L’industrie du crabe à Terre-Neuve-et-Labrador parle de réduire la production

L’industrie du crabe à Terre-Neuve-et-Labrador envisage de réduire la production dès cette semaine, selon l'un de ses représentants (archives).
Photo : Radio-Canada / YVES LEVESQUE
Le volume de crabes des neiges capturé à Terre-Neuve-et-Labrador mène l’offre à surpasser la demande, ce qui pousse l’industrie à envisager de réduire la production.
Le ministère des Pêches et des Océans du Canada a accordé un quota de 50 470 tonnes de crabes des neiges aux pêcheurs de la province cette année. C’était une hausse de 32 % comparativement à l’année précédente.
Plus de 60 % du quota est déjà capturé et transformé, selon le directeur de l’association des transformateurs de produits marins, Derek Butler.
L’industrie, explique-t-il, continue d’acheter et de transformer du crabe, alors que les ventes ne suivent pas ce rythme rapide de production.

Derek Butler, directeur de l’association des transformateurs de produits marins, parle au nom de plus d'une vingtaine d'entreprises à Terre-Neuve-et-Labrador.
Photo : Radio-Canada / Terry Roberts
Derek Butler attribue la baisse de la demande pour le crabe à l’inflation et à d’autres facteurs économiques. Tout cela entraîne de l’hésitation chez les consommateurs, notamment aux États-Unis et au Japon, qui attendent que les prix baissent, selon lui.
Les prix s’élèvent à l’heure actuelle à 6,15 $ la livre. Ils atteignaient 7,60 $ au début de la pêche.
Nous allons commencer à réduire la production pour appuyer le marché.
La décision de réduire la production relève des transformateurs et elle pourrait être prise plus tard cette semaine, indique Derek Butler. Il croit que cette mesure bénéficierait à l’industrie, qu’elle signalerait aux consommateurs que le prix est stabilisé et qu’ils peuvent acheter du crabe en toute confiance.
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L’industrie provinciale, précise M. Butler, a déjà acheté du crabe pour plus de 500 millions de dollars et ne peut pas maintenir cette production sans des ventes suffisantes.
Le syndicat est inquiet
Les craintes sont très vives, souligne Keith Sullivan, président du syndicat FFAW-Unifor. La pêche et la transformation du crabe constituent le principal gagne-pain d’un grand nombre de gens dans la province, et le syndicat espère que cela ne va pas changer, explique-t-il.

Les craintes sont vives chez les pêcheurs et les travailleurs d'usine, selon Keith Sullivan, président du syndicat FFAW-Unifor.
Photo : Radio-Canada / Terry Roberts
Keith Sullivan indique que de nombreux travailleurs d’usine à qui il a parlé se posent de nombreuses questions sur l’avenir de leur emploi en cas de réduction de la production. On s’interroge aussi sur ce que cela signifierait pour les pêcheurs.
Les gens ne vont pas accepter la situation si des bateaux liés aux transformateurs continuent de pêcher ni si l’on importe du crabe sans acheter les prises des pêcheurs locaux, ajoute Keith Sullivan.
Avec les renseignements de CBC