Le ministre manitobain Scott Fielding démissionne et quitte la vie politique

Cela a été un honneur et un privilège de faire partie du Cabinet, à la fois pour la première ministre Heather Stefanson et pour les précédents chefs du gouvernement progressiste-conservateur, déclare M. Fielding dans un communiqué.

Je suis fier de faire partie de l'équipe qui a été en mesure d'équilibrer le budget pour la première fois en 11 ans, de réduire les impôts des Manitobains et de gérer l'économie dans une période très turbulente de l'histoire de la province, ajoute Scott Fielding.

Heather Stefanson a accepté la démission de son ministre en le remerciant pour ses sept années de services en tant que membre du gouvernement. Je tiens à souligner le travail de M. Fielding dans un certain nombre de ministères difficiles, notamment en tant que ministre des Finances du Manitoba.

M. Fielding était également ministre provincial responsable de la Société manitobaine des alcools et des loteries et député de Kirkfield Park à l'Assemblée législative du Manitoba.

Mon passage en politique a été incroyablement enrichissant, mais après 15 ans à la fois comme ministre provincial et conseiller municipal, il est temps de relever un nouveau défi, explique le ministre.

La démission de M. Fielding en tant que député de Kirkfield Park prendra effet dans deux semaines. Pour ce qui est de ses fonctions de ministre, elles se termineront le lundi 6 juin.

D’après Heather Stefanson, c’est le ministre de la Réconciliation avec les Autochtones et des Relations du Nord, Alan Lagimodiere, qui agira à titre de ministre intérimaire pour les portefeuilles assumés jusque-là par Scott Fielding.

Tenor progressiste-conservateur

Scott Fielding a été élu pour la première fois en 2016. Il a aussi occupé le poste de ministre de la Famille, puis celui de ministre des Finances.

Il était responsable du budget du Manitoba lorsque le gouvernement a réussi à surmonter un déficit de plusieurs centaines de millions de dollars.

Scott Fielding, l'ancien ministre des Finances, soulève une copie du discours du budget après avoir révélé le plan de dépenses du gouvernement en 2021.

Photo : La Presse canadienne / Kevin King

La province a équilibré son budget pendant une courte période avant que la pandémie ne nécessite de nouvelles dépenses.

Au cours de son mandat comme ministre des Finances, M. Fielding a aussi respecté la promesse électorale des progressistes-conservateurs de réduire la taxe de vente provinciale à 7 %.

Avant d'être politicien sur la scène provinciale, il a été conseiller municipal à Winnipeg de 2006 à 2014, où il a passé cinq ans comme membre du conseil exécutif du maire de l'époque Sam Katz.

Popularité en baisse du PC

Le professeur de science politique à l'Université du Manitoba, Christopher Adams, n'est pas surpris par cette démission.

Il indique que plusieurs observateurs politiques s'attendaient à ce que les députés du gouvernement commencent à démissionner, étant donné la baisse de popularité du Parti progressiste-conservateur dans les derniers mois.

  Il a probablement regardé vers l'avenir, comme quelqu'un le fait pour sa carrière, et a vu qu'il est probable que le PC ne gardera pas le pouvoir après l'élection de 2023.

Christopher Adams, professeur de science politique à l'Université du Manitoba (archives)

Photo : Radio-Canada / Chloé Dioré de Périgny

M. Adams s'attend d'ailleurs à ce que d'autres députés prennent la même décision dans la prochaine année.

Un scénario similaire a balayé le NPD avant qu'il ne soit évincé du pouvoir en 2016, rappelle-t-il.

Une élection partielle devra se tenir dans les six prochains mois pour combler le siège laissé vacant par M. Fielding.

Selon le professeur Adams, la circonscription de Kirkfield Park est une circonscription assez sûre pour les progressistes-conservateurs.

Cette élection partielle donnerait une longueur d'avance au Parti progressiste-conservateur en vue des élections provinciales d'octobre 2023 puisque les électeurs pourraient davantage connaître leur nouvel élu, estime M. Adams.

Quant à M. Fielding, le professeur Adams estime qu'il ne sera pas loin des feux de la rampe trop longtemps.

Je pense qu'il y aura des gens qui chercheront à ce qu'il se représente, si ce n'est pas au niveau provincial, peut-être au niveau fédéral, dans les années à venir , lance Christopher Adams.

Avec des informations de Ian Froese et Bartley Kives