De nombreux Jeannois sur le qui-vive en raison de la crue des eaux
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Des citoyens du lac Saint-Jean remplissent des sacs de sable pour protéger leur terrain de la crue des eaux.
Photo : Radio-Canada / Andréanne Larouche
Alors que le niveau du lac Saint-Jean atteint des sommets et que les rivières continuent de se gorger d’eau, de nombreux Jeannois demeurent sur un pied d’alerte.
Le préfet de la MRC
de Lac-Saint-Jean-Est, Louis Ouellet, et le maire de Saint-Félicien, Luc Gibbons, seront sur le terrain toute la journée pour rencontrer des résidents qui vivent à proximité de cours d’eau afin de leur fournir quelques règles d’usage et du soutien.Des rencontres sont aussi prévues avec des représentants de la sécurité civile et de Rio Tinto, gestionnaire du lac Saint-Jean, au cours des prochaines heures afin de faire le point sur la situation.
On a une rencontre avec les citoyens du Bôme, où c’est assez problématique parce que la rivière Mistassini est gonflée à bloc. Hier [jeudi], il y avait de l’eau sur plusieurs terrains. Avec la sécurité incendie et les travaux publics, je vais mettre mes bottes et je vais aller rencontrer les citoyens qui sont affectés dans le secteur
, a fait savoir le maire Gibbons en entrevue à l’émission C’est jamais pareil.
Le Domaine des trois îles, à Saint-Félicien, est aussi touché par les inondations.
« Les gens commencent à être nerveux. On a pris des mesures ce matin à la rivière Ashuapmushuan et il semble qu’elle aurait arrêté de monter. C’est une bonne nouvelle. La rivière Mistassini, on va aller vérifier ça sur place avec des citoyens. »
Le préfet Louis Ouellet suit lui aussi les événements de près.
On est sur le qui-vive. On a des informations journalières de la sécurité civile, en collaboration avec Rio Tinto. On connaissait déjà l’élévation que ça avait apportée en 2017, à 17,9 pieds. Maintenant, on s’attend à avoir un six pouces de plus que ce qui était prévu. On est en mesure, avec les équipements de géomatique, de déterminer les élévations du niveau du lac par rapport au sol et ce qui peut être touché
, explique Louis Ouellet.
« Chaque municipalité riveraine du lac est sur le qui-vive et connaît exactement les endroits où il pourrait y avoir des problématiques. »
Les municipalités tentent de préserver au maximum la sécurité des citoyens et leurs biens.
Des secteurs à surveiller
Les 11 résidents du secteur du canal du Cheval, à Saint-Félicien, qui ont été évacués, ne pourront regagner leur résidence secondaire avant la semaine prochaine.
La centaine de citoyens du Bôme, en grande majorité des résidents permanents, se trouvent aussi dans une situation précaire. Tout comme ceux du chemin Girard, où des sacs de sable seront livrés vendredi. Des pompiers et des employés des travaux publics de Saint-Félicien patrouilleront dans ces secteurs au cours de la longue fin de semaine à venir.
Bien que gorgée, la rivière Ticouapé semble stable, selon Luc Gibbons.
Les chemins forestiers toujours à éviter
Tout ce qui est en forêt, les routes forestières, on ne sait pas ce qui peut arriver et on n’a pas une évaluation complète de ce qui se passe. Je dis à la population d’éviter d’aller faire un tour dans ces secteurs. On annonce 35 mm de pluie au cours des prochains jours
, souligne Louis Ouellet.
À Saint-Henri-de-Taillon, les vents pourraient avoir un effet important sur l’élévation du lac. On ne craint toutefois pas pour l’érosion des plages. La municipalité a néanmoins commandé des sacs de sable et certains secteurs ont été ciblés, tout comme à Saint-Gédéon et à Métabetchouan-Lac-à-la-Croix
« Les municipalités prennent toutes les mesures pour supporter la population. »
Le rôle de Rio Tinto
Si tous les yeux sont tournés vers Rio Tinto en raison du niveau élevé du lac Saint-Jean, Luc Gibbons et Louis Ouellet rappellent que l’entreprise n’a pas de contrôle sur les conditions météorologiques.
« On fait affaire avec la nature. Tout le monde veut bien faire et respecter le décret, mais force est d’admettre qu’actuellement on l’a échappé. »
Malheureusement, la grande majorité de la population pense que Rio Tinto a un contrôle total sur toutes les arrivées et les sorties d’eau. Ce n’est pas le cas. Ce qui est en cause, ce sont des rivières qui ne sont pas aménagées par Rio Tinto. Actuellement, l’entreprise fait l’effort de retenir l’ensemble de l’eau au nord de Chute-des-Passes. Ils éliminent 2000 mètres cubes secondes d’eau, qui sont retenus dans leurs réservoirs en amont
, précise le préfet de la MRC Lac-Saint-Jean-Est.
L’embouchure de la Grande-Décharge ne permet pas d’évacuer plus de 5000 mètres cubes d’eau à la seconde en temps de crue. Il en entrait 8500 il y a peu de temps. Toutes les vannes de Rio Tinto sont ouvertes.
On est dans une situation où on est sur un plateau au niveau des rivières pas harnachées. On devrait connaître une décrue, mais on s’entend qu’il y aura des entrées d’eau supérieures à ce qu’on peut évacuer du lac
, conclut le préfet Ouellet.