Des investissements de 19 M$ pour un nouveau complexe locatif à Matane

La première phase de construction du Boisé Saint-Rédempteur débutera en 2022. L'aménagement comptera 89 unités de logement.
Photo : Radio-Canada
STB Immobilier investira 19 M$ pour construire un nouvel ensemble résidentiel situé près du cégep et de la polyvalente de Matane. Les promoteurs, le maire de Matane, Eddy Métivier, et le député de Matane-Matapédia, Pascal Bérubé, ont procédé à la première pelletée de terre, lundi matin.
C’est une excellente nouvelle pour la population
, a commenté le maire. Maintenant, on est tournés vers l’avenir.
Cette annonce survient au moment où le taux de logements vacants à Matane se situe autour de 1,7 % selon les données de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL). C’est près de quatre fois le taux de 2017 où 6,2 % des logements de Matane étaient alors disponibles.
Le maire Eddy Métivier souhaiterait parvenir à un certain équilibre et voir le taux d'inoccupation se stabiliser autour de 3 %. C’est un besoin qui est à combler, dit-il, et c’est pour ça que ce projet-là, de STB Immobilier, tombe vraiment à point pour apporter de la place.
« Ce que j’aime également c’est qu’il va y avoir du logement futur pour les étudiants du cégep, ce qui est vraiment un plus. »
Même si le prix des matériaux de construction ne cesse d'augmenter, STB peut se permettre un projet d'une telle envergure, car l’entreprise possède sa compagnie de construction.
Le président de l’entreprise, Joël Bernier, est bien conscient de cet avantage : Avant, on voyait beaucoup de promoteurs immobiliers qui achetaient des terrains et qui appelaient des entrepreneurs pour faire construire du locatif. C’est impossible aujourd’hui.
Une liste d'attente
Les appartements seront à louer. Ils devraient rapidement trouver preneur, estime M. Bernier. Son entreprise a déjà construit 30 autres logements à Matane qui sont déjà tous loués. J’ai une liste sur mon bureau qu’on gardait en attendant de faire l’annonce aujourd’hui. Je vous dirais que d’après moi, dans 30 jours, il ne devrait pas en rester beaucoup pour la livraison de mai 2023.
Ces logements ne seront cependant pas pour toutes les bourses. Un quatre et demi pourrait coûter 1050 $ par mois. L'entreprise vise surtout les gens qui vendent leur maison.
Le coordonnateur du comité Action-Logement de l’Est (CALE), Sylvain Dubé, n’est pas satisfait de cette annonce. Nous sommes déçus que cette annonce de projet ne tienne pas compte des 350 ménages en recherche d’un logement abordable
, déplore-t-il.
M. Dubé affirme que la construction de ces logements ne tient pas du tout compte des 75 % de Matanais qui n’auront pas les moyens de s’y installer
.
En attendant, le comité Action-Logement de l’Est doit trouver rapidement un logement à une quinzaine de familles qui seront sans adresse en date du 1er juillet.
Un reboisement attendu
Les propriétaires originaux du terrain avaient reçu une amende par le passé pour avoir trop déboisé.
Joël Bernier veut reboiser et planter une haie de cèdres près du stationnement ce qui aidera à récupérer l’eau du terrain. Parce qu’un enjeu qu’on a, c’est qu’à 89 unités, le réseau pluvial, il ne faut pas lui envoyer toute l’eau des stationnements
, explique l’homme d’affaires.
L’entrepreneur et la Ville travaillent déjà afin que la récupération d’eau de l’emplacement soit maximale.
Un soutien municipal
Pour le maire, cette annonce est aussi un message d’espoir quant à la pénurie de logements.
Dans le contexte actuel de pénurie de main-d'œuvre et de logements, Eddy Métivier juge que ce projet n’a que des aspects positifs pour la ville et aidera au développement socio-économique. Cette nouvelle main-d'œuvre qu’on souhaite, ça prend des places pour la loger. […] C’est une belle lancée et ça invite justement d’autres promoteurs à la continuer.
La Ville de Matane soutiendra le projet de l’entreprise STB Immobilier par un programme de crédit de taxes de trois ans à 100 % suivis de deux ans à 50 %.
Le maire précise que le programme municipal s’adresse à tous les promoteurs qui auraient des projets similaires.
Bien que les ententes ne soient pas encore finalisées, c’est la Ville qui devra construire la rue. L’estimation du coût de l’aménagement du nouveau quartier n’a pas encore été réalisée, mais le maire assure que la Ville y travaille.
Avec les informations de Michel-Félix-Tremblay