Un conseiller de la commissaire au racisme systémique démissionne

Robert Tay-Burroughs est un conseiller principal en politiques de la commissaire au racisme systémique du Nouveau-Brunswick.
Photo : Gracieuseté
Un conseiller principal en politiques de Manju Varma, la commissaire au racisme systémique du Nouveau-Brunswick, a annoncé sa démission, affirmant qu’il se demande si le leadership du gouvernement respecte l’indépendance de Mme Varma.
Cela fait suite au rapport de mi-parcours de la commissaire, dans lequel une recommandation au gouvernement de demander la tenue d’une enquête publique sur le racisme systémique à l’égard des Autochtones dans le secteur des services de police et de la justice pénale a été mise de côté.
L’intention de la commissaire de rendre le rapport public a changé à peine quelques heures après une rencontre entre Mme Varma, le premier ministre Blaine Higgs et la ministre des Affaires autochtones Arlene Dunn, qui ont toujours refusé de convoquer une enquête publique.
Robert Tay-Burroughs est l’un des deux employés qui travaillent avec Mme Varma. Il restera en poste jusqu’au 4 juillet.
Des faux prétextes
Dans une lettre de démission rendue publique mardi, le conseiller mentionne qu’il a été troublé par les faux prétextes en vertu desquels nous sommes censés faire notre travail
.
Les limites imposées par les forces extérieures à ce que nous pouvons et ne pouvons pas dire dans votre rapport final ont compromis notre indépendance déjà fragile
, a écrit Robert Tay-Burroughs dans sa lettre à Manju Varma.
Je ne suis pas certain que les dirigeants de ce gouvernement puissent respecter votre indépendance, ce qui m’amène à douter qu’ils reçoivent vos recommandations de bonne foi et avec un esprit ouvert.
Robert Tay-Burroughs a refusé une demande d’entrevue de la part de CBC. Dans sa lettre, il explique qu’il n’est plus convaincu que le travail du Bureau du commissaire répondra aux besoins des Premières Nations de la province tels qu’ils nous les ont exprimés
.
La lettre a été publiée sur Twitter mardi après-midi, et Mme Varma n’a pas répondu à une demande de commentaires. Le premier ministre n’a pas non plus répondu à une demande d’entrevue.
Neuf communautés mi’kmaq se retirent du processus
Les chefs de neuf communautés mi’kmaq du Nouveau-Brunswick ont annoncé lundi qu’ils ne participeraient plus au processus de la commissaire, alléguant que son rapport avait été supprimé
.
Ils se joignent aux six chefs de la nation Wolastoqey, qui avaient auparavant refusé de participer au travail de la commissaire au racisme systémique, le qualifiant de solution de rechange mal équipée et inefficace à une enquête
.

Manju Varma, la commissaire au racisme systémique du Nouveau-Brunswick.
Photo : Pierre Fournier/CBC
Dans sa lettre de démission, M. Burroughs a indiqué qu’il voulait vivre avec intégrité dans la paix et l’amitié avec les peuples de ces nations
et que son obligation à l’égard de ces traités en tant qu’érudit, en tant que fils d’un immigrant, en tant que Néo-Brunswickois, est primordiale
.
Mon travail continu avec cette commission ne me permet pas de remplir ces obligations d’une manière éthique ou moralement acceptable
, a-t-il continué.
Des discussions confidentielles
Manju Varma a dit qu’elle a partagé un rapport à mi-parcours avec plusieurs intervenants et a reçu deux semaines de rétroaction avant que je décide que je dois regarder encore plus d’informations
.
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Ce rapport de mi-mandat devait être rendu public le 19 avril, mais il est resté secret jusqu’à ce que les dirigeants mi'kmaq en remettent une copie au public lundi.
Mme Varma n’a pas voulu dire ce qui s’était passé lors d’une réunion du 13 avril avec Blaine Higgs et Angela Dunn, les qualifiant de confidentiels.
Mme Varma a été nommée l’automne dernier pour un mandat d’un an, avec la promesse de présenter un rapport final cet automne.
La ministre Angela Dunn s’est dite préoccupée par le fait que le rapport de Varma n’incluait pas les commentaires de divers ministères.
Depuis deux ans, les dirigeants autochtones du Nouveau-Brunswick demandent la tenue d’une enquête publique à la suite de la mort par balle de Chantel Moore et de Rodney Levi. Les jurys d’enquête distincts du coroner ont conclu que leurs décès étaient des homicides.
Ils disent que c’est la seule tribune pour enquêter adéquatement sur le racisme systémique contre les peuples autochtones parce qu’elle pourrait donner le pouvoir d’obliger les organismes gouvernementaux à fournir de l’information.
D’après un reportage de Karissa Donkin et Nipun Tiwari CBC