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À la recherche d’une solution pour exporter les céréales bloquées en Ukraine

Le chef de la diplomatie russe est attendu mardi en Turquie pour discuter de la mise en place de « corridors sécurisés » pour le transport des céréales.

Un agriculteur portant un gilet pare-balles fume une cigarette près d'un tracteur dans un champ.

Un agriculteur ukrainien porte un gilet pare-balles en labourant ses champs, le 26 avril 2002, dans la région de Zaporijia, en partie sous contrôle russe.

Photo : Reuters / UESLEI MARCELINO

Radio-Canada

Le Kremlin presse le gouvernement ukrainien de déminer les abords du port d’Odessa afin de permettre des exportations de céréales actuellement au point mort, en annonçant parallèlement que deux autres ports sous contrôle russe peuvent de nouveau être utilisés à cette fin.

Ces déclarations sont faites sur fond de crise alimentaire mondiale anticipée, en raison de l’incapacité de l’Ukraine, touchée par un blocus naval, d’exporter sa très importante production céréalière. L'affaire fait en outre bondir le prix de certaines céréales, compromettant encore davantage les approvisionnements de certains pays.

Le déminage des abords du port d’Odessa permettra à des navires, une fois vérifiés par notre armée, d’entrer dans le port, de charger des céréales et, avec notre aide, de rejoindre les eaux internationales, a fait valoir le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Dans une rare allocution télévisée, le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a quant à lui affirmé que les exportations de céréales peuvent reprendre aux ports sous contrôle russe de Berdyansk et Marioupol, situés respectivement dans les régions de Zaporijia et de Donetsk, sur la mer d’Azov, dans l’est du pays.

Le président russe Vladimir Poutine avait assuré la semaine dernière qu'il n'y avait pas de problèmes pour exporter les céréales d'Ukraine évoquant des moyens d'exporter à partir de ports ukrainiens, d'autres sous contrôle russe ou via l'Europe centrale et orientale.

Des hommes déchargent une mine d'un bateau, près d'un lac.

Des Ukrainiens procèdent au déminage d'un lac et des terres l'entourant, le 27 mai 2022, à Horenka, en banlieue de Kiev.

Photo : Getty Images / Christopher Furlong

Guerre en Ukraine

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Un véhicule blindé est en feu, un corps gît dans la rue.

Kiev, qui a miné les abords du port d'Odessa pour se protéger d'un assaut russe, a cependant déjà rejeté ces solutions, balayant du revers de la main les propos du maître du Kremlin selon lesquels l'armée russe ne profiterait pas de ces opérations de déminage pour se lancer à l'assaut de la ville.

Dans un message publié lundi sur Twitter, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, a argué qu’on ne peut pas faire confiance à Poutine, dont les paroles sont creuses.

Poutine dit qu’il n’utilisera pas des voies commerciales pour attaquer Odessa. C’est le même Poutine qui a dit au chancelier allemand Scholz et au président français Macron qu’il n’attaquerait pas l’Ukraine, quelques jours avant de lancer une invasion massive de notre pays.

Une citation de Dmytro Kouleba, ministre des Affaires étrangères de l'Ukraine

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a souligné lundi que 20 à 25 millions de tonnes de céréales étaient actuellement bloquées en Ukraine, un volume qui pourrait tripler d'ici l'automne. Nous avons besoin de couloirs maritimes et nous en discutons avec la Turquie et le Royaume-Uni ainsi qu'avec l'ONU, a-t-il affirmé.

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov est d'ailleurs attendu mardi en Turquie pour discuter de la mise en place de corridors sécurisés pour le transport des céréales ukrainiennes, même si Moscou rejette toute responsabilité dans cette crise, qu’il impute aux seules sanctions occidentales.

Le président du Conseil européen Charles Michel a souligné dans un tweet lundi que l'Union européenne (UE) n'avait aucune sanction contre le secteur agricole russe, et a accusé Moscou d'utiliser les approvisionnements comme un missile furtif contre les pays en développement.

Un terminal céréalier, dans un port.

Le terminal céréalier de Mykolaïv, photographié ici en 2013, a été détruit par des frappes russes au cours des derniers jours, a affirmé lundi Josep Borrell, chef de la diplomatie de l'Union européenne. Cette situation contredit les dires de Moscou, qui soutient ne pas être responsable des difficultés d'exportation, a-t-il souligné.

Photo : Reuters / Vincent Mundy

Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a pour sa part accusé Moscou de chantage à la levée des sanctions internationales par son blocage des exportations de céréales de l'Ukraine.

Il a aussi jugé crédibles les informations selon lesquelles la Russie vole des tonnes de céréales, pour les vendre à son propre profit, avec son blocus naval des ports ukrainiens, qui empêche les exportations de céréales et fait craindre des crises alimentaires, notamment en Afrique.

Selon le New York Times, Washington a averti mi-mai 14 pays, principalement en Afrique, que des cargos russes transportaient des céréales ukrainiennes volées. M. Blinken a fait référence à cet article du quotidien américain, sans toutefois confirmer directement l'alerte adressée aux pays africains.

L'ambassadeur d'Ukraine à Ankara avait accusé dès vendredi la Russie de voler et d'exporter des céréales ukrainiennes notamment vers la Turquie.

La Russie et l'Ukraine assurent à elles seules 30 % des exportations mondiales de blé. La guerre déclenchée par le Kremlin le 24 février a provoqué une flambée des cours des céréales et des huiles, dont les prix ont dépassé ceux atteints pendant les printemps arabes de 2011 et les émeutes de la faim de 2008.

Notre     dossier Guerre en Ukraine

Avec les informations de Reuters et Agence France-Presse

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