Nouvelles places en garderie dans la région : les parents devront être patients
Un peu plus de 1000 noms se trouvent sur la liste d’attente pour obtenir une place en garderie dans la région, selon les dernières données qui datent du 31 décembre.
Photo : Radio-Canada / Myriam Gauthier
Les parents qui espèrent obtenir une place en garderie au Saguenay-Lac-Saint-Jean devront être patients. Les quelque 720 nouvelles places annoncées en février s’ajoutent au compte-gouttes, alors qu’elles dépendent en grande partie de nouvelles constructions.
Près de 80 % des nouvelles places subventionnées annoncées en février demandent un agrandissement ou la construction d’une nouvelle installation, d’après une compilation effectuée à partir de la plus récente liste des projets en réalisation du ministère de la Famille pour la région.
Sur les 797 places qui y figurent, en date du 28 février, 629 places sont liées à des projets d’agrandissement ou de construction d’un nouveau bâtiment.
Il est prévu que les nouvelles places projetées seront ajoutées d’ici 2025.
Un total de 1038 enfants sont en attente d’une place dans la région, selon les données transmises par le ministère de la Famille, qui datent du 31 décembre dernier. Il s’agit d’une diminution depuis l’an dernier, alors que près de 1400 enfants se trouvaient sur la liste en avril 2021.
Des parents en détresse
Le directeur général de plusieurs CPE
à Saguenay et sur la rive nord de Saguenay, Stéphane Claveau, souligne que les délais sont longs avant qu’un projet ne puisse voir le jour.« Quand on parle d'agrandissement ou de construction des nouvelles installations, ce n’est pas en bas de 16 à 24 mois pour pouvoir réaliser tous ces coûts-là. Il y a des attentes, il y a des appels d'offres, il y a des mois de délais. »
Celui qui est directeur général des CPE
Les Trottineurs, à Chicoutimi, La Cajolerie, à Saint-Honoré, et des CPE Les Petits cailloux, à Chicoutimi, Saint-Ambroise, Saint-Fulgence, Bégin et Saint-David-de-Falardeau mène présentement quatre projets d’agrandissement ou de construction de nouvelles installations.Seul son projet de relocalisation de la garderie de Saint-David-de-Falardeau, qui prévoit également l’ajout de places supplémentaires, sera prêt à l’automne 2022. Les autres projets devront attendre à la rentrée de 2023, si tout se passe tel qu’espéré.
Même si je voulais ouvrir pour septembre 2022, c'est pratiquement impossible
, les plans ne sont pas conçus, explique-t-il.
Ses listes d’attente, tout comme la détresse des parents, ne font toutefois qu’augmenter, constate-t-il. Seulement pour ses installations de Chicoutimi et Chicoutimi-Nord, elles comptent quelque 1800 noms.
On reçoit plusieurs téléphones, chaque jour, de parents qui nous demandent si on a une place pour leur enfant
, indique-t-il.
Difficulté à recruter des éducatrices
Pour les projets qui voient le jour actuellement, le recrutement d’éducatrices pose un autre défi, selon les informations obtenues auprès de différents CPE
.Au CPEtrès, très, très difficile
à l’approche de l’été, en vue du projet de garderie temporaire du CPE, partage la directrice générale Christine Bourgeois.
J’ai été obligée de les rentrer au travail immédiatement, en attendant que les places temporaires ouvrent, pour être capable de garder tout ce personnel-là
, indique-t-elle.
Plusieurs éducatrices ont délaissé la profession, dans les dernières années, souligne de son côté Nathalie Duperré, présidente du Syndicat des centres de la petite enfance et des bureaux coordonnateurs de la région.
« Avec la pandémie, on a des gens qui ont quitté le milieu. On était favorable, vraiment contents que le gouvernement développe des places. Est-ce que c'était réaliste de penser qu'on pourrait les développer en rareté et en pénurie de main-d'oeuvre? On en doutait, et là, on est vraiment face à cette situation-là. »
La cohorte de 25 finissantes en éducation à l’enfance du Cégep de Jonquière, le seul cégep de la région à offrir la formation, était impatiemment attendue par plusieurs CPE
dans les dernières semaines.Les responsables de garderies peuvent toutefois garder espoir pour les prochaines années. Une augmentation des demandes d’admission a été observée au printemps, avec 68 demandes au premier tour, indique Sabrina Potvin, coordonnatrice des communications de l’établissement.