Suspension de l’obligation de se faire vacciner pour prendre l’avion ou le train

Le ministre des Transports Omar Alghabra a annoncé la suspension de l’obligation vaccinale pour les voyages intérieurs. Il était accompagné pour l'occasion du ministre de la Santé Jean-Yves Duclos (à droite) et du ministre des Affaires intergouvernementales Dominic LeBlanc.
Photo : La Presse canadienne / Patrick Doyle
Le gouvernement fédéral a confirmé la suspension de l’obligation de se faire vacciner pour les voyages en avion et en train.
La mesure entrera en vigueur le 20 juin, a indiqué en conférence de presse le ministre canadien des Transports, Omar Alghabra.
Les voyageurs étrangers qui entrent au Canada devront continuer de respecter toutes les exigences, y compris la vaccination et l’utilisation de l’application ArriveCAN
, a souligné M. Alghabra.
Mais les voyageurs devront continuer à porter le masque dans les avions et les trains
, a ajouté le ministre, qui juge qu'il s'agit d'un « inconvénient mineur à demander aux voyageurs qui sont assis ensemble dans un petit espace clos et étroit ».
Sur les bateaux de croisière, la vaccination des touristes et des employés restera obligatoire, compte tenu des risques plus élevés de propagation liés à la promiscuité entre les voyageurs.
Le ministre des Transports recommande également aux Canadiens qui se rendent à l’étranger de vérifier les règles en vigueur dans le pays où ils comptent se rendre, puisque certaines juridictions exigent toujours une preuve de vaccination pour pouvoir passer la frontière.
Le gouvernement Trudeau faisait face à une pression croissante de la part des associations de tourisme et de voyage pour supprimer la vaccination obligatoire des voyageurs, afin d'atténuer les délais dans les aéroports du Canada et d'aligner les règles fédérales sur les mesures de santé publique provinciales.
La semaine dernière, Ottawa avait déjà annoncé la suspension des tests aléatoires pour les voyageurs vaccinés.
Pour les employés fédéraux aussi
Le changement affectera également les travailleurs fédéraux qui avaient été mis en congé sans solde en raison de leur statut vaccinal.
Le gouvernement n'a pas révélé combien d'employés avaient été ainsi mis en congé forcé, mais il rapporte que 98,5 % des 283 000 employés fédéraux ont reçu au moins deux doses d'un vaccin contre la COVID-19.
Les employés qui ont été suspendus seront contactés par leurs gestionnaires afin qu'ils puissent reprendre leurs activités, a mentionné Mona Fortier, présidente du Conseil du Trésor. La GRC et les entreprises de juridiction fédérale sont concernées par l’annonce.
Plus tôt cette année, l'Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC) avait déposé un grief contre le gouvernement au nom des fonctionnaires mis en congé sans solde, mais également au nom des fonctionnaires en télétravail, qui devaient aussi être vaccinés sans quoi ils risquaient de perdre leur salaire. Plusieurs autres syndicats du secteur public ont entrepris des contestations similaires.
Avec le retrait de la politique de vaccination, nous nous attendons à ce que nos membres injustement punis soient dédommagés.
Lors de la conférence de presse, le ministre fédéral de la Santé, Jean-Yves Duclos, a rappelé qu'avec Omicron deux doses ne suffisent plus, car avec le temps l’immunité acquise s’amenuise
.
Il a donc appelé les Canadiens qui ne l’ont pas encore fait à mettre à jour leur statut vaccinal en allant chercher une troisième, voire une quatrième dose.
Le Canada à la traîne pour la 3e dose
Si 86 % des Canadiens de 5 ans et plus ont reçu deux doses de vaccin contre la COVID-19, seulement 55,5 % des 12 ans et plus ont reçu une troisième dose et 34,8 % des 70 ans et plus sont allés chercher une quatrième dose.

La campagne de vaccination tourne au ralenti depuis plusieurs semaines un peu partout au pays.
Photo : CBC/Robert Krbavac
Le Canada est actuellement en sixième position parmi les pays du G7 pour ce qui est de l'administration de la troisième dose, loin derrière l'Italie, où le taux de couverture est de 67 %.
Le ministre des Affaires intergouvernementales, Dominic LeBlanc, a d'ailleurs rappelé que ces assouplissements pourraient être annulés si la situation s'aggravait de nouveau sur le front de la COVID-19.
Dans un tel scénario, le retour à l'obligation vaccinale pourrait se faire sur la base de la triple ou quadruple vaccination, a évoqué le ministre Duclos.
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Avec les informations de La Presse canadienne