Pas de transbordement de minerai sous couvert au port de Québec : des résidents préoccupés

Du nickel est transbordé, entre autres au port de Québec. (Archives)
Photo : Radio-Canada / Guillaume Croteau-Langevin
Malgré des investissements totalisant 33 M$ pour moderniser ses quais, le port de Québec ferme la porte à une augmentation du transbordement de minerai sous couvert sur ses terrains, ce qui inquiète des résidents de la Basse-Ville, qui ont décidé de mesurer eux-mêmes la qualité de l'air.
La mise sous couvert du transbordement est réclamée depuis des années par des résidents de la Basse-Ville de Québec, qui s'inquiètent de l'impact de particules de minerai dans l'air sur leur santé. Des dépassements significatifs des normes de nickel permises dans l'air, ont été enregistrés par le passé dans les quartiers centraux.
Les sommes annoncées mardi par le gouvernement Legault et l'administration portuaire de Québec (APQ) ne prévoient pas d'améliorations à ce niveau.
Les investissements d'aujourd'hui, c'est pas des investissements pour mettre des choses sous couvert, c'est pas dans les plans
, a précisé Mario Girard, président-directeur général de l'Administration portuaire de Québec.
Seule la manutention de nickel, dont la norme sur la limite permise dans l'air a considérablement augmenté à Québec, se fait présentement entièrement sous couvert au port.
Mettre l'ensemble des activités de transbordement au port sous couvert serait impossible
pour des raisons logistiques et de coûts, selon Mario Girard.
Sans vouloir minimiser les inquiétudes des citoyens, le nickel représente un infime pourcentage de ce qu'il y a dans l'air de Limoilou, faut pas l'oublier
, précise-t-il.
Une initiative citoyenne pour mesurer la qualité de l'air dans Limoilou
De leur côté, des citoyens inquiets ont décidé de mesurer eux-mêmes la qualité de l'air dans trois quartiers de la Basse-Ville, soit le Vieux-Limoilou, Lairets et Maizerets.
À travers le projet Limoil'Air, soutenu par le Fond Écoresponsable de la Caisse Desjardins ainsi que le député solidaire Sol Zanetti, 75 capteurs sont en phase d'installation chez les ménages qui ont souhaité participer au projet, d'un montant d'environ 40 000 $.
L'objectif est d'analyser en temps réel les particules fines présentes dans l'air pendant un an. Raymond Poirier, président du conseil de quartier du Vieux-Limoilou indique que l'initiative n'a pas pour but de se substituer à un réseau étatique.
Il estime toutefois que ce réseau étatique aurait dû être installé il y a bien longtemps.
M. Poirier souhaite par ailleurs que les informations collectées permettent de revenir sur certaines décisions qui dit-il ont été prises avec peu de données.
Le premier capteur a été installé sur la galerie de Séréna Bilodeau, titulaire d'un baccalauréat en environnement à l'Université Laval.
Elle affirme avoir tenté l'été dernier de faire pousser un jardin sur son balcon sans succès en raison de la forte pollution. Impossible de cultiver quoi que ce soit ici sans doucher ses plantes à chaque semaine, se désole Mme Bilodeau. Les légumes que je récoltais étaient noirs à peine sortis du plant.
Selon M. Poirier, le projet pilote né dans ce quartier où l'inquiétude est persistante quant à la qualité de l'air est destiné à être implanté partout où les citoyens souhaitent s'impliquer dans l'analyse de l'air qu'ils respirent.
Avec les informations d'Olivier Lemieux