•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Andrée Laforest entend réclamer des comptes à Rio Tinto

Quatre personnes assises à une table.

Les députés de la CAQ Éric Girard, Nancy Guillemette, Andrée Laforest et François Tremblay étaient de passage au Cercle de presse du Saguenay mercredi.

Photo : Radio-Canada / Gilles Munger

Radio-Canada

La ministre responsable du Saguenay-Lac-Saint-Jean, Andrée Laforest, prévient Rio Tinto : elle veut savoir ce que l'entreprise entend faire des quelque 400 mégawatts (MW) d'électricité qui seraient disponibles pour un nouveau grand projet dans la région. La multinationale pourrait se trouver en concurrence avec d'autres entreprises pour cette énergie, précise-t-elle.

La ministre des Affaires municipales et de l'Habitation a fait cette mise en garde à l’endroit de la multinationale, mercredi avant-midi, lors de son passage au Cercle de presse du Saguenay, auquel elle a pris part à l'Université du Québec à Chicoutimi avec ses trois collègues députés caquistes de la région.

À la rencontre prévue pour vendredi avec Rio Tinto, Andrée Laforest entend demander à l'entreprise si elle a l'intention d'investir rapidement. Elle souhaite aussi avoir le portrait exact de l'électricité disponible auprès de l'entreprise, maintenant et une fois les vieilles précuites du Complexe Jonquière fermées. La ministre responsable du Saguenay-Lac-Saint-Jean souhaite aussi vérifier ce qu'Hydro-Québec pourrait fournir pour de grands projets dans la région.

Une version précédente de ce texte affirmait que 400 MW d'électricité étaient disponibles pour les grands projets dans tout le Québec. Il s'agirait plutôt de l'énergie disponible au Saguenay-Lac-Saint-Jean, selon Andrée Laforest.

Andrée Laforest rappelle que GNL Québec semble vouloir donner un second souffle à son projet d’usine de liquéfaction de gaz naturel. L’entreprise a annoncé vendredi dernier avoir signé une entente de principe avec la société d’État ukrainienne Naftogaz.

Je suis responsable de la région, ce que je veux, c’est une vision à long terme. Je veux savoir ce qu’on va avoir dans notre région comme projet économique. Évidemment, Rio Tinto doit nous donner des réponses. Et GNL, je le redis, si GNL refait une demande, ça va nous prendre des réponses aux questions que le gouvernement pose.

Une citation de Andrée Laforest, ministre responsable du Saguenay-Lac-Saint-Jean

La ministre Andrée Laforest a également rappelé le projet de l’entreprise QScale qui souhaiterait ouvrir un centre de traitement de données informatiques de plus d’un milliard de dollars au Québec. Saguenay, Saint-Félicien et Alma faisaient partie des villes ciblées en janvier.

François Tremblay, député de Dubuc, a mentionné que des projets d’hydrogène vert sont également sur la table.

Il y a effectivement des promoteurs au niveau de l’hydrogène vert, qui auront besoin aussi de cette énergie-là. Il y a d’autres joueurs qui ont besoin de l’énergie en question. L’important, ça va être d’évaluer quels projets risquent de lever, risquent de créer des emplois de qualité rapidement, parce qu’on en a vraiment besoin, a-t-il affirmé.

GNL Québec a également annoncé vendredi son intention d'ajouter la livraison d’hydrogène vert afin d’alimenter l’Ukraine, en guerre avec la Russie. Rappelons que le projet initial d’usine de liquéfaction de gaz naturel du promoteur a été rejeté par Québec et ensuite par Ottawa.

GNL Québec : prudents face à une nouvelle mouture du projet

Andrée Laforest et François Tremblay se font d’ailleurs prudents face à la possibilité que GNL Québec dépose une nouvelle mouture de son projet et entreprenne un nouveau processus d’évaluation environnementale.

Nous, on est là pour encourager des projets, on l’a dit, vous pouvez redéposer une demande. Mais toute compagnie qui fait une demande de subvention, ou peu importe, ça prend des réponses à nos questions. Alors, s’il y a une nouvelle demande, GNL va devoir répondre premièrement aux questions qu’on pose comme gouvernement pour prendre une bonne décision, a affirmé la ministre Laforest.

François Tremblay a de son côté indiqué travailler à développer d’autres projets dans sa circonscription, où est situé le port de Grande-Anse, qui était ciblé par GNL Québec pour implanter son usine.

Si GNL veut redéposer, c’est leur droit, mais moi je travaille déjà ailleurs sur d’autres projets qui ont un bon potentiel, non seulement à Port Saguenay, mais au niveau récréotouristique, puis dans d’autres créneaux qui font notre force, a-t-il mentionné.

Andrée Laforest d’accord avec un observatoire sur l’aluminium

La ministre Andrée Laforest s’est également dite d'accord mercredi avec la création d'un observatoire indépendant sur l’aluminium. L’observatoire est réclamé par les deux députés bloquistes Mario Simard et Alexis Brunelle-Duceppe, alors que la ministre Laforest mettait plutôt en avant le projet de Zone d’innovation de l’aluminium du futur.

Andrée Laforest a précisé qu’elle ne souhaitait toutefois pas mettre ce point à l'ordre du jour de la rencontre prévue pour vendredi avec Rio Tinto.

Si on a un observatoire pour l’aluminium, tant mieux. Moi, je suis pour ça, je suis vraiment pour ça. Mais il ne faut pas mêler les discussions, il ne faut pas mêler les sujets, parce que, si on parle d’observatoire, de zone d’innovation, ensuite d’investissements de Rio Tinto, c’est là qu’on va voir qu’on n’est pas une région qui parle d’une même voix, a-t-elle soutenu.

Les députés Mario Simard et Alexis Brunelle-Duceppe, qui prendront part à la rencontre de vendredi, se réjouissent du changement de ton de la ministre Andrée Laforest dans ce dossier.

« Je suis heureux d’entendre la ministre régionale se prononcer en faveur de l’observatoire, et je crois que cela changera définitivement le narratif autour de l’idée. Par ailleurs, je partage ses propos à l’effet qu’il ne faut pas "mêler les discussions"; l’observatoire indépendant est complémentaire à toute autre initiative, dont la zone d’innovation », a affirmé Mario Simard, par voie de communiqué.

Zone sinistrée au nord du Lac-Saint-Jean : l’idée écartée pour l’instant

Les difficultés vécues par les agriculteurs en raison des importantes quantités de pluie tombée dans les dernières semaines ainsi que les inondations causées par le haut niveau du lac Saint-Jean en mai ont également retenu l’attention au Cercle de presse.

L’Union des producteurs agricoles (UPA) a demandé l’aide de Québec vendredi dernier et réclamé que le nord du Lac-Saint-Jean soit déclaré zone sinistrée, étant donné que des producteurs céréaliers ne sont pas en mesure de commencer à semer.

Des champs à Alma sont gorgés d'eau.

Plusieurs champs du Lac-Saint-Jean sont encore gorgés d'eau.

Photo : Radio-Canada / Philippe L'Heureux

La ministre Andrée Laforest et le député de Lac-Saint-Jean, Éric Girard, ont indiqué que Québec n'a pas l'intention de décréter immédiatement l'endroit une zone sinistrée. Ils ont dit surveiller la situation de près, mais rappellent que les producteurs doivent d’abord s'adresser à la Financière agricole du Québec.

C’est important que les producteurs appellent à la Financière. Ils ont déjà eu les rencontres avec la direction régionale de la Financière. S’il y a du beau temps, il y a encore des possibilités. [...] On doit attendre de voir pour avoir un bilan, un bilan complet, plus à la fin juin.

Une citation de Éric Girard, député de Lac-Saint-Jean

Le député s’est également montré indulgent à l'égard de Rio Tinto face aux inondations qui ont touché les rives du lac Saint-Jean en mai, tout comme sa collègue Nancy Guillemette, députée de Roberval.

Les deux députés disent comprendre qu'il soit difficile pour l'entreprise de gérer ce réservoir, compte tenu des conditions météorologiques connues dans les dernières semaines. Ils disent rester à l'affût, mais rappellent que la pointe de crue du printemps s'est produite en même temps qu'une pluie très abondante. Éric Girard sent toutefois un vent de changement au sein de l’entreprise.

Une plage avec des débris devant des chalets.

Le haut niveau du lac Saint-Jean a laissé plusieurs débris sur les plages, comme ici à Chambord.

Photo : Radio-Canada / Philippe L'Heureux

Oui effectivement, il faut se le dire, ça apporte des inconvénients, ces crues des eaux là. Moi j’ai quatre municipalités qui ont été affectées, a indiqué Éric Girard. On a été en lien avec, justement, les gens de Rio Tinto, les gestionnaires. Ça a permis aussi d'asseoir tout le monde ensemble. Il y avait une situation exceptionnelle, une urgence, mais je sais qu’en ce moment, ça continue aussi, les gens travaillent en collaboration.

La députée Nancy Guillemette a pour sa part soutenu que le Rio Tinto avait respecté ses obligations, même si le niveau du lac a dépassé les 18 pieds en mai

Je pense qu’on doit le travailler collectivement, en collaboration avec Rio Tinto, mais aussi avec les maires et les préfets, donc on l’a validé pour être certains qu’il soit respecté, et le décret est bel et bien respecté, a-t-elle indiqué.

Avec les informations de Gilles Munger

Vous souhaitez signaler une erreur?Écrivez-nous (Nouvelle fenêtre)

Vous voulez signaler un événement dont vous êtes témoin?Écrivez-nous en toute confidentialité (Nouvelle fenêtre)

Vous aimeriez en savoir plus sur le travail de journaliste?Consultez nos normes et pratiques journalistiques (Nouvelle fenêtre)

Chargement en cours

Infolettre ICI Saguenay-Lac-Saint-Jean

Une fois par jour, recevez l’essentiel de l’actualité régionale.

Formulaire pour s’abonner à l’infolettre d’ICI Saguenay-Lac-Saint-Jean.