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Les médecins de famille de l’Est-du-Québec critiquent l’étude de l’IRIS

Un médecin signe un document.

Une étude de l'IRIS argumente que les GMF n'ont pas réussi à améliorer l'accès à la médecine familiale depuis leur création il y a une vingtaine d'années (archives).

Photo : iStock / Squaredpixels

Radio-Canada

Les groupes de médecine familiale (GMF) du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie critiquent vivement l'étude d'une chercheuse de l'Institut de recherche et d'informations socioéconomiques (IRIS) qui conclut à l'échec de leur création pour améliorer l'accès aux services de santé de première ligne.

Dans l'étude dont les résultats ont été publiés hier, l'IRIS fait le constat que les groupes de médecine familiale du Québec, créés il y a 20 ans, sont un échec.

L'Institut indique qu'ils ne sont pas parvenus à faciliter l'accès à un médecin de famille.

Parmi les voix qui s'élèvent contre les conclusions de l'étude, l'Association des médecins omnipraticiens du Bas-Saint-Laurent fait partie de celles qui n'adhèrent pas à ce que l’IRIS expose.

La présidente de l'association, la Dre Josée Bouchard, affirme que le manque d'effectifs est au cœur du problème.

Je crois que, si on avait toujours le même nombre de spécialistes et de médecins de famille et qu'on avait tout le personnel nécessaire qui avait été promis, les GMF fonctionneraient de façon parfaite et qu'on aurait beaucoup moins de problèmes pour livrer les services à la population, dit-elle.

La présidente de l'Association des médecins omnipraticiens du Bas-Saint-Laurent, Josée Bouchard.

La présidente de l'Association des médecins omnipraticiens du Bas-Saint-Laurent, Josée Bouchard, estime que les GMF en font beaucoup avec les ressources qui leur sont allouées (archives).

Photo : Radio-Canada / Julie Tremblay

La Dre Bouchard soulève qu'il manquait déjà 25 % du personnel dans les GMF avant la pandémie et que de nombreux employés ont quitté les cliniques pour prêter main-forte durant la crise sanitaire sans revenir y travailler.

Elle constate aussi que les étudiants en médecine sont de plus en plus nombreux à opter pour les spécialités.

Québec investit davantage dans la médecine familiale

La Dre Bouchard espère que la nouvelle entente de principe conclue entre Québec et la Fédération des médecins omnipraticiens permettra d'améliorer la situation.

En vertu de cette entente, les patients inscrits au guichet d’accès à un médecin de famille seront progressivement inscrits à un GMF.

Ce sont 500 000 Québécois qui pourraient être pris en charge par un GMF d’ici le 31 mars 2023, selon le ministre de la Santé.

La contribution des GMF pour réduire le nombre de patients orphelins représente un des principaux atouts de ce type de cliniques médicales, selon la directrice des services professionnels du CISSS gaspésien, la docteure Nathalie Guilbeault. Elle rappelle aussi que plusieurs d'entre eux possèdent un volet dédié à l'enseignement.

Il y a des GMF universitaires qui permettent à des étudiants en médecine, à différents niveaux, de venir en Gaspésie et de voir la pratique en région, qui est tout à fait différente de la pratique en ville.

Nathalie Guilbeault.

La Dr Nathalie Guilbeault vante les mérites des GMF quant à la rétention des étudiants en médecine qu'ils entraînent (archives).

Photo : Radio-Canada / Martin Toulgoat

Elle maintient que le type de GMF favorise le recrutement en région. J'ai beaucoup de médecins dans les différents réseaux locaux de services qui ont été recrutés via les GMF-U, qu'on appelle. Et ça, je pense que c'est un très gros avantage.

Une étude incomplète

Le chef du département régional de médecine familiale au CISSS du Bas-Saint-Laurent et directeur du GMF-U de Trois-Pistoles, Éric Lavoie, réagit lui aussi vivement à l'étude de l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques.

L'étude soutient que le ratio de patients reçus par des médecins entre 2014 et 2021 n'a augmenté que de 2 %.

Éric Lavoie estime que ce critère retenu dans l’étude est insuffisant pour juger de la mission des GMF.

L'inscription d'un patient, c'est un indicateur administratif, ça ne dit rien sur la santé de la population, se défend-il.

Éric Lavoie est assis derrière un bureau.

Le Dr Éric Lavoie, chef du département régional de médecine générale du Bas-Saint-Laurent, indique que l'étude de l'IRIS n'expose pas toutes les dimensions des opérations des GMF (archives).

Photo : Radio-Canada

Le Dr Lavoie insiste pour dire que, depuis la création des GMF en 2002, des progrès remarquables ont été faits et qu'ils seraient même devenus un modèle de soins.

Est-ce qu’on serait mieux s'il n'y avait pas de GMF? Je ne pense pas.

Une citation de Dr Éric Lavoie, directeur du GMF-U de Trois-Pistoles

Le Dr Lavoie préfère regarder les avancées plutôt que les objectifs. Comment se porte la morbidité, la mortalité, les diabétiques? Est-ce qu'on fait plus d'interdisciplinarité? Plus de recherche? Toutes ces dimensions ne sont pas abordées dans l'étude.

Avec les informations de Roxanne Langlois et de Perrine Bullant

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