Calgary lance une campagne de financement pour s’opposer à la loi 21

En compagnie du président de l’Organisation mondiale des sikhs, Tejinder Singh Sidhu, Said Omar, du Conseil national des musulmans canadiens, et les conseillers municipaux Raj Dhaliwal, Jasmine Mian, Evan Spencer et Courtney Walcott, ont officialisé le début de la campagne publique de financement devant l’hôtel de ville de Calgary.
Photo : Radio-Canada
Le conseil municipal de Calgary a lancé une campagne publique de financement pour s’opposer à la Loi sur la laïcité du Québec. Élaborée en collaboration avec des organisations confessionnelles, une page web permettra aux Calgariens de faire des dons pour appuyer la contestation judiciaire de la « loi 21 ».
Le lancement de la plateforme est le résultat de consultations entre les conseillers municipaux Raj Dhaliwal, Jasmine Mian et Evan Spencer, ainsi que l’Organisation mondiale des sikhs (WSO), le Conseil national des musulmans canadiens et l'Association canadienne des libertés civiles.
À lire aussi :
Les conseillers stipulent que les élus doivent faire preuve de leadership pour assurer la protection des droits des minorités.
Cette loi discriminatoire viole directement l'article 2 de la Charte canadienne des droits et libertés et cible injustement les minorités religieuses et les communautés ethniques
, a affirmé la conseillère Jasmine Mian.
Elle mentionne que l’impact de la loi a déjà été constaté, lorsqu'une enseignante de Chelsea, au Québec, a été retirée de sa classe pour avoir porté un hijab
, en décembre dernier.
Si quelqu'un m'avait dit, il y a 10 ans, qu'une telle loi allait exister au Canada, je ne l'aurais jamais cru.
Pour le conseiller Raj Dhaliwal, la Loi sur la laïcité limite les opportunités des citoyens en déterminant ce qu’ils peuvent faire ou non.
Si je ne voulais pas être un politicien et que je décidais de déménager au Québec, je ne pourrais même pas travailler pour les postes concernés par la loi. Je porte un Kara en raison de ma religion
, indique-t-il.
En décembre dernier, le conseil municipal de la métropole albertaine avait adopté une motion pour lutter contre la loi québécoise. Les conseillers n’avaient toutefois pris aucune décision quant à un possible financement pour contester la loi devant les tribunaux.
La page est accessible sur le site de la Ville de Calgary.
Une loi qui fait encore réagir
En parallèle de l’initiative du conseil municipal de Calgary, le Manitoba a indiqué cette semaine qu’il allait contester la loi du Québec si la cause devait se rendre jusqu’au plus haut tribunal du pays.
Pour M. Dhaliwal il est primordial de contester cette loi pour s’assurer qu’aucune autre du genre ne soit adoptée dans le futur.
Si nous nous étions levés contre la Loi sur les Indiens en 1876 il y a plus de 100 ans, alors peut-être que nous n’aurions pas eu à traverser la même agonie des pensionnats autochtones, et tous les problèmes qu’ont vécus les Premières Nations.
J’espère que les gens vont donner, de mon côté j’ai fait ma part.
Couramment appelée loi 21
, la Loi sur la laïcité de l'État du Québec interdit le port de signes religieux pour les personnes en situation d’autorité. Les enseignants, les policiers, et les juges sont notamment concernés par les dispositions de la loi. Le gouvernement québécois a adopté le projet en juin 2019.