Ménopause : Québec va rembourser certaines hormones bio-identiques

La RAMQ va éliminer les critères de remboursement de l’estradiol sous forme de gel et de la progestérone micronisée.
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La Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ) va faciliter à compter du 26 mai l’accès à deux hormones bio-identiques utilisées pour traiter les symptômes de la ménopause.
Selon les détails obtenus par Radio-Canada, le régime public d’assurance médicaments va rembourser l’estradiol-17B sous forme de gel topique et la progestérone micronisée. Le ministre de la Santé et des Services sociaux Christian Dubé doit en faire l’annonce mercredi.
Jusqu’à présent, ces deux hormones se retrouvaient à la section d’exception de la Liste de médicaments. Seules les femmes qui présentaient des facteurs de risque ou des intolérances importantes pouvaient se les faire rembourser.
Selon les données de la RAMQ, près de 143 000 femmes avaient obtenu en 2020 un remboursement de traitements hormonaux pour contrer les symptômes de la ménopause, dont 13 600 pour l’estradiol-17B sous forme de gel topique et près de 9000 pour la progestérone micronisée.
Un reportage diffusé à Enquête en mars avait fait grand bruit en mettant en lumière la diminution marquée des prescriptions au fil des ans et les coûts que doivent assumer les femmes pour les hormones bio-identiques.
Une série de trois épisodes du documentaire Loto-Méno avec Véronique Cloutier diffusé en avril avait également généré une pétition Loto-Méno pour avoir accès à une hormonothérapie bio-identique, signée par plus de 260 000 femmes.
L’hormonothérapie féminine est utilisée afin d’améliorer la santé physique, psychologique et économique de nombreuses femmes en ménopause ou en périménopause.
Une hormone bio-identique est une hormone fabriquée en laboratoire, mais dont la structure moléculaire est identique à celle des hormones fabriquées par le corps des femmes.
Dans la catégorie des hormones bio-identiques approuvées par Santé Canada, il y a la progestérone micronisée, qui vient sous forme de comprimé, et l’estradiol, sous forme de comprimé, de timbre ou de gel.
Dans la catégorie des hormones non bio-identiques, il y a entre autres les estrogènes conjugués équins faits à partir d’urine de jument et une progestine appelée acétate de médroxyprogestérone.
Selon les données compilées par la journaliste Madeleine Roy de l’émission Enquête, depuis 20 ans, au Québec, le nombre de femmes qui prennent des hormones a chuté de 45 % alors que le nombre de femmes en âge d’en prendre a augmenté de 43 %.
Une étude majeure publiée au début des années 2000 a soulevé un débat au sein de la communauté médicale au sujet de risque accru de cancer du sein et de maladie cardiovasculaire chez les femmes qui prennent des hormones.
Avec la collaboration de Michael Deetjens