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Des politiciens sceptiques face aux impacts de la décriminalisation des drogues en C.-B.

Une petite quantité de drogue sur une balance.

En Colombie-Britannique, à partir du 31 janvier 2023, les adultes auront le droit d'avoir en leur possession un maximum de 2,5 grammes de drogue.

Photo : Shutterstock / wavebreakmedia

Des membres des partis d’opposition à Victoria et à Ottawa doutent que la décriminalisation de la possession de petites quantités de drogues en Colombie-Britannique, annoncée mardi par le fédéral et la province, ait un impact significatif sur le nombre de morts par surdose, qui a atteint un record en 2021.

Cette mesure d’une durée de trois ans entrera en vigueur le 31 janvier 2023. À partir de cette date, les adultes de 18 ans et plus pourront avoir en leur possession une quantité cumulative maximale de 2,5 grammes d’opioïdes, de cocaïne, de méthamphétamine et de MDMA pour leur consommation personnelle.

C’est une étape, c’est un outil dans la boîte à outils, affirme le porte-parole du Parti libéral de la Colombie-Britannique en matière de santé mentale et de toxicomanie, Trevor Halford. Mais c’est un outil qui est utilisé depuis déjà un certain temps.

La majorité des policiers dans la province n’inculpent déjà pas pour la possession simple, c’est ce que nous disent les statistiques, ajoute-t-il.

Les libéraux provinciaux – qui ne sont pas affiliés au Parti libéral du Canada – réclament une augmentation substantielle des investissements dans les soins en toxicomanie et dénoncent la longueur des files d’attente pour obtenir une place en centre de désintoxication.

Si les forces de l’ordre tentent d’aider un individu, le gouvernement doit s’assurer que le soutien existe et maintenant, ce n’est pas le cas, affirme Trevor Halford.

L’exemption à la Loi sur les drogues et les substances qui a été accordée par le gouvernement fédéral à la Colombie-Britannique entrera en vigueur dans environ huit mois.

La mesure obligera entre autres les policiers à donner des informations sur les programmes d'aide existants aux consommateurs.

Le gouvernement provincial, dirigé par le Nouveau Parti démocratique (NPD), indique que des formations seront offertes aux agents d’ici janvier prochain et que le système de santé aura le temps de se préparer à la nouvelle réalité.

Meilleur accès aux soins réclamé

Au fédéral, le porte-parole du Parti conservateur du Canada en matière de santé, Michael Barrett, indique ne pas appuyer le programme de décriminalisation annoncé pour la Colombie-Britannique.

Il soutient cependant une approche axée sur la santé du consommateur de drogue et non sur sa criminalisation, tout en continuant à cibler les trafiquants.

Les Canadiens qui luttent contre une dépendance méritent la compassion, avec un accès à des traitements et un chemin vers le rétablissement, et nous croyons que le gouvernement doit prioriser ces soins en élargissant les programmes de traitement et de guérison, dit-il.

Le député conservateur de Pitt-Meadows—Maple Ridge, en banlieue de Vancouver, Marc Dalton, dénonce de son côté une triste décision du gouvernement fédéral, même s’il affirme comprendre l’urgence d’agir, vu le nombre de morts quotidiennes dues aux surdoses dans la province.

On est dans une crise, et le gouvernement veut faire quelque chose, dit-il.

Mettre plus d’accent sur la désintoxication est essentiel, selon lui. C’est une chose de garder quelqu’un vivant, mais c’est tout à fait autre chose de lui donner une vie, et avec la [guérison], on lui donne une vie.

Réduction du nombre de surdoses mortelles mise en doute

Le député croit que le programme de décriminalisation annoncé mardi ne changera pas grand-chose au bilan des surdoses. Je suis prêt à parier que ça ne va pas aider les personnes qui meurent de ça.

La ministre fédérale de la Santé mentale et des Dépendances, Carolyn Bennett, et son homologue provinciale, Sheila Malcolmson, ont refusé mardi de communiquer des objectifs chiffrés de réduction des morts par surdose.

Elles affirment cependant que la décriminalisation réduira la stigmatisation des toxicomanes, un obstacle important dans la recherche d'aide.

La mesure fera l’objet d’un suivi et d’une évaluation en temps réel pour en mesurer les progrès, promettent les deux gouvernements.

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