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Plus de fonds réclamés pour la lutte contre la drépanocytose

Accolée au mur, Biba Tinga sourit à la camera en croisant les bras contre sa poitrine.

Biga Tinga affirme que l'association de l'anémie falciforme du Canada fêtera 10 ans d'existence au mois d'octobre 2022.

Photo : Biba Tinga

Des parents et des médecins demandent plus d'investissements dans la recherche sur la drépanocytose, aussi appelée anémie falciforme.

Le 19 juin est la Journée nationale de sensibilisation à la drépanocytose. L’Association d’anémie falciforme du Canada et le Centre interdisciplinaire pour la santé des Noir.e.s à l’Université d’Ottawa ont organisé lundi une conférence pour sensibiliser la population aux enjeux liés à cette maladie.

Biba Tinga est la présidente de l'Association d’anémie falciforme du Canada. Elle réclame plus d'investissements pour la recherche et le traitement contre cette maladie dont son fils est atteint.

Elle estime qu'environ 6000 Canadiens, principalement des personnes d’ascendance africaine, en souffrent. On n'a pas une multitude de médicaments pour soigner cette maladie. [...] Et le pire, c'est qu'il n'y a même pas assez de médecins spécialisés dans cette maladie pour la soigner, ajoute-t-elle.

« Pour une maladie qui a été découverte depuis plus de 100 ans, ce n'est pas assez. »

— Une citation de  Biba Tinga, présidente de l'Association de l'Anémie falciforme du Canada

Le Dr Yves Pastore, pédiatre hémato-oncologue à l'Université de Montréal, panéliste à la conférence de sensibilisation contre la drépanocytose, réclame aussi plus d’investissements et le développement d’un registre des cas de personnes atteintes de drépanocytose pour alimenter la recherche autour de cette maladie.

L’anémie falciforme est une des maladies génétiques les plus fréquentes au Canada, dit-il. C’est important de pouvoir servir toutes les communautés.

Le Dr Pastore plaide pour le dépistage prénatal de cette maladie. Il explique que cela permettra d’entamer très tôt les traitements préventifs liés à cette maladie.

Yacouba Traoré, résident d'Ottawa qui est atteint de drépanocytose, souhaite aussi que plus de fonds soient alloués à cet enjeu. Puisque l’anémie falciforme est une maladie qui touche davantage les personnes d’ascendance africaine, la discrimination peut expliquer pourquoi on n’a pas assez de fonds pour traiter cette maladie, croit-il.

Un quotidien difficile

Ulysse Guerrier, de Toronto, vit avec l’anémie falciforme depuis 34 ans. Sa santé dépend de de transfusions sanguines mensuelles. À chaque quatre semaines, je reçois en moyenne 10 pochettes de sang.

Il lance un appel à la solidarité pour davantage de dons de sang par des donneurs des communautés ethniques.

L'anémie falciforme, aussi appelée drépanocytose, est une maladie du sang ou maladie de l’hémoglobine qui cause la déformation des globules rouges. Les globules rouges déformés empêchent le transport efficace de l’oxygène aux organes du corps. Les globules déformés peuvent aussi s’accumuler dans les petits vaisseaux sanguins et bloquer la circulation du sang.

Parmi les maladies sévères de l’hémoglobine, l’anémie falciforme est la forme la plus courante. Maladie héréditaire, c’est-à-dire transmise par les parents et présente dès la naissance, l’anémie falciforme est aussi une maladie chronique, donc une maladie qui dure toute la vie, même si elle est traitée.

N'importe qui peut être atteint d'anémie falciforme. La maladie est cependant plus courante chez les personnes originaires de l'Afrique, de la Méditerranée, des Caraïbes, du Moyen-Orient et de certaines régions de l'Inde et de l'Amérique du Sud.

Source : quebec.ca

De plus, son quotidien est marqué par la prise de médicaments antidouleur. Depuis ma naissance, je vis avec la douleur, explique-t-il. Il ajoute que même la pression atmosphérique ou des changements de température peuvent amplifier ses douleurs. Dès qu’il fait -15 et beaucoup plus froid, j’ai beaucoup plus de difficulté.

« Je dois prendre des médicaments pendant toute la journée pour essayer de diminuer l'intensité de la douleur pour fonctionner. [...] Quand c’est plus humide, quand il pleut, je ressens plus de douleur.  »

— Une citation de  Ulysse Guerrier, Toronto

M.  Guerrier explique que l'anémie falciforme complique la vie professionnelle des personnes qui en sont atteintes. Le fait que vous manquez beaucoup de journées de travail, ça a un impact sur l’organisation. J’ai perdu beaucoup d’emplois à cause de ça.

La maladie a aussi compliqué son épanouissement depuis l’enfance. J’ai manqué beaucoup de cours à l’école. J’ai redoublé ma 6e  année à l’époque, dit-il. J’ai dû changer de parcours de carrière pour suivre des cours dans un programme plus court, ajoute-t-il.

Même son de cloche du côté de M. Traoré, qui est directeur exécutif du Centre communautaire Rideau Rockliffe à Ottawa. J'ai perdu des mois d’école avec cette maladie.

« Vous ne pouvez pas jouer au soccer si vous avez besoin d’une pause toutes les 15 minutes. Des défis quotidiens qui rendent le normal très difficile. »

— Une citation de  Yacouba Traoré, Ottawa

M. Traoré considère qu'il est toutefois chanceux. Dans quelques semaines, j'aurai 50 ans. Je connais beaucoup de gens qui n’ont pas même la chance d’atteindre 10 ans avec cette maladie, dit-il.

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