•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Des eaux usées toujours déversées dans l’environnement

Un déversement d'eau usée.

À Sainte-Clotilde-de-Horton, les eaux usées des quelque 150 résidences sont déversées directement dans la rivière Nicolet.

Photo : Radio-Canada / Thomas Deshaies

Radio-Canada

Ce sont 81 municipalités du Québec qui déversent toujours leurs eaux usées dans l’environnement. Ce nombre n’a pas diminué depuis deux ans, malgré les exigences gouvernementales.

Les eaux usées de quelque 150 résidences du village de Sainte-Clotilde-de-Horton sont notamment déversées directement dans la rivière Nicolet. La municipalité travaille depuis 2016 sur un projet pour mettre fin à cette pratique. Sa concrétisation est prévue en 2025.

C’est un projet d’environ 2,5 M$. La charge est énorme pour 150 résidences.

Une citation de Simon Boucher, directeur général de Sainte-Clotilde-de-Horton
Il se tient sur le bord de l'eau.

Simon Boucher, le directeur général de Sainte-Clotilde-de-Horton

Photo : Radio-Canada / Thomas Deshaies

Si le problème est connu depuis longtemps, le sentiment d’urgence pour changer les choses n’a pas toujours été au rendez-vous. La municipalité jugeait à l'époque que la pollution par les eaux usées n'était pas assez importantes pour intervenir, indique M. Boucher.

Les temps changent, remarque-t-il.

Un problème qui fait les manchettes depuis 30 ans

Sainte-Clotilde-de-Horton n’est pas un cas unique, puisque 81 municipalités n’ont toujours aucun système de traitement des eaux usées. Selon l’auteur de l’essai la Caution verte Louis-Gilles Francoeur, l'enjeu faisait pourtant les manchettes il y a 30 ans, lorsque le Québec a lancé son programme d’assainissement des eaux.

L'État a toutefois décidé en 1993 de réduire les investissements pour les petites municipalités. On avait lancé la nouvelle en disant "ça coûte tellement cher par tête qu’il faut qu’on arrête, ça n’a plus de bon sens, ce sont des dépenses inutiles, c’est trop dispendieux", se rappelle Louis-Gilles Francoeur. Il juge que ce recul était inacceptable, et qu'il est en partie responsable des problèmes encourus aujourd’hui. Selon l'auteur, ce genre d’investissements aurait dû être considéré comme un service essentiel, au même titre que l’électricité.

Des systèmes d'épuration sous-performants

Le défi ne s'arrête pas là. Plusieurs systèmes d'épuration existants ne sont pas performants. Ce n’est par ailleurs qu’en 2030 que les usines seront soumises à des limites en termes de quantité de matière organique non décantable dans l’eau.

Il reste encore huit ans. On n’a pas rattrapé les niveaux que l’ont retrouve dans d’autres provinces, soutient le professeur en génie environnemental à la Polytechnique de Montréal Yves Comeau.

Même après avoir subi un traitement dans les usines, des contaminants peuvent donc rester dans les eaux usées, se retrouver dans les cours d’eau et nuire à l’environnement. La situation ne semble pas être amenée à changer bientôt, selon le professeur Comeau.

Il y a de nouveaux défis qui se présentent aussi. On pense aux perturbateurs endocriniens, aux composés pharmaceutiques, aux microplastiques, par exemple. Il n’y a pas de réglementation là-dessus, et rien n’est prévu présentement pour qu’on ait des réglementations à court ou moyen terme, soutient-il. 

Le ministère des Affaires municipales du Québec prévoit investir 5,3 milliards d'ici 2032 pour des projets d'infrastructures d'eau et d'égouts.

À Sainte-Clotilde-de-Horton, Simon Boucher espère que l'État assumera ainsi une part importante des coûts du projet. Mais les étapes sont quand même longues à franchir, constate-t-il. 

Par courriel, le ministère de l'Environnement ne s'est pas avancé sur un objectif pour l'implantation d'un traitement tertiaire ou avancé des eaux usées.

Avec les informations de Thomas Deshaies 

Vous souhaitez signaler une erreur?Écrivez-nous (Nouvelle fenêtre)

Vous voulez signaler un événement dont vous êtes témoin?Écrivez-nous en toute confidentialité (Nouvelle fenêtre)

Vous aimeriez en savoir plus sur le travail de journaliste?Consultez nos normes et pratiques journalistiques (Nouvelle fenêtre)

En cours de chargement...

Infolettre Info nationale

Nouvelles, analyses, reportages : deux fois par jour, recevez l’essentiel de l’actualité.

Formulaire pour s’abonner à l’infolettre Info nationale.