement, dont en santé et dans les soins de longue durée, il reste beaucoup de travail à accomplir.

Caroline Mulroney demeure ministre des Transports et ministre des Affaires francophones (Archives).
Photo : La Presse canadienne / Chris Young
L’Association franco-ontarienne des conseils scolaires catholiques (AFOCSC) se réjouit aussi du fait que les ministres Caroline Mulroney et Stephen Lecce aient été reconduits dans leurs fonctions.
Nous avons besoin d’être représentés par des personnes qui comprennent la réalité des francophones en milieu minoritaire en Ontario
, écrit l’association, en soulignant l’apport de la ministre Mulroney.
Sa présidente Johanne Lacombe veut continuer à travailler avec le ministre de l’Éducation Stephen Lecce dans des dossiers comme la pénurie d’enseignants francophones, la récupération nécessaire pour les élèves et le personnel après deux années de pandémie et les négociations collectives qui se tiendront très bientôt
.

Les négociations contractuelles dans le secteur de l'éducation seront un des dossiers importants du ministre Stephen Lecce.
Photo : La Presse canadienne / Nathan Denette
Les négociations dans le secteur de l’éducation sont aussi au coeur des préoccupations des syndicats.
Jeudi, un regroupement syndical qui représente notamment du personnel administratif, des aides-enseignants, des travailleurs sociaux et des concierges a réclamé de meilleures conditions de travail et des hausses de salaire supérieures au taux d’inflation.
La présidente de l'Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens (AEFO) promet que son syndicat ne fléchira pas.
La Fédération des enseignants de l'élémentaire de l'Ontario (FEEO) déplore le fait que les syndicats n’aient pas participé à certaines décisions importantes pour leurs membres et pour les élèves au cours du premier mandat du gouvernement Ford. Elle espère que le ministre de l’Éducation changera d’approche.
Alors que les négociations vont commencer, il est impératif que le ministre Lecce accorde aux membres de la FEEO le respect qu’ils méritent
, soutient le syndicat, qui représente 83 000 enseignants et autres travailleurs du secteur de l’éducation.

Des syndicats réclament un meilleur financement du système d’éducation public pour l’aider à se remettre de la pandémie.
Photo : CBC / Esteban Eduardo Cuevas Gonzalez
La FEEO est prête à travailler avec ce gouvernement pour améliorer l'éducation publique, mais nous sommes également tout à fait prêts à le contester, si nécessaire, pour obtenir le financement, le soutien et les ressources dont les élèves ont besoin.

Sylvia Jones, qui était solliciteure générale, devient ministre de la Santé et vice-première ministre en remplacement de Christine Elliott qui ne s'est pas représentée.
Photo : La Presse canadienne / Nathan Denette
L’Association des infirmières et infirmiers de l’Ontario (AIIO) a transmis les félicitations d’usage à la nouvelle ministre de la Santé Sylvia Jones et à ses collègues, mais elle a profité de l’occasion pour réclamer de meilleures conditions de travail et des augmentations de salaire plus substantielles.
Nous ne nous en cachons pas : il y a de nombreux défis à l’horizon
, a estimé la présidente Cathryn Hoy. La loi qui limite les augmentations de salaire à 1 % dans le secteur public et les conséquences du manque personnel dans le secteur de la santé ont aigri les relations avec la province.
Le gouvernement Ford promet de collaborer avec les infirmières et les travailleurs de la santé. Nous espérons que cela se traduira par des mesures importantes
, a déclaré Mme Hoy, dont le syndicat représente 68 000 membres.

L'Association des infirmières et infirmiers est prête à mettre de côté ses différends avec le gouvernement pour tenter de résoudre des problèmes comme la pénurie d'infirmières qui minent le système de santé.
Photo : CBC / Evan Mitsui
Le président de la Chambre de commerce de l’Ontario a pour sa part rappellé les obstacles rencontrés par les milieux d’affaires au cours des dernières années : pandémie, inflation, difficultés d’approvisionnement et manque de personnel, pour ne nommer que ceux-là.
Si nous voulons que l’économie et les gens en sortent plus forts, en dépit de toute cette incertitude, l’Ontario doit continuer de favoriser la stabilité, la concurrence et la croissance
, a-t-il soutenu.