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Le prix de l’essence mine l’industrie du taxi

Un gros plan du toit d'un taxi.

Après la pandémie, la hausse du prix du carburant est un autre coût dur pour les chauffeurs de taxi.

Photo : Radio-Canada / Trevor Brine

Radio-Canada

Le prix de l’essence, qui a monté en flèche au cours des derniers mois, rend la vie difficile aux chauffeurs de taxi et de services comme Uber. Les compensations financières sont souvent insuffisantes pour que les activités de transport soient rentables.

Ça nous coûte presque 100 % plus cher, lance le chauffeur de taxi Ali Pourhashem. Il affirme que son plein d’essence monte maintenant à près de 180 $.

Cette nouvelle réalité touche tous les chauffeurs, qui peinent à rentabiliser leurs trajets. C’est une différence de plusieurs centaines de dollars par mois et cela a un impact. Ce que nous espérons, c'est d’avoir un certain répit bientôt, explique Kristine Hubbard, responsable de l'exploitation de Beck Taxi.

Les chauffeurs d’Uber et la plupart des conducteurs de taxi sont propriétaires de leur voiture. Cela fait en sorte qu’ils doivent payer eux-mêmes les assurances, l’entretien du véhicule et le plein d’essence.

« Nous devons payer parce qu’on a besoin d’essence pour faire fonctionner notre entreprise.  »

— Une citation de  Ali Pourhashem, chauffeur de taxi

Il est toujours possible de subvenir aux besoins de sa famille en tant que chauffeur de taxi, mais il y a de plus en plus d’obstacles, avoue Mme Hubbard.

Kristine Hubbard écoute la question d'un journaliste.

Kristine Hubbard explique que les primes d’assurance ont aussi augmenté, pouvant atteindre jusqu’à 10 000 $ par année.

Photo : CBC

Pour pallier les coûts élevés de l’essence, Uber Canada facture un supplément de 0,50 $ par course et de 0,35 $ par commande de nourriture, un montant versé aux conducteurs. La mesure ne semble toutefois pas suffisante pour les chauffeurs.

Manque à gagner

Uber Canada assure que la rémunération de ses chauffeurs a augmenté de 30 % depuis l’instauration du supplément pour l’essence, en mars dernier. Un conducteur roulant plus de 20 heures par semaine gagnerait plus de 30 $ l’heure dans la région du Grand Toronto, selon l’entreprise.

Sur le terrain, le discours est tout autre. Cela ne couvre pas grand-chose si l'on tient compte des coûts croissants de la nourriture, du loyer, des assurances et de l'entretien de la voiture, soutient Brice Sopher, vice-président de Gig Workers United, un organisme qui défend les droits des travailleurs à la demande.

Il ajoute que cela pousse les chauffeurs à se questionner sur leur avenir. On pourrait donc voir un exode des travailleurs à la demande dans le secteur du transport.

Je travaille dans l'industrie depuis longtemps. Selon mon expérience, j'ai vu les revenus baisser ou stagner. Je n'ai jamais reçu d'augmentation durant tout le temps où j'ai travaillé dans cette profession, affirme M. Sopher.

Pour le chauffeur de taxi Ali Pourhashem, il n’est pas question de compensation financière, même si le prix de l’essence atteint des sommets.

Au moment de la déclaration de revenus, il faut le mettre comme une dépense dans le cadre de notre activité. Nous ne recevons aucune subvention, explique-t-il.

Ali Pourhashem en entrevue.

Selon Ali Pourhashem, la Ville de Toronto devrait présenter une stratégie pour aider les chauffeurs.

Photo : CBC

Malgré tout, M. Pourhashem s’accroche à son métier, qu’il pratique depuis plus de 25 ans.

Des chauffeurs épuisés

La pandémie a mis à mal l’industrie du taxi et ses chauffeurs, dont plusieurs ont simplement quitté la profession. Le prix de l’essence qui explose est un autre coup dur pour ceux qui résistent.

Les gens doivent être payés à la juste valeur du travail qu'ils accomplissent, souligne Kristine Hubbard. Elle croit que la rémunération des conducteurs doit être une priorité pour assurer la survie de l’industrie.

Au-delà des problèmes financiers, l’inflation a un coût humain pour les chauffeurs. Certains doivent travailler de longues heures ou cumuler les emplois.

Je vois des gens stressés. Je vois des gens qui se demandent s'ils ont les moyens de subvenir aux besoins de leur famille. Je vois des gens qui passent de moins en moins de temps avec leur famille, raconte Brice Sopher.

Brice Sopher en entrevue.

Dans la profession depuis longtemps, Brice Sopher affirme n’avoir jamais vu d’augmentation de la rémunération des chauffeurs

Photo : CBC

« Les gens passent moins de moments avec leurs proches. Ils manquent de sommeil. »

— Une citation de  Brice Sopher, vice-président de Gig Workers United

En attendant que la hausse du prix de l’essence ralentisse, les chauffeurs de taxi rencontrés espèrent que la Ville de Toronto adoptera une mesure pour les aider à couvrir leurs dépenses.

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