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Un nouveau projet de production de gaz naturel verra le jour à Sainte-Sophie

Un four à gaz allumé.

Le projet permet à Energir de progresser vers l'atteinte de son objectif, qui consiste à distribuer 5 % de gaz naturel renouvelable dans son réseau d'ici 2025.

Photo : Radio-Canada / Kim Brunhuber

La Presse canadienne

Énergir et WM Québec ont conclu une entente en vue de créer un nouveau complexe de production et de distribution de gaz naturel renouvelable (GNR) à partir de la décomposition de matières résiduelles, qui verra le jour à Sainte-Sophie, dans les Laurentides, en 2025.

Les deux entreprises ont annoncé, jeudi, le projet de 200 millions de dollars, en présence d'élus régionaux et du ministre de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, Benoit Charrette.

Le projet permettra la conversion en gaz naturel des biogaz issus de la décomposition des matières résiduelles du lieu d'enfouissement de Sainte-Sophie, gaz qui sera ensuite acheté, puis distribué dans le réseau d'Énergir. Le projet est soumis à l'obtention de différentes autorisations.

On va aspirer les biogaz et par la suite on va les convertir en gaz naturel renouvelable, explique le directeur de l'ingénierie pour WM, Ghislain Lacombe. On passe de biogaz renfermant à peu près 50 % de méthane à un gaz naturel renouvelable contenant environ 100 % de méthane.

Le projet permettra de valoriser jusqu'à 50 000 tonnes de matières organiques et d'injecter jusqu'à 80 millions de mètres cubes de GNR dans le réseau d'Énergir, ce qui sera suffisant pour alimenter 55 000 foyers.

Un projet nécessaire, selon un expert

Il est impératif de développer ce genre de projet, car nos déchets sont mal gérés au Québec, croit le titulaire de la Chaire de gestion du secteur de l'énergie de HEC Montréal, Pierre-Olivier Pineau. En 2018, le secteur des déchets représentait 5,1 % des émissions de gaz à effet de serre, selon le plus récent inventaire publié par le gouvernement du Québec.

On a besoin d'énergie renouvelable électrique et sous forme gazeuse, commente le professeur en entrevue téléphonique après l'annonce. On a un problème, au Québec, de traitement des matières organiques et des sites d'enfouissement. On sait que ces sites ne cessent de croître et qu'on n'arrive pas à contenir leur taille.

La production de GNR permet, selon lui, de réduire l'empreinte environnementale des sites d'enfouissement. Quand c'est enfoui, ça émet du méthane. S'il n'est pas récupéré, ce gaz est 25 fois plus dommageable que le CO2. Quand on valorise les matières organiques, on élimine la possibilité qu'il y ait du méthane émis dans l'atmosphère sous forme de biogaz non contrôlé.

Quand le méthane est brûlé, il devient du CO2, qui est moins dommageable. Comme le CO2 émis par le GNR vient de sources organiques [plantes et animaux], il est considéré comme carboneutre.

WM estime que l'utilisation du GNR permettrait de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 140 000 tonnes équivalent CO2 par année, ce qui correspond au retrait d'environ 55 000 voitures à essence.

Québec va participer au financement

WM contribuera au montage financier à hauteur de 150 millions de dollars. Le montant de la participation du gouvernement du Québec n'a pas encore été déterminé, a précisé le ministre Charrette en conférence de presse.

Québec a déjà annoncé une enveloppe de 1,2 milliard de dollars afin de faciliter la valorisation des déchets. Des sommes de 325 millions de dollars ont déjà été accordées à 26 projets, en excluant l'annonce de jeudi.

Il s'agit d'un projet important pour la ville de Sainte-Sophie, qui compte un peu plus de 18 000 habitants, souligne le maire, Guy Lamothe. Quand les gens de WM m'ont dit le montant qu'ils voulaient investir, je les ai fait répéter trois fois parce que je n'étais pas sûr [d'avoir bien compris], a-t-il lancé à la blague.

Le projet permet à Énergir d'atteindre 20 % de son objectif, suivant lequel 5 % du gaz distribué dans son réseau sera du GNR d'ici 2025. La cible passera à 10 % en 2030.

Le projet de Saint-Sophie constitue un pas très significatif vers l'atteinte des objectifs d'Énergir, a dit son président et chef de la direction, Éric Lachance, en marge de l'événement. Il pourrait y avoir d'autres projets de cette ampleur-là, entre autres dans le milieu agricole, mais c'est une combinaison de projets de différentes tailles qui va nous permettre d'atteindre nos cibles.

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