Le Dr Arruda dit qu’il n’a jamais voulu cacher les données sur le cancer à Rouyn-Noranda

Plus tôt cette semaine, nous apprenions que le Dr Horacio Arruda, ancien directeur national de santé publique, avait demandé de retirer les données sur les cas de cancer du poumon à Rouyn-Noranda du rapport de biosurveillance de 2019.

Mon intention n’a jamais été de cacher quoi que ce soit de la population de Rouyn-Noranda, a insisté le Dr Arruda dans un point de presse virtuel mercredi.

Le Dr Horacio Arruda a répondu aux questions des journalistes concernant les données sur le cancer du poumon à Rouyn-Noranda.

Photo : Capture d'écran du point de presse virtuel

Ce dernier affirme qu'il souhaitait diffuser ces données, mais plus tard, quand elles seront plus détaillées. Il aurait pris la décision de les publier dans un document ultérieur d'un commun accord avec la directrice régionale de la santé publique.

Je pense que c’est une information très importante, mais je pense qu’elle n’était pas suffisamment documentée, indique-t-il.

Pour ce faire, un rapport plus approfondi sur l’évaluation du risque cancérigène à Rouyn-Noranda a été demandé à l'Institut national de la santé publique (INSPQ). Ce rapport devrait être publié dans les prochaines semaines, selon Horacio Arruda.

Quand on publie des données scientifiques, c’est important à mon avis de faire une bonne analyse parce qu'on ne va pas annoncer à une population "vous faites plus de cancer ici que là-bas" et puis c’est fini. Il faut être capable de comprendre le pourquoi, les hypothèses, a insisté le Dr Arruda.

Je suis quelqu'un qui s'excuse facilement, mais ici, je ne considère pas que j'ai commis de faute, a-t-il indiqué.

Le Dr Arruda a aussi mentionné que cela prend 70 ans avant de bien comprendre les effets de l'exposition à des émissions atmosphériques, et d'autres facteurs peuvent entrer en ligne de compte sur l'incidence du cancer du poumon, comme le taux de tabagisme dans la population.

Ça se peut qu’il y ait une partie associée au tabac parce qu’il y a plus de tabagisme dans cette région-là, mais une partie est effectivement associée à l’environnement, mentionne-t-il. Il faut être capable de voir quel est cet excédent-là pour être capable de donner à la population des chiffres et qu’ils puissent gérer en conséquence.

Le rapport de biosurveillance publié en 2019 :

Le Dr Arruda répète que sa principale préoccupation a toujours été la santé des citoyens.

La question de l'influence

Par ailleurs, le Dr Arruda souligne que lors de ses rencontres avec la santé publique régionale, il a demandé si les données sur la santé de la population nécessitent que l'on ferme la Fonderie Horne.

Je n’ai pas eu de pression de la Fonderie ou de qui que ce soit. Mais la réponse de tous les experts a toujours été non, mais qu'il fallait réduire au maximum les expositions. Je pense que les rapports supplémentaires et les études vont aussi nous permettre de mieux quantifier cet excès de risques, estime Horacio Arruda.

De plus, le Dr Arruda indique qu'il faut continuer de tenter de diminuer les émissions de la Fonderie Horne.

Concernant la question de l'indépendance du directeur national de la santé publique de la politique, le Dr Arruda reconnaît que cela peut donner l'apparence d'ingérence, mais qu'il soutient a toujours maintenu son point de vue.

Je pense que de pouvoir à la fois conseiller et être dans la machine politique nous permet une plus grande influence, mais ça peut entraîner des perceptions de conflit d’intérêts, concède-t-il.