Le choix des noms des nouvelles municipalités du N.-B. fait preuve d’originalité

Le ministre des Gouvernements locaux et de la Réforme de la gouvernance locale, Daniel Allain, se dit satisfait du processus menant au nom des nouvelles entités.
Photo : Radio-Canada
L’exercice de toponymie des nouvelles entités municipales créées par la réforme de la gouvernance locale au Nouveau-Brunswick a peut-être suscité de la friction à certains endroits, mais elle aura aussi eu au moins ça de bon : plusieurs nouveaux noms des regroupements mettent en évidence la beauté et l’histoire acadienne.
Belle-Baie dans la région Chaleur, Hautes-Terres et Rivière du Nord dans la Péninsule acadienne, Bois-Joli et Baie-des-Hérons dans le Restigouche, Cap-Acadie pour Cap-Pelé et Beaubassin-Est, Beaurivage pour la région de Kent…
Quelques exemples qui auront bientôt pignon sur rue dans les nouvelles municipalités de la réforme.
Le processus de choisir un nom ralliant tout le monde ou toute une région n’a pas toujours été simple. Avant d’opter pour Belle-Baie, l’entité regroupant les villages et DSL à l’ouest de Bathurst avait opté pour Baie-Jolie sur mer. Le tollé a obligé le comité de transition à refaire ses devoirs.

Plusieurs nouveaux noms des regroupements mettent en évidence la beauté et l’histoire acadienne.
Photo : Radio-Canada / Serge Bouchard
Dans le nord-ouest, le village de Lac-Baker s’est opposé au nom de Madaswaska pour proposer Deslacs.
Lac-Baker cherche toujours à freiner la réforme et ainsi annuler sa fusion avec la Communauté rurale du Haut-Madawaska. Jeudi, une délégation a rencontré le ministre des Gouvernements locaux et de la Réforme de la gouvernance locale, Daniel Allain, mais est repartie de Fredericton sans le convaincre de faire une pause dans le processus.
Des noms d'origine autochtone vont disparaître, d'autres resteront
Dans les dates importantes de la réforme, les nouvelles municipalités avaient jusqu’au 16 mai pour soumettre un nom. Le ministre va dévoiler la semaine prochaine le nom de toutes les nouvelles entités municipales.
Daniel Allain a souligné le fait que les nouveaux noms n’ont pas à le satisfaire, mais doivent satisfaire les communautés.
C'est une belle occasion pour les communautés de trouver un nouveau nom et d’y aller d’un nouvel élan. Les citoyens ne prendront pas leurs communautés, elles feront simplement partie d’une plus grande entité. Les gens vont continuer à utiliser l’endroit où ils vivent, comme Nigadoo, Richibucto ou Bouctouche, avec fierté.
Plusieurs noms d’origine autochtone vont disparaître, comme Nigadoo ou Richibucto, et d’autres resteront, comme Kouchibouguac, Caraquet et Shippagan, a donné comme exemple le député vert de Kent-Nord, Kevin Arseneau.
Partout dans la province, des noms autochtones vont demeurer
, apprécie-t-il.
Kevin Arseneau est d’accord avec le ministre : il faut aussi relativiser l’importance de ces nouveaux noms.
Pour moi, ce n’est pas l’un qui remplace l’autre. Chez nous, j’habite encore sur la Ridge! Et si je parle avec le monde de chez nous, je dis que je reste à Vienneau. Vienneau, c’est peut-être juste à deux kilomètres sur le chemin de la Ridge. Le monde comprend encore cette toponymie
, donne-t-il comme exemple.
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Réception du public favorable
Du côté de l’opposition libérale, le député de Bathurst-Ouest-Beresford, René Legacy, admet que le choix a pu être difficile dans certaines communautés, mais il note que la réception du public est favorable.

Le député libéral de Bathurst-Ouest-Beresford, René Legacy.
Photo : Radio-Canada
Notre seule préoccupation, comme on l’a déjà dit, est que ce processus était restreint dans le temps. Pour avoir travaillé dans la restructuration des caisses populaires acadiennes il y a quelques années, on s’est rendu compte que le nom est l’élément le plus important. J’applaudis le travail des comités de transition qui doit trouver un nom qui va accrocher tout le monde
, mentionne-t-il.
Les noms actuels, axés sur la géographie, l’histoire ou la beauté des paysages, lui rappellent un peu les noms royaux et des noms de saints donnés aux municipalités à une certaine époque.
Côté français, on a rien qu’à aller au Québec : c’est Saint quelque chose partout! Il y a eu des modes qui ont passé et peut-être que c’est notre mode aujourd’hui : c’est vraiment la géographie ou la beauté des lieux qui semblent accrocher les gens. Si c’est à ça que les gens s'accrochent, tant mieux
, stipule le député libéral avec le sourire.
Avec les informations du journaliste Alix Villeneuve