Le tramway fera bondir l’achalandage du RTC

Le RTC s'attend à ce que le tramway augmente de 30 % l'achalandage du transport en commun dans la grande région de Québec, et ce, dès sa mise en service, en 2028. (Archives)
Photo : Gracieuseté : Ville de Québec
Même si le tracé du tramway a été amputé de quelques kilomètres dans sa mouture finale, son impact sur l'achalandage du transport collectif dans la Capitale-Nationale sera significatif. Dès l'an 1 de sa mise en service, la hausse des déplacements atteindra 30 %.
Le Réseau de transport de la Capitale (RTC) a publié mercredi une mise à jour de ses prévisions d’achalandage tenant compte des modifications apportées au tramway et à son réseau au cours des deux dernières années, dont le changement de tracé vers le Pôle D’Estimauville.
Le rapport actualisé prédit une hausse d’achalandage du transport en commun de 30 % dans la région métropolitaine de Québec dès la mise en service du tramway, en 2028.
Gain de 10,4 millions
Cela représente une hausse de 10,4 millions de déplacements dès l’an 1 pour un total de 45,1 millions de déplacements.
Ces prévisions d’achalandage incluent le réseau du RTC, sur la rive nord, et celui de la Société de transport de Lévis, sur la rive sud.

L'arrivée du tramway aura une incidence sur l'achalandage des autobus du RTC. (Archives)
Photo : Radio-Canada / Gabrielle Thibault-Delorme
Par rapport à l’année de référence 2017, l’achalandage du transport en commun (tramway et bus) durant l’heure de pointe (de 6 h à 9 h) passerait de 37 200 à 50 800 personnes dès l’an 1. Cela représente 13 600 usagers supplémentaires, soit l’équivalent de 160 autobus articulés.
À elle seule, cette donnée justifie la construction du tramway, croit la présidente du RTC, Maude Mercier Larouche. Elle affirme que le réseau actuel du RTC n’a tout simplement pas la capacité d’accueillir ces nouveaux déplacements anticipés.
Saturation
Le statu quo, il n’est plus possible [...] On les met où, ces 160 autobus articulés là? On n’a pas la capacité, présentement, d’accueillir ça
, insiste la conseillère municipale et membre du comité exécutif à la Ville de Québec.
Le réseau d’autobus [...] est arrivé à un point de saturation. Donc, ça nous prend nécessairement un projet comme le tramway.
Sur les 50 800 usagers supplémentaires anticipés à l’heure de pointe, 20 600 utiliseraient partiellement ou uniquement le tramway.
Il s’agit d’une baisse d’environ 3000 personnes par rapport aux prévisions d’achalandage réalisées pour le tracé se rendant jusqu’à la 76e Rue, à Charlesbourg.

Maude Mercier Larouche affirme que le tramway est essentiel pour accueillir les milliers d'utilisateurs additionnels du transport en commun attendus au cours des prochaines années.
Photo : Radio-Canada
Le RTC explique cet écart par la différence de longueur entre le tracé de Charlesbourg et celui menant à D’Estimauville.
Le tracé vers D'Estimauville est plus court d'à peu près 3 km. Donc, dans un tracé plus court, évidemment, l'aire de desserte est plus faible. Il y a moins de monde à l'intérieur de la zone [et] il y a moins de monde directement à distance de marche. Cela a une incidence sur les résultats d’achalandage
, a précisé le chef de la planification des services au RTC, Luc Samson.
Du jamais vu
La mise en service du tramway ferait par ailleurs augmenter de 8,1 % à 10,6 % la part de la population qui fait le choix d’utiliser le transport en commun plutôt que d’opter pour un autre mode (auto solo, covoiturage ou transport actif).
Ça peut paraître relativement faible parce qu'on parle ici de 2,5 points de pourcentage [mais] dans une perspective historique, des hausses de part modale de cette ampleur, c'est quelque chose qui ne s'est jamais vu
, a souligné Luc Samson.
Les prévisions de fréquentation actualisées ne tiennent pas compte des impacts du télétravail, dont le déploiement à grande échelle depuis le début de la crise sanitaire a eu une incidence sur l’utilisation du transport en commun.

La mise en service du tramway est prévue en 2028. (Archives)
Photo : Gracieuseté : Ville de Québec
Le RTC estime que le télétravail pourrait entraîner une baisse éventuelle de 10 % des déplacements en transport en commun. Il précise toutefois que d’autres facteurs, difficiles à prévoir et à quantifier, risquent d’avoir un effet à la hausse sur l’achalandage.
C’est le cas, entre autres, de l’augmentation du prix de l’essence, qui pourrait inciter des automobilistes à se tourner vers le transport en commun.
La croissance économique, l’immigration, les développements immobiliers le long du tracé du tramway et la sensibilisation accrue aux effets des changements climatiques sont aussi susceptibles d’accroître l’attractivité du transport en commun.