Le logement abordable, c’est fini pour une propriétaire de Saint-Quentin

Les locataires de Manon Laplante avaient un élevage de lapin sans son accord dans ce sous-sol dont la propreté laisse à désirer.
Photo : Gracieuseté : Manon Laplante
Une propriétaire de logements à Saint-Quentin, au Nouveau-Brunswick, est tellement dégoutée de son expérience de location à prix modique qu’elle a décidé de se retirer et vendre sa propriété.
Manon Laplante possède une petite maison dans le rang 14. Après plus de deux ans de problèmes avec ses locataires, elle a enfin réussi à reprendre le contrôle de sa propriété, tout récemment.
Elle l'a retrouvée dans un pitoyable état.
On s’est rendu compte à un moment donné qu’il y avait presque un zoo autour de la maison
, lance-t-elle.
« On ne nous a pas demandé, puis, à un moment donné, il y avait comme 4 à 5 chevaux. Il y avait un veau. Il y avait une chèvre. On a su par après qu’ils faisaient l’élevage de lapins au sous-sol. »
En plus d'y avoir improvisé une ferme, ses locataires ont brisé et sali de nombreuses parties de sa maison.
Elle doit maintenant presque tout rebâtir la propriété, à ses propres frais.
Peu de recours
Il n’a pas été simple de se débarrasser de ces locataires indésirables, qui profitaient pourtant d’un tarif plutôt abordable.
Bien que la maison n’était ni chauffée ni éclairée, elle ne leur coûtait que 500 $ par mois.
Le loyer n’était jamais payé au début du mois
, dit pourtant Manon Laplante. Il fallait toujours courir après eux autres
.
Comme propriétaire, Manon Laplante découvre qu’elle a peu de recours pour être dédommagée pour les réparations et le nettoyage, qui avoisinent déjà les 8000 dollars.
Elle a consulté un avocat afin de savoir quelles sont les marches à suivre, dans ce type de situation malencontreuse.
C’est toujours la même chose qui revient ; on peut amener les locataires à la petite créance
, déplore-t-elle.
Une démarche bien mince selon Manon Laplante, pour des locataires qui ne payent pas le loyer.
Plus jamais, dit-elle
Manon Laplante sait que la demande pour du logement locatif est très grande dans la région de Saint-Quentin, notamment en raison de la venue d’immigrants.
Ça ne la fera néanmoins pas changer d’idée la propriétaire, bien amère de son expérience.
C’est fini […] Nous, on a terminé avec la location
clame-t-elle. C’est dommage, parce que je sais que ce n’est pas la majorité des gens qui sont comme ça, puis que ça va être les gens de la classe moyenne qui vont payer pour ça.
Pour Manon Laplante, c’est maintenant l’heure du grand nettoyage autour de sa petite maison.
On va payer, on va réparer, on va [la] mettre à vendre, mais, c’est ça pour nous
, conclut-elle.
D’après le reportage de Serge Bouchard