•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Même un faible séisme pourrait générer un tsunami gigantesque, révèle une étude

Un panneau de signalisation indiquant le chemin d'évacuation en cas de tsunami.

Un panneau de signalisation en cas de tsunami à Tofino, sur l’île de Vancouver (Archives)

Photo : Radio-Canada / Geneviève Lasalle

Radio-Canada

Le mégatsunami attendu sur les côtes de la Colombie-Britannique pourrait être pire que prévu, selon une nouvelle étude publiée en ligne (en anglais) (Nouvelle fenêtre) dans la revue Earth-Science en mai. Le résumé d'une recherche sur les relations entre la sismicité et la propagation des tsunamis conclut à des prévisions de tsunamis plus importants pour plusieurs zones dans le monde, dont la zone de subduction Cascadia, une faille de 1000 km qui s'étend depuis le nord de l'île de Vancouver jusqu'au nord de la Californie.

Dans le résumé de leur étude, les auteurs expliquent que divers mécanismes peuvent être à l'œuvre dans les hauteurs extrêmes des vagues de tsunami, mais que des données manquent pour comprendre leur émergence dans la partie peu profonde des zones de subduction.

Ils expliquent que les mécanismes de soulèvement puissant du fond marin et de génération de tsunamis lors de la propagation d'une rupture sismique restent mal compris.

Sylvain Barbot, professeur à l'Université de Californie du Sud et coauteur de l'étude, explique que les tremblements de terre qui ont lieu dans des zones de subduction sont presque systématiquement accompagnés de tsunamis.

Le professeur précise s'être intéressé aux séismes de petite taille, mais qui génèrent de grands tsunamis qui ont eu lieu depuis deux siècles et qui se sont tous produits dans un endroit très spécial [dans] la région la plus frontale de la zone de subduction. Cette zone, explique-t-il, accumule des quantités incroyables de sédiments [et] est très endommagée.

La zone est donc très importante à comprendre, et ce qu’ont découvert les auteurs de l’étude c’est que peu importe la taille du séisme dans cette zone, le tsunami généré peut être gigantesque.

Résultat : un tsunami qui aurait des effets deux fois plus grands que ceux attendus dans la région est possible, explique Sylvain Barbot.

Un faible séisme près de la fosse de subduction peut générer un tsunami important

Les auteurs concluent que la genèse des tsunamis n'est pas seulement contrôlée par l'importance du séisme, mais également par la proximité des ruptures sismiques avec la fosse de subduction, là où se trouve le prisme d'accrétion, une zone triangulaire à l’avant de la zone de subduction où les sédiments s’accumulent.

L’emplacement de l'épicentre du séisme serait donc clé pour prévoir comment le tsunami généré va se comporter. Le prochain séisme dans la zone de subduction Cascadia pourrait se produire aussi bien dans 50 ans que dans 800 ans , explique Sylvain Barbot. Mais de meilleures données permettent de mieux se préparer, de trouver des chemins d'évacuation et de construire des infrastructures clés comme des écoles et des hôpitaux en suivant des normes sismiques adéquates.

Richard Bonpied, homme d'affaires et ancien garde-côte vivant à Tofino, ne pense pas que la population est totalement prête même s’il connaît plusieurs personnes qui ont leur petit sac préparé avec [des lampes], des batteries et un peu d’eau. Si la plupart des locaux et des hôtels ont des kits d’urgence, dit-il, les conséquences d’un tsunami dépendront de la saison.

« Le problème [auquel] va faire face Tofino, ce sera surtout si [ça arrive] au mois de juillet, quand on a 24 000 touristes dans une journée. Il va y avoir des accidents sur la route, les gens vont paniquer. C’est déjà difficile de voyager avec des journées normales à Tofino donc si on met un tsunami là-dedans dans le milieu de la nuit, ouf, ce sera pas drôle. »

— Une citation de  Richard Bonpied, habitant de Tofino

Pour Philippe St-Germain, ingénieur maritime et côtier chez Northwest Hydraulic Consultants, cette nouvelle étude pourrait servir à mieux se préparer et à mieux gérer les risques. L’ingénieur pense que cela pourra aider à mieux définir des zones d'évacuation ou des zones susceptibles d'être inondées par un tsunami.

Une avancée, car les tsunamis qui se sont produits par le passé ont donné lieu à très peu de données ou des données difficiles à interpréter, explique-t-il.

Avec les informations de Catherine Dib et de l’émission Panorama

Vos commentaires

Veuillez noter que Radio-Canada ne cautionne pas les opinions exprimées. Vos commentaires seront modérés, et publiés s’ils respectent la nétiquette. Bonne discussion !

En cours de chargement...