•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Élections ontariennes : des plans pour faire face à la hausse du coût des aliments

Au comptoir des légumes réfrigérés d'un supermarché, une mère et son enfant choisissent une laitue.

La hausse du prix des aliments s'invite dans la campagne électorale (archives).

Photo : iStock

La Presse canadienne

Trois des quatre principaux partis politiques de l'Ontario promettent de prendre des mesures pour réduire le prix des aliments, mais un expert affirme que certains des principaux facteurs à l'origine de la hausse des coûts échappent à la province.

La question de l'abordabilité a été une priorité pour les Ontariens tout au long de la campagne électorale, d'autant plus qu'un nombre croissant de citoyens ressentent durement les hausses de prix lorsqu'ils achètent de la nourriture et des produits de base à l'épicerie.

Statistique Canada a signalé plus tôt ce mois-ci que le coût global des aliments a augmenté de 8,8 % par rapport à il y a un an, tandis que les Canadiens ont payé 9,7 % de plus pour la nourriture dans les magasins en avril, la plus forte augmentation depuis septembre 1981.

Le NPD, les libéraux et les verts proposent tous des plans ciblés pour lutter contre la hausse des prix des aliments, tandis que les progressistes-conservateurs affirment qu'ils réduiront les coûts et aideront les consommateurs à économiser de l'argent grâce à diverses mesures telles que la réduction des taxes sur l'essence.

Le chef libéral Steven Del Duca a souligné qu'il a vu de ses propres yeux à quel point le prix des aliments a monté en flèche, ce qui fait en sorte qu'il est beaucoup plus difficile pour les ménages ontariens de subvenir à leurs besoins.

S'il est élu, M. Del Duca a annoncé que son parti supprimera la portion provinciale de 8 % de la taxe de vente harmonisée sur tous les aliments préparés de moins de 20 $. Le parti a ajouté qu'il financera cette mesure en introduisant une surtaxe de 1 % sur les entreprises actives en Ontario dont les bénéfices dépassent un milliard de dollars par an et en augmentant les impôts sur les revenus individuels supérieurs à 500 000 $.

Donc, vous allez à votre épicerie et, sur le chemin du retour, peut-être que vous prenez un poulet rôti ou une salade d'accompagnement, comme le font souvent de nombreuses familles, et que vous ramenez tout ça à la maison pour le souper. Chaque fois que cela coûtera moins de 20 $, notre plan vous fera économiser 8 %, a dit M. Del Duca dimanche lors d'une escale électorale à Windsor.

Même chose dans une boulangerie, même chose à un café mobile, même chose à n'importe quel endroit particulier où vous pourriez aller, n'importe où dans cette province.

Une femme pousse un panier d'épicerie.

L'inflation continue de progresser au Canada (archives).

Photo : Radio-Canada

Cependant, Mike von Massow, professeur agrégé au département d'économie de l'alimentation, de l'agriculture et des ressources de l'Université de Guelph, a indiqué que ce plan n'apporterait pas de soulagement généralisé puisque seul un petit segment de produits alimentaires de moins de 20 $ est actuellement taxé dans la province.

Les libéraux proposent également de légiférer sur des négociations équitables et ouvertes entre les détaillants et les fournisseurs de produits alimentaires, ce qui, selon M. Del Duca, ferait baisser les prix à long terme.

Nous voulons nous assurer que nos fournisseurs alimentaires locaux en Ontario puissent vraiment avoir l'occasion non seulement de vendre ce qu'ils produisent mais aussi de le faire de manière équitable, a-t-il ajouté.

Le NPD et les verts ont pris des engagements similaires pour soutenir un code de conduite destiné aux détaillants alimentaires afin d'accroître la transparence de l'industrie.

Nous devons faire en sorte que les détaillants de produits alimentaires, tout particulièrement les grandes chaînes, ne s'entendent pas pour maintenir les prix élevés, car cela nuit aux consommateurs, a précisé dimanche la cheffe du NPD, Andrea Horwath, lors d'un arrêt de campagne dans l'Essex.

Le professeur von Massow a souligné que cela pourrait être une très bonne chose afin de contrôler le pouvoir de certains de ces gros épiciers sur le marché mais que cela ne ferait pas nécessairement baisser les prix puisqu'un code de conduite similaire introduit en Australie n'a pas eu cet effet.

Comme toujours, le diable est dans les détails. C'est facile de dire : "Nous allons faire ceci", mais jusqu'à ce que nous voyions exactement ce qu'ils font, cela reste à voir, a-t-il précisé.

Mme Horwath a déclaré que le NPD créerait également une stratégie alimentaire provinciale qui impliquerait de travailler avec les agriculteurs pour améliorer l'accès aux aliments d'origine locale tout en soutenant les emplois agricoles.

Les verts, quant à eux, promettent de fournir un financement de démarrage et des terres pour les marchés d'aliments sains appartenant à la communauté, les jardins communautaires et les espaces de culture sur les toits ainsi qu'un programme de repas scolaires nutritifs pour le système scolaire public.

Ils disent également qu'ils investiraient dans la recherche et l'innovation afin d'améliorer la façon dont la province cultive, produit et distribue des aliments.

Les mesures de réduction des coûts proposées par les progressistes-conservateurs, qui cherchent à se faire réélire, comprennent la réduction de la taxe sur l'essence de 5,7 cents le litre, l'élargissement du crédit d'impôt pour l'accès aux services de garde d'enfants, l'allègement des dépenses pour les Ontariens à faible revenu et la prestation de services de garde à 10 $ par jour d'ici 2025.

Malgré les diverses promesses de campagne, M. von Massow a expliqué que certaines des causes profondes de la hausse des prix des denrées alimentaires échappent au contrôle provincial, citant comme exemples les événements météorologiques extrêmes et la guerre en Ukraine.

Il a noté que l'Ukraine et la Russie représentent 30 % du commerce mondial de blé et que les prix du blé ont augmenté à mesure que le volume des échanges diminuait.

Le professeur von Massow a indiqué qu'il y a également eu une sécheresse désastreuse dans l'ouest de l'Amérique du Nord, y compris dans les Prairies. Le résultat? Une baisse d'environ 30 % des récoltes de céréales de l'Ouest canadien l'an dernier. Le professeur a ajouté que cela a également eu des répercussions sur l'industrie du bœuf.

Il y a également des perturbations continues dans la chaîne d'approvisionnement en raison de la pandémie de COVID-19, ce qui a fait grimper les prix des denrées alimentaires, a-t-il noté.

Ce à quoi nous assistons maintenant constitue une conjoncture presque parfaite de facteurs qui entraînent des augmentations de prix pour les produits alimentaires à tous égards, a-t-il souligné. Si nous ne pouvons pas nous attaquer aux causes profondes de ces hausses, nous devons nous occuper des prix eux-mêmes, et il sera très difficile, sans subventions directes pour certains produits de base, de faire baisser les prix des aliments. Et ce serait très coûteux.

Vous souhaitez signaler une erreur?Écrivez-nous (Nouvelle fenêtre)

Vous voulez signaler un événement dont vous êtes témoin?Écrivez-nous en toute confidentialité (Nouvelle fenêtre)

Vous aimeriez en savoir plus sur le travail de journaliste?Consultez nos normes et pratiques journalistiques (Nouvelle fenêtre)

Chargement en cours

Infolettre ICI Ontario

Une fois par jour, recevez l’essentiel de l’actualité régionale.

Formulaire pour s’abonner à l’infolettre d’ICI Ontario.