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Les livraisons de gaz russe vers l’Europe en baisse de 60 %

Un homme portant un casque actionne une valve.

Un employé russe sur le site de la station de compression de Portovaïa, où s'effectue le remplissage de Nord Stream, à l'ouverture du gazoduc en octobre 2012.

Photo : Getty Images / AFP / Olga Matseva

  • François Messier

Le géant russe Gazprom a annoncé mercredi une nouvelle réduction de ses livraisons de gaz vers l'Europe, de 33 % cette fois, ce qui porte à 60 % la baisse du flux de gaz envoyé au Vieux Continent par l'entremise du gazoduc Nord Stream depuis le début de la semaine.

Gazprom arrête le fonctionnement d'une autre turbine à gaz de Siemens à la station de compression de Portovaïa, où se fait le remplissage de Nord Stream, a annoncé la plus importante compagnie russe. La production quotidienne passera jeudi de 100 à 67 millions de mètres cubes par jour, a-t-elle précisé.

Mardi, Gazprom avait annoncé que les livraisons de gaz par le gazoduc Nord Stream ne [pouvaient] être assurées que jusqu'à un volume de 100 millions de m3 de gaz par jour au lieu des 167 millions de m3 par jour prévus, ce qui équivalait à une baisse de 40 %.

Le géant gazier soutenait alors qu'à défaut de recevoir des compresseurs de Siemens dont elle a besoin, seules trois unités de compression de gaz [pouvaient] être utilisées à la station de Portovaïa, située à proximité de Vyborg, tout près de la frontière avec la Finlande.

Siemens Energy a confirmé mardi à l'agence Reuters qu'une turbine à gaz employée dans les stations de compression était à Montréal pour des opérations de maintenance et qu'elle ne pouvait être renvoyée en Russie à l'heure actuelle.

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En raison des sanctions imposées par le Canada, il est actuellement impossible pour Siemens Energy de livrer des turbines à gaz réparées à notre client. Dans ce contexte, nous avons informé les gouvernements canadien et allemand [de la situation] et nous travaillons à une solution viable, a-t-elle déclaré.

Le vice-chancelier et ministre de l'Économie et du Climat de l'Allemagne a soutenu que la décision de Gazprom n'avait rien à voir avec des problèmes techniques. Il s'agit clairement d'une stratégie visant à perturber les opérations et à faire grimper les prix, a-t-il déclaré dans un communiqué, après l'annonce de la deuxième baisse du flux de gaz.

Plus tôt dans la journée, M. Habeck avait indiqué que la première tranche d'entretien des compresseurs de Siemens ne devait avoir lieu qu'à l'automne et que cela ne devrait pas entraîner une réduction de 40 % de la quantité de gaz acheminée de toute façon.

La maintenance des installations n'est pas soumise aux sanctions occidentales contre la Russie, a aussi ajouté le ministre, qui a donc dit soupçonner une décision politique.

Malgré cette chute des livraisons, M. Habeck a assuré mardi qu'il n'y a pas de problème d'approvisionnement pour le pays, qui continue d'importer près de 35 % de son gaz depuis la Russie. Cette proportion était de 55 % avant l'intervention militaire de la Russie en Ukraine.

Le ministère des Affaires étrangères du Canada n'a pas encore commenté la situation.

Dans une nouvelle ronde de sanctions annoncée la semaine dernière, le ministère a interdit aux entreprises canadiennes d’offrir 28 services « essentiels » à des firmes russes des industries pétrolière, gazière et chimique, qui fournissent 50 % des revenus de l’État russe.

Fin avril, Gazprom a complètement cessé ses livraisons de gaz vers la Bulgarie et la Pologne, qui refusaient de les payer en roubles, comme l'exige désormais le Kremlin. L'Union européenne a dénoncé un « chantage au gaz » et dénoncé le manque de fiabilité de la Russie en tant que fournisseur.

Les pays de l'UE ont depuis annoncé un embargo presque total sur le pétrole russe d'ici la fin de l'année, mais sans aller jusqu'à faire de même avec le gaz. Le Kremlin a entre-temps exprimé sa volonté de réorienter les exportations énergétiques russes de l'Europe vers l'Asie.

Avec les informations de Agence France-Presse et Reuters

  • François Messier

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